KEN LE SURVIVANT, de Tony Randel (USA, 1995) : les scrupules de Dorothée dans sa valise !

Publié le par Docteur Devo

(photo: Ninja School n°2: Metroplitan Resitance = Usefull" par Dr Devo.)

Chères Citoyennes, Chers Citoyens,
 
On continue tranquillement notre périple toujours un peu étonnant dans la babylonienne dévédéthèque du Marquis (1500 volumes, c'est une estimation), et nous tombons sur des films toujours plus improbables ou étonnants, dans le bon comme dans le mauvais sens. Malgré son "surnonyme", si j'ose dire, avez-vous remarqué que le Marquis s'adresse à ceux qui sont dans le besoin ? Le cinéphile sans le sou pourra en effet utiliser la méthode Marquis : évitez d'acheter des DVD neufs, et plongez dans les DVD d’occasion au meilleur marché. Ainsi, même les pauvres pourront voir pléthore de films pour une poignée d'euros (en moyenne 10 films d'occase pour un DVD neuf), en retrouvant la même moyenne de bons / mauvais films que s'il avait eu de l'argent pour acheter des produits neufs. J'ajouterais pour ma part que le radin peut appliquer la même méthode sur les films en salles, en réduisant de moitié par exemple sa consommation de films en salles. Ainsi, nombre de mauvais films ne seront pas financés avec ses sous, et l'argent ainsi dégagé pourra lui permettre d'acheter les DVD en question. Le cinéphile fauché ou malin verra ainsi encore plus de films, et donc encore plus de bons films, car dans les bacs de soldes comme au cinéma, la proportion de mauvais films est la même. De plus, on évite ainsi de se faire influencer par la pression populaire, celle des professionnels et/ou des amateurs, (5 millions de fans d'Elvis ne peuvent avoir tort) toujours prompte à vous dicter son fameux "bon sens". Là aussi, vous verrez, c'est tout bénéfice, car, je le tais par pudeur habituellement mais à vous je peux le dire, en appliquant la méthode Marquis, on voit beaucoup plus de bons films qu'en allant au cinéma et en achetant des DVD neufs comme le cinéphile ordinaire. Mais chut ! c'est un secret ! L'occasion est un scandale ? Euh... Ça dépend pour qui...
 
Allez tiens, DJ Marquis, mets-le, ton disque de KEN LE SURVIVANT, ça fait déjà deux jours qu'on n’a pas vu de films avec bodybuilders (voir article sur PUMPING IRON II). Et toi Google, mange, mange, mange et amène-moi l'audience inespérée des nostalgiques de Casimir, ou presque. Car KEN LE SURVIVANT de Tony Randel n'est autre que l'adaptation "live", avec de vrais acteurs dedans (... et à plus d'un titre, c'est bon, mangez-en) du dessin animé japonais jadis passé dans le CLUB DOROTHEE de la fameuse icône gay éponyme (Dorothée, pas Ken), avec un sens particulier de la justice d'ailleurs. Dorothée avait l'habitude d'acheter du japonais au rabais. Elle achète KEN LE SURVIVANT au moment où les associations de familles et les médias commencent à attaquer l'anime nippon, bien entendu après 10 ans (ou plus) passés à trouver ça normal ! Hé ! hé ! Dorothée passe la série ; peu après, on réduit à mort les dessins animés japonais diffusés, puis on dit que c'est laid et débile, puis on achète des dessins animés américains, bien plus intelligents et bien mieux réalisés, c'est connu, comme LES TORTUES NINJAS par exemple, et pléthore (oh, deuxième fois !) de séries aussi laides et stupides, MAIS occidentales ! Nos emplettes sont nos emplois, de là-bas, chez nous en Amérique. Dans 20 ou 30 ans, des enquêtes montreront que dans ma génération, il y a moins de serial-killers que dans la jeune génération qui n'a pas connu le japonais ! Faudra pas venir pleurer !
Sans rire, Dorothée passe KEN LE SURVIVANT dans son Club de télé-achat. Premier problème, si j'ai bien compris (je ne suis pas spécialiste),  KEN... n'est pas une série pour les plus petits. C'est plus mature que ça, plus sombre, plus violent. Non pas parce que les japonais soient des gens qui aiment la violence et les sushis par nature, mais juste parce que la série là-bas (pas-chez-nous, au Japon) ne passe pas pour les bambins de 5 ans et demi. Première erreur. Bah, Dorothée, ça ne la dérange pas, elle fait couper les scènes les plus violentes (et il y en a, Ken utilisant un art martial qui ressemble à l'acuponcture : il touche son adversaire avec le bout des doigts sur des points précis du corps, et celui-ci explose de l'intérieur !). Dorothée n'est pas bête cependant. Couper les scènes un peu hard pour nos chères petites têtes blondes habituées à BOUBA LE PETIT OURSON, ça ne va pas suffire, et on ne va rien comprendre. Alors, coup de génie, Dorothée se dit qu'on va "arranger" les dialogues, en les doublant à la manière d'un Louis De Funès sous acide, et surtout en modifiant les dialogues originaux pour faire des blagues et rendre la chose drôle ! Coupée, débilisée, etc., la série devient incompréhensible et surtout n’a plus rien à voir avec l'original. Et des années après, KEN LE SURVIVANT reste le symbole de la japanimation la plus stupide, dont Dieu merci, on s’est débarrassé aujourd'hui (Pokemon, Digimon, DGZ, GTO, Naruto, etc. sont restés sur les écrans bien sûr !), là où le mongolisme de principe aurait dû être imputé à la distribution de la série, c'est-à-dire à Dorothée qui, à l'époque, avait quand même peu de scrupules quand il s'agissait de voler l'argent des parents des enfants pauvres. Avec le recul, on rigole bien !
 
