PHENOMENES de M. Night Shyamalan (USA-2008): le faisan, c'est bon quand c'est abstrait !

Publié le par Dr Devo


[Photo: "Bring Out Your Living" par Dr Devo.]






Chers Focaliens,


Y-a-t-il une alternative à ce soleil venant cancériser notre peau forcément douce, et aux soldes de la société occidentale consumériste ? Je dis oui, et ça s'appelle la fête du cinéma. Malheureusement, les films ne sont pas vraiment sexy, du moins en apparence, si on excepte le DIARY OF THE DEAD de George Romero dont on parlera sûrement dans ces pages un de ces quatre matins. En attendant, rattrapons avec le nouveau Shyamalan, qu'ici nous avons toujours appelé Chien Malade, avec un ton taquin mais affectueux, et je ne vois pas pourquoi ça changerait...



Mark Whalberg ne chante toujours pas (plus) mais le voilà prof de science dans un lycée de New-York. Et ce matin-là, il y a comme un étrange ver dans la grande pomme. (Cette image vous était offerte par le Centre National de la Métaphore). Tout commence à Central Park quand les joggers et autres passants s'arrêtent soudain en pleine action, semblent avoir le regard vide, puis se mettent à répéter en boucle des phrases banales et incohérentes. Vous me diriez, jusque-là rien de très anormal. Certes. Le soucis c'est que dans la minute qui suit, tous ces ébahis se mettent à se suicider derechef et sans prévenir, en utilisant tous les objets qui se trouvent à leur portée. Là, c'est anormal, vous en conviendrez. Les cours sont interrompus, bien entendu, et les New-Yorkais fuient en masse. C'est ce que propose John Leguizamo, cette vieille ganache, ici prof de mathématique et collègue de Whalberg qui propose à ce dernier et à sa femme, Zooey Deschanel d'aller faire un tour dans leur famille à Philadelphie où les choses ne semblent pas avoir pris le tour macabre qu'elles ont pris à N.Y.C. Whalberg appelle sa femme Zooey, plus jeune et qui semble un peu planer à cent mille, et voilà tout ce petit monde (plus la fille de Leguizamo) qui part en train vers Philadelphie. Malheureusement les nouvelles sont très mauvaises : l'épidémie mystérieuse de suicides se répand sur toute la côte est. Les autorités avancent la piste grandiloquente de l'attaque terroriste et chimique qui débloquerait les molécules présentes dans le cerveau qui nous empêchent de nous faire du mal (sauf si vous êtes maso, mais dans ce cas-là, ça ne sert à rien de vous raisonner, je ne vous cause même pas !) et de nous autodétruire. Mouais. En tout cas, les choses vont de mal en pis puisque le train est arrêté en pleine cambrousse et que l'épidémie gagne encore du terrain. Leguizamo très inquiet de ne pas avoir de nouvelles de sa femme, part à sa recherche, tandis qu'il confie au couple pourtant mal au point Whalberg-Deschanel, la petite Kévina, sa fille. Voilà nos héros bloqués en pleine cambrousse américaine dans la zone exacte où l'épidémie progresse. Ce n'est pas gagné...



Ha, quel drôle de bonhomme que ce Chien Malade... Comme disait Soderbergh en recevant sa palme d'or dés son premier long-métrage, bah, c'est pas facile et c'est même impossible à résoudre que d'avoir du succès immédiatement tout de suite. C'est également le syndrome qui touche Chien Malade, le pauvre, quicartonna jadis dés son SIXIEME SENS, et n'arrêta pas par la suite d'ailleurs. Le monsieur affectionne les sujets relativement originaux et ménageant à la fois pas mal de suspens et des intrigues à mystère un peu tordues qui bien souvent se résolvent dans des twists improbables et quelquefois séduisants. Bien. L'année dernière ou 'année avant, le petit gars avait donné déjà un peu dans le faisan en nous livrant LA JEUNE FILLE DE L'EAU, assez poussif mais tellement à côté de la plaque transitionnelle que la chose boursouflée pouvait avoir son charme malgré un casting pas toujours séduisant (dont l'ignoble machin bidule dont j'ai oublié le nom qui jouait déjà dans cet horrible film sur le vin dont j'ai oublié le nom...).


