DARK CITY de Alex Proyas (USA, 1998) : Qui ne va pas piano, Ne va pas sano non plus !

Publié le par Le Marquis

(photo: "Ninja School N°1: Freedom From Choice Vs Freedom of Choice")

Le premier long-métrage de Proyas, THE CROW, était un pseudo-film culte autoproclamé et calamiteux, une tentative désastreuse de gothique adolescent au sujet aussi sombre que le traitement était sentencieux et conventionnel, un spectacle imbécile entrecoupé de riffs de guitare métal qui a dû une bonne partie de sa réputation culte au décès sur le tournage de l’acteur Brandon Lee (acteur médiocre par ailleurs).

Proyas relève le niveau avec DARK CITY, film ambitieux au scénario riche et complexe. Une semi-réussite. Quelques défauts majeurs handicapent considérablement le métrage. Le montage d’une part, extrêmement mal conçu et surdécoupé, qui perturbe fréquemment la vision du film : les acteurs n’ont souvent pas la possibilité de s’exprimer dans plusieurs séquences dialoguées composées de plans de deux secondes, et la composition des plans, par ailleurs très soignée, en souffre énormément. Dans sa première partie notamment, le film nous bombarde d’informations, mais le rythme ne parvient jamais à se mettre en place, fautes de pauses dans le montage. Cet aspect MTV est assez irritant.

Autre problème majeur, l’utilisation abusive de la musique de Trevor Jones, quasi incessante, qui a force de développer des ambiances, de donner dans le spectaculaire (certains passages sont depuis utilisés presque systématiquement dans les bandes annonces des blockbusters américains), annihile complètement l’atmosphère mystérieuse du film, et anesthésie le spectateur : de même que le montage ne sait pas ménager de pauses ou équilibrer le rythme général, cette musique pachydermique ne préserve jamais de silence. Fautes de goût de la part de Proyas, puisqu’en plus de son propos puéril, ils parasitaient déjà THE CROW.

C’est dommage, car le cinéaste est doté de qualités manifestes de cadrage, et son script, très référentiel (AKIRA, METROPOLIS, HELLRAISER) aurait pu faire l’objet d’une réelle réussite. Constamment spectaculaire, le film ne parvient qu’en partie à surmonter ces problèmes de conception. Les acteurs font un bon travail quand le monteur nous laisse le temps de les voir travailler (en plus de l’excellente Jennifer Connelly, on a le plaisir de retrouver le rare Richard O’Brien, Riff Raff auteur et interprète du ROCKY HORROR PICTURE SHOW). Le dénouement est assez réussi. Un bon film, esthétique, intelligent et percutant, mais qui marche sur des béquilles. Dommage.

Le Marquis.

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Publié dans Corpus Analogia

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L
Moui.
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C
Oui, M. le Marquis les décors, l'aspect artificiel rapprochent la Cité et la City mais pas seulement: d'abord les mélange de high et de low tech (Steam punk un peu comme on dit pour parler bien), de nombreux choix ésthétiques donc mais aussi et c'est fondamental une présence écrasante de chauves inquiétants!!!
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L
... Au suivant !
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L
brandon lee, acteur médiocre ? <br /> pour toi peut-être ; c'est très violent, et très méprisant, de parler ainsi de brandon - qui ne peut donc se défendre -<br /> pauvre brandon...déjà qu'il est mort...bah, il doit être quelque part au ciel...<br />
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E
Quelle gourde, et moi qui croyais que MATRIX, c'était le remake de DARK CITY sur playstation... Et bien pareil, monsieur le Marquis, chaîne de l'amitié, bisounoël à tous et à toutes.
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