Retour aux Racines, donc. [Je m'arrête un instant pour préciser aux fans hardcore que je ne suis pas spécialiste en japanimation, même si j'adore par exemple LAIN (SERIAL EXPERIMENT). On me pardonnera et on signalera d'éventuelles erreurs ou approximations. N'hésitez pas à éclairer ma lanterne dans les commentaires. J'aimerais notamment savoir si, au départ, il s'agissait d'un manga, ou si le héros est né avec le dessin animé...] Le monde n'est plus ce qu'il était, dans cet univers post-apocalyptique. Il est devenu un désert aride, les villes sont dévastées et abritent des dizaines de milliers de miséreux, les infrastructures technologiques (routes, communication, centrales nucléaires, etc.) ont été réduites à néant, et la journée de toute la population ou presque est rythmée par la recherche de nourriture dans les poubelles et les décharges, en évitant l'épouvantable violence des bandes armées et les terribles pluies acides qui mangent la peau et stérilisent le sol. Un monde violent, désespéré, sans issue, où c'est la loi du plus fort qui prévaut. Lord Shin est l'héritier d'une des grandes écoles d'Art Martiaux appelé la Croix du Sud (à ne pas confondre avec le roi du skud, mange google, excusez-moi je n'ai pas pu m'empêcher), et c'est bien le seul semblant d'autorité sur cette planète. Il a rassemblé la population dans les débris d'une grande ville dont il redessine les plans, car son grand rêve, c'est de refaire le monde à neuf, reconstruire des bâtiments, et restaurer l'ordre. Mais ce rêve a un prix, et Lord Shin l'installe avec autorité, l'impose à la population, convaincu que sans ça, le chaos et la survie désorganisée continueront de gangrener la face du monde. Et tout les moyens sont bons : violence, propagande, culte du leader, travaux de force, arrestation et exécution systématique des opposants, etc. Son pouvoir est quasiment fasciste, et l'école d’arts martiaux de la Croix du Sud est devenue, ni plus ni moins, une milice sans foi ni loi. La population est plus oppressée que jamais et certains tentent  de survivre, voire de combattre, en créant des villages de fortune dans le désert. Le désespoir règne partout. Peut-être l'espoir reviendra avec le Sauveur de la légende ? Mais la population ne compte déjà plus sur cette histoire qui fait partie du passé. Et pourtant. Ken, vagabond solitaire et retiré du monde, pourrait être celui-là. Dernier héritier de l'école martiale de Véga, il refuse pourtant d’assumer son destin et de prendre parti, malgré le douloureux appel de sa conscience... Mais il ne pourra pas éternellement rester hors-jeu, et pour lui, le temps de prendre ses responsabilités et de choisir son camp est venu...
 