Alors, avant toute chose, il va falloir que je précise un détail de la plus haute importance, et qui brouilla considérablement la lecture du film : j'ai vu PHENOMENES en v.f. Et là, les amis, permettez-moi de m'insurger, et ensuite d'émettre une remarque nuancée. Primo, ayant la chance d'être dans une métropole où il y a beaucoup de films en V.O, je fus absolument terrifié de me retrouver devant un doublage aussi promptement dégueulasse ! Voix nulloses (les gamins qui parlent avec un accent banlieue ce que, et je parie ma chemise et mon boxer,n'est très certainement pas le cas en V.O), Whalberg doublé comme Shia LaBeouf, c'est à dire comme s'il avait 22 ans, aucune nuance, patatage totale et constant pendant tout le film, traductions hallucinantes de médiocrité (avec des lignes entières incompréhensibles pour le français normal, dont un directeur d'école qui dit aux profs que les cours sont interrompus et rajoute : "Bon pensez à faire vos agendas, et à vous de vous en occupez pour quand les cours reprendront "), alors même que le moindre fan-sub est en général de bien meilleure qualité et pas avare en formules percutantes, absence de rythme totale, mixage médiocre de la V.I (version internationale : c'est la bande son du film débarrassée des dialogues quels qu'ils soient afin de fournir aux distributeurs locaux un background sonore fidèle à l'originale et permettant en principe d'y apposer la VF sans casser le mixage global), et un doublage globalement fait en trois minutes, sans aucune direction artistique, et, là aussi je parie mon boxer, fait en un temps ridiculement court par des comédiens qui découvrent le texte et ont bien décidé de s'en foutre ! On retrouve ces traits dans les films de genre en général : de moins en moins pour le cinéma fantastique, mais très souvent par exemple dans les films de collège ou les comédies du même acabit, où il est évident que la direction du doublage se fait dans la perspective suivante : "C'est de la merdre de cinéma industriel, c'est mal joué, pas la peine de se fouler". hélas, même si ces films sont des films de consommation de masse, en général ils sont très bien joués, avec des comédiens tout en débrayages et en nuances, n'hésitant pas à jouer dans des nuances fortes ou, au contraire, tout en understatement. Bref, si dans AMERICAN PIE, par exemple, ou dans VAN WILDER PARTY LIAISON, autre délicieux exemple, il s'agit d'avoir un rapport sexuel avec un gâteau, ou de remplir de semence des viennoiseries, et même si les acteurs forcent le body acting, et bien il s'agit toujours d'un équilibre et d'un  gros travail et en général, les voix ne sont ni outrancières ni surjouée, bien au contraire. Pour voir ça, il faut avoir de la bouteille, voire des films, apprécier les comédiens nuancés et chirurgicaux que sont les Américains, et aimer les paradoxes. Et encore plus considérer tous les films et je dis bien tous, même un Vin Diesel ou un Nanni Moretti comme une œuvre à part entière. Les doubleurs et surtout les gens qui produisent et dirigent les VF (car les doubleurs travaillent dans des conditions pénibles, les pauvres) devraient garder ça à l'esprit, déjà au nom de l'Art dont ils se gargarisent, et aussi au nom du respect du spectateur qui rappelons-le paye sa place entre 7 et 10 euros. Vous le savez grâce à ma fabuleuse CHARTE POUR AMELIORER LE CINEMA MONDIAL que si j'étais ministre de la Culture, j'interdirais tout de suite la VF (hihi !) non seulement pour améliorer le niveau scolaire des jeunes français, mais aussi et surtout parce regarder un film en V.F c'est comme embrasser sa copine ou son copain au téléphone ou visiter un pays étranger sans descendre du car : c'est absurde ! Malgré tout, je trouve scandaleux qu'on traite le grand public populaire avec autant de négligence et de je-m'en-foutisme. Le spectateur du Pathugmont comme celui du cinéma art et essai indépendant (ou non) à le droit à une projection nickelle (une belle copie, par exemple, ce qui ne fut pas le cas non plus ici) et à un travail irréprochable quant à la restitution du travail artistique que représente le film. Après, que ce soit un navet ou un Derek Jarman ne change rien à l'affaire. C'est une question de respect du pauvre type qui paye une fortune sa place (et qui bien souvent est privé du choix de pouvoir voir le film en V.O), et une question de respect du cinéma. Pour PHENOMENES, film sans doute difficile à doubler (j'y reviens), le travail est ouvertement médiocre et fait entre deux apéro chez Mimi, le bar du coin. Le résultat est catastrophique. Une vraie honte. Et donc cette critique devra être affinée, peut-être dans quelques temps, lors de la sortie dvd, car il a fallu toute mon expérience en matière de connaissance d'acteurs, de connaissance du cinéma américain, et en matière de connaissance des (piètres) habitudes des comédiens français, et même ma connaissance du cinéma en général (chercher des indices dans la mise en scène) pour essayer de deviner quelles pouvaient être les nuances originelles du film du Chien Malade qui justement joue sur les ruptures de tons et parfois sur l'apposition d'éléments apparemment antinomiques. Bref, cher Chien Malade, si tu lis ces lignes, fais un procès à ton distributeur !


