BON CHIC MAUVAIS GENRE #125 : spécial "80's Cult"

Publié le par Dr Devo

BON CHIC MAUVAIS GENRE #125 : spécial "80's Cult"

BON CHIC MAUVAIS GENRE, votre soirée mensuelle double-programme consacré au cinéma transgressif, rare, délirant et précieux –programmée amoureusement par les projectionnistes du cinéma Majestic de Lille- revient ce vendredi 5 avril.

Pour cette nouvelle édition, nous allons faire rimer "printemps" avec "sanglant" et également rendre hommage aux années 80 à travers deux films cultes qui ont gardé tout leur éclat à travers les décennies.

Nous commencerons à 18h30 avec HITCHER de Robert Harmon où on retrouve le fabuleux Rutger Hauer en psycho-killer bien déterminé à semer l’apocalypse sur les routes américaines. Si vous ne l’avez jamais vu, vous allez tomber de votre fauteuil : ce film est extraordinaire !

Pas besoin de faire les présentations avec notre deuxième film, à 20h30 car il s’agit de ROBOCOP de Paul Verhoeven qui viendra dégainer ses armes en version director’s cut inédite !

Alors, si vous ne connaissez pas ces deux films, si vous ne voyez pas du tout où je veux en venir, ne vous affolez pas et suivez le guide…

 

[Note de Dr Devo: "cette bande-annonce est trop longue et en dit trop. Mon conseil: regardez juste la première minute"]

18H30 : HITCHER de Robert Harmon – USA – 1986 – Interdit aux moins de 12 ans - 93 min – copie numérique (dcp)

Avec : Rutger Hauer, C. Thomas Howell, Jennifer Jason Leigh, Jeffrey DeMunn, John M. Jackson, Billy Green Bush …

USA, années 80. Le jeune Jim Hasley est chargé de convoyer une voiture de Chicago jusqu’en Californie. La route est longue, et ce soir-là un orage fait rage. Le jeune homme manque de s’endormir au volant. Il aperçoit alors un auto-stoppeur (Rutger Hauer) sur le bord de la route et décide de l’embarquer. Mais très vite, il s’avère que cet homme étrange est un tueur psychopathe. Heureusement, Jim arrive à le jeter hors de la voiture.

C‘est le début d’une longue descente en enfer…

A l’instar du EVIL DEAD de Sam Raimi ou du BLOOD SIMPLE des frères Coen, on a du mal aujourd’hui à imaginer l’immense choc que fut le HITCHER de Robert Harmon pour les cinéphiles des années 80, férus de cinéma de genre. Ces trois premiers films, sortis de nulle part, réalisés par des inconnus, extrêmement ambitieux et complétement fous ne ressemblent en effet à rien de ce qui se fait à l’époque et semblent vouloir s’approprier le genre pour en faire quelque chose d’ultra-original en s’appuyant sur des mises en scène puissantes et iconoclastes.

Malgré un sujet de départ relativement convenu, on s’aperçoit avec HITCHER,  dès les premières minutes du film, que l’expérience sera puissante et traumatique, aussi bien sur le fond qu'esthétiquement.

Son réalisateur, Robert Hamon, un ancien directeur de la photo (notamment sur le magnifique TOURIST TRAP de David Schmoeller), ne fait rien comme tout le monde. Le film est lyrique mais précis, extrêmement bien découpé et le soin apporté aux repérages et aux décors (qui fait aussi bien la part belle aux immenses espaces américains qu’aux intérieurs les plus exigus) font beaucoup pour l’immersion. Mais plus encore, c’est la photographie (signée John Seale, compagnon de longue date de Peter Weir et directeur de la photo sur MAD MAX : FURY ROAD) qui rend le film exceptionnel avec un travail tout en ambiance, entre naturalisme et trouvailles plus fantastiques.

Et puis, il y a le fond. HITCHER est une lente escalade dans la violence et l’horreur dans ce qu’elles ont de plus terrifiant : son caractère autant psychotique qu’humain. Loin d’être un simple thriller, le film monte en terreur dans un crescendo ininterrompu qui le fait basculer progressivement dans un ambiance presque mythologique et même apocalyptique. [Avec les décors, c’est sans doute une des raisons pour laquelle le film ressemble parfois si fortement au cinéma australien de l’époque !]

Il faut dire que le personnage du psychopathe est fort bien troussé, incarné par un Rutger Hauer absolument génial et survolté, qui transforme ce qui aurait dû être un simple tueur en série en une véritable figure démoniaque qui  menace à chaque instant de nous rendre fou. Au thriller chauffé à blanc s’ajoute une nuance implacable de désespoir qui donne au film toute sa force.