Comme on le voit (monde aride et violent, détruit écologiquement, messianisme légendaire etc.), KEN LE SURVIVANT s'inscrit classiquement dans un décorum post-apocalyptique tout ce qu'il y a de plus classique dont, pour grossir le trait, on pourrait dire qu'il ressemble à du MAD MAX. La réalisation de ce film américain a été confiée à Tony Randel, qui avait déjà réalisé HELLRAISER II : LES ÉCORCHÉS qui, malgré sa mauvaise réputation et l'éloignement certain du premier volet (et encore, ce n'était que le début...) était fort sympathique et même plutôt malin, notamment dans l'utilisation d'effets spéciaux assez beaux et à l'ancienne, très originaux, et par un montage et une ambiance plutôt sympathiques et malins.
KEN LE SURVIVANT semble assez proche (à mes yeux de néophyte en tout cas) de l'atmosphère de la série, avant que Dorothée, la sorcière de l'Est, ne la passe à la moulinette de son pauvre humour et de son arrivisme sans foi ni loi. KEN... est un divertissement quelquefois assez sombre, mais aussi mélodramatique à l'extrême, stylisé et noir. Le film raconte, avec une espèce de naïveté bon enfant, un monde brisé par l'autoritarisme aveugle qui défait tous les points de vue et sème le chaos au nom du Bien, mais qui reste une fable messianique presque naïve sur un peuple qui attend sans y croire un lendemain qui chante et des fleurs qui poussent dans le désert ! Désespérée et lyrique, voilà comme on pourrait décrire l'ambiance générale. Il faut ajouter par là-dessus l'action elle-même, assez loin finalement des films d'arts martiaux ou de kickboxing. Les combats, surtout dans la première partie, sont courts, assez secs, volontiers entrecoupés de dialogues mélodramatiques. Et leur style privilégie la fantaisie et la stylisation au réalisme, notamment à travers l'étrange technique de Ken pour faire exploser ses adversaires, technique très graphique et paradoxalement sèche. Le récit est certes très classique, mais a le mérite de mettre le doigt sur des paradoxes sympathiques (l'envie de fédérer sincèrement le peuple mène au fascisme, pertes des repères, impasses des mouvements de résistances, relations ambiguës antre Shin et Ken,  intrigue sentimentale, etc.).
 
Tony Randel, avec une faible marge de manœuvre, notamment au niveau financier, s'en sort plutôt bien, et continue de développer la méthode employée dans HELLRAISER II en essayant de suivre au plus près son cahier des charges. Un film pauvre, sans doute, mais pas un film qui fait pitié. Il utilise volontiers maquettes ou matte-paintings plutôt que des images de synthèse (choix excellent), et dans les extérieurs, dans le désert notamment, applique une technique originale qu'il maîtrise bien. Les scènes dans le désert sont toujours faites en studio, avec un réalisme assez impressionniste. Les décors sont soignés (quelques maquettes font des plans superbes), et Randel utilise sa fameuse technique : le ciel est toujours rajouté en post-production, et l'effet est très travaillé. Des petits décors avec des cieux grandioses : toujours gris-noir, avec des nuages extrêmement menaçants, ambiance d'orage. Pas complètement réaliste, cette méthode, mais elle insuffle un lyrisme beau et sombre au film tout entier. Le système permet aussi à Randel de faire un cadre parfois très léchouillé ou très iconoclaste (le soldat qui se maquille en pleine descente dans un village, et plans aux perspectives étonnantes). Bref, rien que pour ce ciel magnifique, on peut voir le film. Et si ce système marche, c'est parce que la photo dans la partie désertique est très belle (beaucoup de reflets dans les parties métalliques, comme des éclairages au néon qui n'apparaîtraient jamais directement dans le champ, c'est vraiment beau).
Le reste est aussi relativement soigné. Les immense appartements de Lord Shin sont un mélange de proportions fascistes et d’art-déco qu'on ne s'attend pas à trouver ici. De temps en temps, on a droit à quelques plans gourmands qui prennent peut-être le risque d'être ridicules (les gestes de Ken avant de frapper), mais qui fonctionnent avec lyrisme. L'impression générale donne quelque chose d'assez original, assez classieux par endroits, et dont le soin de la direction artistique fait assez plaisir à voir. Du boulot qui, là où il peut, essaie d'être aussi original que possible, ce qui n'a pas dû être évident à imposer au vu du budget et dans la mesure où il s'agissait d'une adaptation d'une série populaire.
Côté acteurs, c'est là aussi plutôt pas mal. Costas Mandylor, malgré sa coiffure, assure plutôt bien, et il a même une jolie scène (celle où Ken est marqué !). Les seconds rôles sont choisis avec goût par Randel : Tracey Walter et Clint Howard, seconds couteaux ultra-célèbres de la série B américaine et du film de genre, Malcom McDowell (décidément toujours prêt à cachetonner), suivi du réalisateur américain Melvin Van Peebles et de Chris Penn, ici en faire-valoir arty, mais pourquoi pas. [Dans le lot, c'est encore Chris Penn le moins bien loti, je pense.] Bref, les seconds rôles ne sont pas bâclés. Dans le rôle de Ken, je découvre Gary Daniels, habituellement Jean-Claude Van Damme  du pauvre, et qui a joué dans des tas de séries B fauchées pour amateurs de gros bras. Il s'en sort carrément très bien, et c'est lui, d'assez loin, le plus étonnant. D'abord, par son attention qui est constante et par sa réelle participation au jeu d'acteur qui, enfin, efface cet aspect de captation qu'on sent dans les scènes de dialogues ou d'action chez un Van Damme ou autre Lorenzo Lamas (sans oublier Michael Dudikoff !). Le gars Daniels participe vraiment  et donne son meilleur avec une motivation assez belle à voir, intérieure et d'une colère assez sourde que son étrange physique (il a vraiment une drôle de tronche) renforce bizarrement. On sent que le gars s'est impliqué et qu'il n'a pas négligé les scènes d'entre-combats. Et dans le monde très fermé des films de kickboxing ou d'arts martiaux, c'est assez rare pour être souligné. C'est lui le plus étonnant.
 