Donc, une fois ceci posé, revenons au film, ou à ce qu'il en reste après que les petits sagouins locaux l'aient souillé de toute part (c'est du viol en fait !). Et bien, c'est là le problème. Car comme je viens de le dire, il en a fallu du talent pour ne pas tourner en bourrique et pour déchiffrer la partition. Chien Malade continue son bonhomme de chemin, et en même temps commence à emprunter sans avoir l‘air d'y toucher une autre voie bien plus étrange. PHENOMENES est effectivement assez proche de ce qu'on en dit ses détracteurs. Le suspens est très étrange. Là où le réalisateur américain avait tendance à nous prendre la main pour mieux nous mener en bateau dans des scénarios twisté à Saint-Tropez, il fait désormais quasiment le contraire. Il y a un mystère bien sûr, mais très vite on est mis sur la piste, et la bonne en plus. Ou plutôt, très vite, au bout d'un gros quart d'heure ou vingt minutes, on émet une hypothèse possible. Maintenant, quant à savoir pourquoi le phénomène en lui-même se déclenche, on n'en sera rien. D'ailleurs je note que la fable écologique dénoncée ça et là n'existe pas vraiment. N'ayant aucun élément scientifique en main, Whalberg utilise une métaphore : "on dérange la nature" qui explique les symptômes sans vraiment expliquer quoi que ce soit, bien au contraire même. La conclusion (assez maladroite et qui sent bon la décision de studio), ramène le film dans une queue-de-poisson répétitive comme l'affectionne le cinéma fantastique populaire plutôt que de marteler un quelconque message. On peut penser à un sous-message ou à une sous-métaphore écologique, mais c'est vraiment annexe. La métaphore du couple provoquant des catastrophes, naturelles ou non, est forcément beaucoup plus forte.

Ce qui est très étonnant dans le film de Chien Malade, c'est le traitement, et l'étrange ton qui se dégage de toute l‘affaire. Côté mise en scène, il semble adopter une posture assez bizarre. Le cadrage n'a rien de mirifique, le découpage est assez plan-plan mais sait ménager quelques coupes bienvenues qui, notamment, mettent en avant avec habileté d'ignobles gros plans, nombreux et très mal cadrés, beaucoup trop proches qui font penser à ce fameux gag des ZAZ où les acteurs finissent par se cogner à l'objectif tellement ils sont proches de la caméra ! C'est d'ailleurs dans les premières bobines du film que la mise en scène est la plus médiocre ou la plus banale. Ensuite petit à petit, les séquences s'organisent mieux (première balade en petit groupe, la maison à la balançoire, scène chez la vieille puis enclenchement de l'hénaurme dernière scène avant la conclusion) et que la mise en scène se déploie avec plus d'assurance. Mais dans l'ensemble, on est assez proche d'un niveau "série B de base", avec ici et là quelques morceaux de bravoure assez réussis.


