JUSQU'EN ENFER de Sam Raimi (USA-2009): La Vie à Plein Dentier !

Publié le par L'Ultime Saut Quantique







[Photo: "Looking for Mercy" par Dr Devo.]





 

 

Hé bé, hé bé, hé bé... C'est qu'elle est toute mimi la petite Christine Brown interprétée par la toute fraîche actrice Alison Lohman (Que l'on a déjà pu voir dans BIG FISH et LA VERITE NUE entres autres). Mais sous ses beaux atours, la jeune femme a des dents bien longues et est prête à la moindre crasse pour arriver à ses fins, en l'occurrence, devenir directrice adjointe d'une banque. Aussi le jour où débarque Mme Ganush, une affreuse bonne femme il faut bien le dire, la petite Christine, après avoir quelque peu hésité (pour se donner bonne conscience j'en ai peur) décide de ne pas accorder de crédit supplémentaire à la vieille pour sa maison, espérant ainsi s'attirer les bonnes grâces de son patron et atteindre le poste tant convoité. Hummm que c'est bon le nouveau Millenium! Vous me direz: "Les temps sont durs mon petit Saut Quantique, c'est la crise faut bien gagner de quoi payer son petit quignon de pain !" Reste que Mme Ganush, bof heureuse de se retrouver à la rue, est bien décidée à pourrir la life de la petite Christine... Et là, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça va ièch pour son matricule!

 

D'emblée je dois quand même reconnaitre que JUSQU'EN ENFER est selon moi nettement moins écœurant que LE PETIT BONHOMME EN MOUSSE 1, 2 et 3, suivez mon regard, dont le dernier opus était proprement inbouffab'. SPIDERMAN c'était du bon gros film de studios qui ne valait guère plus que SANTA BARBARA (Ti lou ti la) pour ses tunnels de dialogues particulièrement niais et ennuyeux - oui mé tu conpren keud L'ultim sot kantiq, c'est des djeun's, c normal ki parl niais... mutter fucké - Ce sur quoi je vous conseillerai le visionnage, dans un genre certes différent, de n'importe quel film de John Hugues (16 BOUGIES POUR SAM, LA FOLLE JOURNEE DE FERRIS BUELLER, BREAKFAST CLUB) en terme de romance adolescente c'était quand même autre chose! Pour ce qui est de la mise en scène de SPIDERMAN, c'était franchement pas bath! (Man). C'était en gros, aussi insipide et impersonnel que n'importe quel gros machin hollywoodien de peu d'intérêt. Alors certes il a joui d'une certaine aura, apprécié du public et des critiques etc. Mais je trouve très honnêtement que nous étions à des années lumière d'un EVIL DEAD 2 par exemple. Beaucoup plus fou dans tous les sens.

 

Avec JUSQU'EN ENFER, c'est un peu back to the primitive. A y regarder de plus près, sans même trop s'approcher d'ailleurs, on voit que la trame scénaristique reprend les grandes lignes d'un EVIL DEAD, seule change la condition du" héros", dans le cas présent "l'héroïne" sans foi ni loi, là ou notre bon Bruce Campbell était plutôt cool, Yeah! (Certes fallait pas le faire ièch non plus, mais il avait bon fond). A ce propos, même si Raimi tente quelque peu de justifier les actes proprement dégueulasses de Christine, il met forcement le spectateur dans une position assez perverse et délicate. On est partagé entre: un peu la plaindre quand même - ou - se dire, "bah c'est quand même bien fait pour ton *** ma ***". C'est un peu déstabilisant. Enfin je vous laisse juge.

