PIRE EXPRESS N°9 : Je ne suis pas un boléro, je suis un clone libre !
[Photo : "La foire aux atrocités" par Norman Bates.]
SIN NOMBRE de Cary Fukunaga (Mexique-USA 2009):
SIN NOMBRE c’est l’histoire d’une famille de chomeurs bretons qui sont contraints d’immigrer dans la région parisienne pour trouver un emploi. Ils vont donc s’embarquer à leurs risques et périls dans un train rempli de clandestins à destination de la gare Montparnasse. Comme c’est du cinéma et par la grâce du montage parallèle on va suivre dans le même temps les déboires de deux jeunes membres d’un gang de Fleury Mérogis, qui vont se séparer à cause d’une femme et se retrouver ennemis par la force des choses. Les destins de tout ce beau monde vont se mêler sur le réseau ferroviaire, entre nuits d’angoisses et règlements de comptes dans les wagons restaurants.
C’est apparemment le premier long métrage de Fukanaga, et le moins que l’on puisse dire c’est que pour un film breton il y a des moyens ! Gros scope et photo luxueuse, ce road movie est formellement pas désagréable, se permettant même une ou deux très belles scènes de nuit sous la pluie. Le problème c’est que l’histoire est vue et revue, on voit le scénario se dérouler 10 ans à l’avance, et que le réalisateur se contente de suivre les personnages sans sourciller, dans une mise en scène vraiment pas très inspirée et un montage certes alterné mais on ne peut plus linéaire. Certes c’est un voyage dépaysant en Bretagne, on est bien assis et on constate que les bretons galèrent toujours autant à passer la frontière vers le monde civilisé, il se passe pleins de choses et les acteurs amateurs de ce tiers monde misérable sont particulièrement crédibles mais on est en droit d’attendre un peu plus qu’un dossier de l’écran avec des moyens. Malgré tout il faut reconnaitre que c’est plutôt bien écrit, d’une concision agréable et ça se suit comme un bon péplum (n’importe quoi) avec une tisane. De là à valoir le prix d’une place plein tarif, il ne faut pas s’affoler : je pense que ça sera plus joli en Blu Ray sur votre 82cm full hachedé avec le chien a vos pieds. Enfin si vous qui voyez.
CLONES de Jonathan Mostow (USA 2009):
Bruce Willis a un cœur ! Et des cheveux si on en croit ce récit SF directement inspiré d’Asimov qui dépeint un avenir dans lequel les relations humaines auraient disparues laissant place à un théâtre de poupées contrôlées par des humains couchés dans leur chambre toute la journée. Et oui comme ca plus d’épidémies, plus d’insécurité et de criminalité, un avatar bionique vit à votre place. En plus chacun choisit s’il préfère se balader sous les traits d’une jolie femme, d’un jeune bellâtre ou d’un Bruce Willis chevelu. Comme d’habitude des putains de hippies/rasta/communistes résistent contre cet état de fait et vivent retranchés dans des ghettos ou les « clones » et les fans de Sardou sont strictement prohibés. A leur tête un Ving Rhames tout en dread met la main sur une arme qui pourrait être fatale aux robots, et ainsi rendre la terre à une humanité qui pourrait polluer tranquille tout en chopant le sida joyeusement. Comme d’hab Bruce Willis a perdu son gosse dans un accident, il tient son gant de foot américain en pleurant dans sa chambre qu’il a gardé intact et va sauver l’humanité, parce notre existence lui importe, main sur l’épaule, et parce que l’américain se relève toujours.
Bon en gros c’est nul et sans intérêt, laidissime et boursouflé, pleins d’effets spéciaux en troidé tout cheums et de scène d’actions illisibles. Et puis faut arrêter de faire jouer des scènes d’émotions à Bruce Willis, le pauvre se tape la honte a chaque fois qu’il fait son regard triste de ¾ face. Sinon comme on est en pleine crise écologique y’a un message super mignon qui dit en gros qu’il faut arrêter de faire n’importe quoi avec la technologie, et que la chirurgie esthétique c’est mal, il faut accepter la vieillesse comme le dalaï lama. Ah oui et puis le film ne parle pas du tout de clonage, il faudra qu’on m’explique le titre français, c’est une histoire de robots qui ne ressemblent même pas à leur maitre.
Mouais, ca ne fait pas grand-chose à se mettre sous la dent tout ca…
Norman Bates.
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