Du côté des autres leviers de narration, que c'est étrange également! Évidemment, on voit tout de suite ce qui a pu énerver tout le monde : il ne se passe, à strictement parler, rien ou presque. Si les suicides individuels à échelle collective semblent une base alléchante, ils sont aussi splendouillets et hésitent entre détails macabres voire un poil gore dans le champ, à l'ellipse totale. La séquence la plus dans cet entre-deux est sans doute celle du chantier avec sa contre-plongée splendouillette (volontairement je pense) où Chien Malade utilise un effet numérique très gauche mais du coup assez inquiétant et grotesque, et où le reste (la réaction du chef de chantier) est monté de manière efficace. Sinon que se passe-t-il ? Rien ! Du vent dans les feuilles des arbres, des héros qui traversent des champs et encore de champs, et c'est à peu près tout car très vite on sait ce qui se passe et ce qui déclenche les fameux suicides. Le modousse operandaille de l'élément fantastique est le moins spectaculaire du monde : pas d'invasion extraterrestre, pas de cyclone ruant sur nos héros à toute berzingue, pas d'effets spéciaux impressionnants, pas de monstres, ni rien. Ici, la menace est vague, pas spectaculaire pour un sou et même comme disait la Môme Néant : A' existe pas ! Ce qui tue les gens c'est l'air, donc le vide, le rien ! Alors évidemment tout le monde est déçu. Faire un film apocalyptique avec un cataclysme qui s'appelle le rien ! Rendez-vous compte ! C'est un scandale. D'autant plus qu'au fur et à mesure, la mort spectaculaire sera hors champs ou alors montré de manière frontale mais assez sobrement (la vieille dame). Ça provoque d'ailleurs un paradoxe intéressant que la scène de la maison à la balançoire nous révèle : alors que les morts physiques sont très présentes mais très à la woualliguène en début de film, elles semblent vouloir de plus en plus se cacher, comme dans la belle idée de la séquence du revolver baladeur.Et puis, plus la mort semble avoir d'enjeu et devient insupportable en ne s'attaquant plus à la masse mais aux individus, plus elle semble se montrer frontalement et sobrement. Une thématique reliée à celle de la petite fille à qui tout le monde essaie de cacher la réalité physique de la catastrophe et qui brutalement assistera à la Mort en marche sous la forme bien plus cruelle qu'est celle du meurtre (très très bonne idée). Bref, plus on avance et qu'on se concentre sur le registre de l'intime et plus les morts ont du poids.


Quel dommage que nous vivions en France, pays des doubleurs malotrus ! Car il est évident que Chien Malade, notamment dans sa direction d'acteurs mais pas seulement, joue sur la rupture de ton voire sur le mélange des genres. Les comédiens sont assez précis mais semblent régulièrement jouer du décalage ou de la bêtise outrée, passant de l'ébahissement mongolien à une plus grande sobriété. Bref, Chien Malade change tout le temps de nuance, du grotesque au juste décalé, du sérieux et sobre au décrochage presque drôle (tant que le sujet le permet) et il mêle ainsi les enjeux les plus sérieux aux séquences les plus incongrus. Les acteurs, Deschanel en tête, font tour à tour les gros yeux (presque comme dans une bd manga) ou sont simplement sobres. Et c'est là que PHENOMENES marque des points. Un sujet étrange qui opère sur le Rien. Un décalage incessant. Et plus encore une histoire dont il est particulièrement difficile de dire de quoi il parle véritablement. C'est un peu comme dans BOULEVARD DE LA MORT. Bon, ok, c'est un type qui tue les filles en voiture mais en même temps ce n'est pas ça. Ici, c'est pareil. Ok, ici il s'agit d'une catastrophe apocalyptique et en même temps non, pas du tout. Chien Malade visiblement s'amuse bien. Plus que de passer un autre sujet en contrebande, il s'amuse même à mettre directement le doigt sur les coutures et à bien mettre sous les feux des projecteurs tous les partis-pris les plus artificiels. Le train doit s'arrêter en pleine campagne (deus ex machina), et Chien Malade fournit une très belle anti-explication ! Les deux gamins débarquent dans la ballade sans prévenir et même sans qu'on les ait vus venir ! Et puis cette fabuleuse explication finale lors de a séquence finale où l'héroïne explique en voix-off (déjà c'est fort) et pendant le fondu au noir conclusif (encore mieux!), à l'extrême clôture du plan que finalement, "ça a dû s'arrêter juste avant" ! Que c'est malpoli ! Comme les corps qui se suicident sur le chantier, Chien Malade semble intéressé uniquement par la rupture, l'échafaudage et la couture visible. C'est vraiment charmant.