Aux côtés de Rutger Hauer, on retrouve C. Thomas Howell (espoir des années 80, révélé par le OUTSIDER de Coppola) et l’incroyable Jennifer Jason Leigh. Toujours beau, terriblement original, absolument haletant, HITCHER est un film immense des années 80 et sa redécouverte sur un grand écran est une expérience à ne pas manquer !

 

 

20H30: ROBOCOP   de Paul Verhoeven – USA – 1987 – 103 min – VOSTF- copie numérique (dcp).

Avec: Peter Weller, Nancy Allen, Ronny Cox, Dan O’Herlihy, Kurtwood Smith,, Miguel Ferrer, Robert DoQui, Ray Wise…

Aux USA, dans un futur proche. La ville de Détroit est gangrenée par la violence, la délinquance la plus extrême et le crime organisé. La police est largement débordé et en sous-effectif.

De son côté, l’OCP, une puissante multinationale, profite de ce climat anxiogène pour vendre des armes et prend le contrôle d’une police de plus en plus privatisée.

Alors qu’il poursuit une bande de criminels, le policier Alex Murphy est abattu avec la plus grande violence. Démembré, criblé de balles, Murphy n’est pourtant pas mort ! L’OCP décide de récupérer son corps agonisant afin de tester le projet ROBOCOP :créer une nouvelle arme, moitié machine moitié homme pour nettoyer les rues de Détroit…

On ne présente plus ROBOCOP, un des films les plus cultes des années 80 !

Contrairement à ce qui a été dit à l’époque, Paul Verhoeven, réalisateur néerlandais trimbalant déjà une réputation de cinéaste frondeur et iconoclaste, ne s’est pas "vendu" en signant ce qui est son premier film américain. ROBOCOP est un film très rentre-dedans, qui rentre rapidement dans le vif du sujet, et qui ne ménage pas sa peine en matière de violence, de fusillades et d’explosions.

Néanmoins, ROBOCOP n’est pas non plus une ode béate à son héros cyborg. Il est au contraire décrit comme un personnage qui souffre et dont le chemin de croix ne semble jamais terminé. Il faut dire que Verhoeven sait mettre en place un contexte extrêmement fouillé sous les aspects "bourrins" du film. La police est privatisée. Les grandes multinationales engrangent sans vergogne marchés et profits, n’hésitant pas à ajouter de la violence à la violence. Verhoeven dépeint une société où l'état ne peut rien, où le bien public est maltraité jusqu’à l’extrême avant d’être vendu au plus offrant. A la violence économique et politique fait face la violence de la rue, laissée aux mains de gangs, comme les deux face d’une même pièce.

Si le film est très ironique, il tire aussi son ton si particulier d’un scénario assez brillant, qui découpe la narration de manière sèche qui rappelle d’ailleurs assez la bande dessinée (enfin surtout les comics). Et si ROBOCOP reste encore aujourd’hui dans le cœur des cinéphiles, c’est grâce à cette ambiance originale, souvent brutale mais non dépourvu de subtilités. Car Verhoeven avait bien saisi l’ambiance des années 80, livrées au capitalisme le plus décomplexé et aux investisseurs les plus violents et rapaces !

A noter que le film vous sera présenté dans son montage "director’s cut " qui, s’il fait la même longueur que le montage original, ajoute encore un peu plus de gore  au film !

Dr Devo.

 

Dress-code de la soirée (1 dvd à gagner pour le meilleur déguisement !): tout ce qui a rapport avec les USA et avec la violence,  flics, voyous, mafieux, gangsters, serveur/serveuse, pompiste, patron, capitaliste, conducteur, robot (tueur ou pas), cyborg, prisonnier, ingénieur en cybernétique, Vincent Lindon ou spectateur du Majestic. [D'une manière générale, tous les déguisements sont acceptés!] Le prix pour le concours de déguisement est remis au début de la deuxième séance !

Réservations possibles dés maintenant à la caisse du Cinéma Majestic à Lille ou sur le site ugc.fr. Soirée proposée par le site Matière Focale.com, le magazine Distorsion et les projectionnistes du cinéma Majestic. Tarifs: 14 euros les deux films  (réservations pour ce tarif uniquement en caisse du Majestic) / 1 film aux tarifs habituels.

Les cartes UGC illimitées fonctionnent pour les deux films !

Retrouvez  Matière Focale et Bon Chic Mauvais genre sur le réseau social BlueSky : cliquez ici !

Invitez vos amis via la page-évenement facebook de la soirée: cliquez ici !

Prochain BON CHIC MAUVAIS GENRE: le 10 mai 2024: spéciale psychopathes !

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