Alors bien sûr, KEN LE SURVIVANT n'est pas le film du siècle, ni même la surprise de l'année, mais il n'empêche que c’est un bon film de série, loin de flatuler plus haut que séant, et essayant tout de même de faire quelque chose de plutôt original et soigné, notamment dans la direction artistique. L'esprit lyrique, toujours un peu sur la brèche et prenant souvent le risque du ridicule, fonctionne plutôt bien dans un esprit de fidélité, je suppose, à la série originale. Ce qui ne veut pas dire que tout cela est anonyme. Gary Daniels est étonnant, et quelquefois fragile ce qui apporte beaucoup au film malgré l'extrême codification du genre. On peut donc se laisser tenter par cette honnête série, dont on regrettera, par contre, l'absence de VO et le recadrage au format 1.33 (plein cadre). Les détracteurs de films de gros bras bodybuildés peuvent donner sa chance à ce métrage soigné et motivé, car ils pourraient être surpris.
 
Dr Devo
 
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Publié dans Corpus Analogia

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Y
Je suis arrivé ici de par ma nostalgie de Casimir et Dorothée, à travers le vortex GOOOOOOGLE.<br /> Je ne savais pas que les dialogues dou blésde Ken étaient le cru de l'équipe Dorothée. Joli.<br /> Allez je fais un click sur les sponsors.
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D
Ajoutons que nous avons fait un article sur Dragon ball Le Film, en rubrique "corpus analogia" (un petit coup de recherche sera plus rapide!).<br /> <br /> Dr Devo.
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L
Je crois que si tu as adoré le manga, le film, tourné dans un esprit très série B / cinéma bis, te paraîtra toujours décevant en tant qu'adaptation. Enfin je suppose : le docteur et moi ne connaissions le manga que de nom et avons donc découvert le film sans partis pris ou attentes particulières : on essaiera pas de faire croire qu'il s'agit d'une perle rare, mais en tant que petit film de divertissement, j'ai trouvé qu'il se suivait agréablement et que la balance entre quelques séquences un rien ridicules (fort amusantes) et d'autres visuellement inventives, notamment par leur côté un peu artisanal, était plutôt équilibrée. Pas si mauvais en réalité, même si, encore une fois, je crois qu'il ne peut s'apprécier vraiment que si l'on est sensible à l'esprit, aux modestes ambitions et à la tonalité de ce type de cinéma. Par contre, NINJA INVASION est redoutablement assommant et vaut surtout pour le peu de conviction mis par les figurants lors des chorégraphies, qui donne parfois des résultats cocasses. Et il y a une séquence chantée dans un nightclub d'un kitsh assez savoureux. Pour le reste, c'est bonne nuit les petits. Pour une soirée poilade entre potes, je recommanderais plutôt (et vivement) dans le même genre DRAGON BALL, LE FILM (live avec acteurs).
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A
hum. aurais je vu le meme film ?<br /> <br /> J'ai tellement eu de mal a aller au bout.... Et pourtant j'aime ce mangas. serait-ce la cause de tout?<br /> <br /> Si ce n'est pour se taper une soirée poilade entre potes, je ne vois pas (plus) l'interet de regarde ce...truc?<br /> <br /> Par contre du coup, j'ai envie de le revoir si avec les années mon regard changera sur "l'oeuvre".<br /> <br /> Je suis curieux de ce ninja invasion. Rien que le titre...deja....
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L
Réactions attendues. FGTH, docteur es Manga, merci mille fois pour ces précisions qui vont au-delà de mes espérances et de mes attentes. Je ne sais pas vraiment si le film te plairait, mais ce n'est pas une honte de film - et de toute façon, quand ça ne marche pas, c'est assez drôle. Mais il y a de belles idées.<br /> Et non, môssieur Plonevez, la bière n'était pas frelatée ce soir-là, elle était fraîche et bonne comme le bon pain. Ceci dit, il faut quand même être sensible à l'esprit du cinéma bis pour pouvoir apprécier, c'est surtout une question d'habitude et de sensibilité. Dans le genre post-Mad Max de série B, sans casser trois pattes à un connard, le film fait son travail assez proprement et se regarde doucement. Et de toute façon, ne nie pas, je t'ai souvent vu rire. Et rire, c'est prendre du plaisir aussi ! (PS : tu n'aurais jamais pu supporter NINJA INVASION en entier, en comparaison, KEN LE SURVIVANT c'est du Murnau !!!)
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