 

La question est, avec ce retour aux amours d'antan, est-ce que la mise en scène a elle aussi regagné en personnalité? Et bien je suis heureux de vous dire que oui... et pas tout à fait. Le temps a passé, Raimi a grandi et on ressent quand même un certain académisme dans la chose. C'est assez « classieux » au final, moins franc, moins spontané et moins fou qu'un EVIL DEAD par exemple. Vous me direz, où est le problème, mais comme Raimi fait un peu le même film, on est quand même tenté de comparer. Aussi Sammy est-il aussi moins inventif et se recycle quand même pas mal. Néanmoins on sent qu'il s'amuse à nouveau à l'opposé de sa trilogie SPIDER MAN, ce qui est plutôt réjouissant. Il joue davantage sur les échelles de plans, le montage est plutôt dynamique et laisse s'échapper quelques très belles choses, rarement mais quand même. Aussi la mise en scène est, elle, relativement au service de la peur. Alors on pourra trouver ça assez facile, le réalisateur jouant énormément sur des effets de surprise, genre...bouh ! Le son aura très souvent cette fonction dans une bonne partie du film sans qu'il y est en plus, une apparition horrifique, c'est plutôt bien pensé à ce niveau. Ce qui est assez "amusant" c'est que ce sont quasiment tout le temps les même "effets" et "motifs" de peur, très basiques et simplets en fait, qui interviennent. Il y a une sorte d'écœurement dans ces répétitions mais on ne peut s'empêcher de sursauter à chaque fois. Raimi renoue également avec de petites idées effrayantes et une certaine folie (l'épisode de la mouche, la séquence du repas), ce qui est toujours plaisant.  Un mot sur la durée, mine de rien ça compte aussi! Là où les SPIDER MAN duraient leurs 2 laborieuses heures et demie chacun, ce qui se ressentait terriblement, c'était ennuyeux, Raimi adopte là un format plus standard d'une heure trente, et ça se ressent aussi! Même si la durée d'un film n'est en aucun cas garant de sa qualité, on voit quand même qu'il s'en sort bien mieux comme ça. Le rythme est assez vif  et l'on passe d'une séquence à l'autre sans trop buter sur la marche. A mon sens cet opus représente un bel ouvrage, plutôt efficace dans son genre. Rien de bouleversant au final, mais plutôt appréciable en période de disette.

 

 

 L'Ultime Saut Quantique.





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D
Non cest un autre Martin, mais tu comprendras que je ne peux pas révéler ici son identité...Amicalement,Dr Devo.
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B
Est-ce que l'auteur du dernier post serait par hasard Martin Richard ?
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M
Mouais, c'est vrai que Sam Raimi se relance dans la production plus indé mais honnêtement s'il n'y avait pas son nom sur l'affiche, ce film ne serait jamais allé à Cannes et aurait été à peine mieux traité que n'importe quelle sous-daube de chez GhostHouse.Pour être honnête, j'ai trouvé assez réjouissant le retour de sam Raimi vers le dégueulasse (certaines images sont vraiment sales et c'est très drôle...) ; il y a même, dans la première séquence où l'on trouve boucles d'or chez elle, une phrase de montage très jolie lorsqu'elle va à la fenêtre vérifier que la vieille n'ets pas là : une répétition presque gratuite de son arrivée en plan serré ; un effet à la limite du Guy Maddin ou du Martin Arnold.Mais le film m'a pété les oreilles (surmixage des "effets trains fantôme"), m'a beaucoup ennuyé et à peine amusé...C'est là que je ne suis as très d'accord : là où dans les deux premiers spiderman il se passait un milliard de choses en deux heures, là tout est poussif et on a l'impression de voir un épisode interminable des contes de la crypte version "on a des téléphones portables". Devant Spiderman 1, je m'étais fait la réflexion que c'était le film le plus rapide que j'avais vu depuis "Scarface" de Hawks, on peut au moins lui reconnaitre cette qualités sinon les moults autres je pense...Enfin bon je suis certainement rabat-joie, c'est vrai que je préfère le Raimi de Darkman et Spiderman plutôt que celui de Evil Dead...
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D
Merci d'avoir remarqué... Faut dire aussi que le héros de ANTICHRIST n'est pas celui qu'n croit ce qui, quand mêe, rend le débat bien obsolète...Dr Devo.
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N
D'accord avec toi USQ ! Par contre Dr Devo, voir l'image de l'article en sortant d'Antichrist ca fait un drôle d'effet, mais ca permet de trancher sur le faux débat quand à la misogynie prétendue du film. Bien joué !
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