Le film raconte quoi alors ? Je ne sais pas, mais c'est abstrait en tout cas. Et bien soutenu par une écriture très réussie : scène du revolver donc, scène du carrefour qui est aussi celle de l'immobilisation du film (très robbe-grilletien et même tarantinien ça!), très belle scène de la maison à la balançoire, magnifique idée (sans doute la plus belle) où toute la société engueule le héros et lui reproche de ne rien faire pour sauver les suicidaires, là où lui essaie, au contraire, de réfléchir pour en venir à la conclusion qu'il ne faut rien faire (ça c'est vraiment sublime!), joli mouvement dans la séquence finale chez la vieille (de sa ballade dans le jardin au dévoilement pourtant annoncé de la deuxième maison), etc.... Il y a quand même énormément de chose à manger dans PHENOMENES. Quand tout déraille, que le collectif devient absurde, est-on condamné à rester seul, seul et seul ? Peut-on construire quelque chose à plusieurs ? La vie est-elle logique ou complètement absurde et faisandée ? Peut-on devenir adulte ? Que se passe-t-il quand on est un pauvre mec et une pauvre fille et qu'on se voit confier la responsabilité du Monde ? On en fait quoi ?

Difficile de mettre le doigt dessus. (Je pencherai pour ma part pour l'histoire d'un couple, le Dernier Couple ,dans tous les sens du terme, à qui l'on confie la mission de garder le Monde intact, ou encore à une hypothèse plus "film de collège" à savoir un couple qui, devant l'absurdité ambiante se demande si ça vaut le jus de continuer et à quel prix, et qui du fait entre dans l'âge adulte). En tout cas, Chien Malade n'a jamais autant prôné la rupture, et creuse encore le sillon qu'il avait tracé dans la voie de INCASSABLE. Tout le film joue sur l‘auto-persuasion et le jeu enfantin. Et si ceci se passait, ou, on dirait que tu étais un super-héros, ou, on dirait que tu avais la maladie des os de verre. Pas étonnant que tout se passe dans le vide et que tout vienne du vide. Le jeu a valeur de révélateur et de réalité. Si on dit que les choses sont comme ceci, alors c'est qu'elles sont comme ça. Quoi qu'il en soit, avec ce film étrange et faisandé, Chien Malade semble organiser lui-même son propre suicide grand public, et pousse ses envies vers le cassage du jouet qu'on lui a confié. Qu'il continue dans cette voie absurde, il finira bien par nous pondre quelque chose qui lui ressemble totalement et qui soit enfin complètement iconoclaste. La suite logique voudrait qu'il fasse un film totalement atypique, et qu'après avoir fâché tout le monde en devenant très malpoli, il soit enfin totalement libre et foufou. À suivre !
 

Publié dans Corpus Filmi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Salut Epikt,Et bah oui, j'ai corrigé tout ça! Assez d'accord avec toi: les plans sont lisibles de manière assez univoque avec une idée centrale martelée. Ton commentaire me semble complétement sensé!Sinon Norman, ta remarque sur Spielberg (jai voul en faire une mais n'est asp trouvé les mots) met bien le doigt sur mon sentiment! Bravo! Je suis tout à fait d'accord...Salutations à toi aussi Rolleyes!Dr Devo
Répondre
N
J'aime aussi le faisan alors. Tout a fait d'accord avec ce qui est dit, le film est dans la lignée de la jeune fille de l'eau : un film completement égocentrique et a coté de la plaque. Et pour ces raisons j'aime beaucoup, on est loin par exemple d'un Spielberg-Lucas qui sacrifie tout pour on public, c'est plus touchant.
Répondre
R
"Tout le film joue sur l‘auto-persuasion et le jeu enfantin."Tout à fait!Je n'ai pas vu Incassable, mais c'est l'impression que me donnent ses derniers films. Dans la Jeune Fille de l'Eau (que, personnellement, j'aime beaucoup), l'enjeu est de savoir qui joue quel rôle, un peu comme dans un jeu ou chacun se créerait son personnage, en inventant des coups de théâtres, parce que s'il n'y en a plus l'histoire est terminée et on ne joue plus. Dans the Happening, c'est un peu le jeu "inventons des règles au fur et à mesure", d'abord il faut s'éloigner de la ville, puis être de moins en moins nombreux, puis rester dans la maison (pourquoi? Parce que)...Je ne suis pas très d'accord avec Hulk Bresson qui trouve que l'idée de mettre en parallèle les déboires d'une famille et le sort du monde est l'idée la plus banale du monde. C'est vrai ; mais je trouve qu'en l'occurrence Shyamalan (il paraît qu'en fait ça se prononce shah-ma-lan) utilise le procédé inverse, c'est à dire qu'au lieu d'utiliser la petite famille pour humaniser un film avec plein d'effets spéciaux, il fait un film sur un type (ou un couple), et les aliens ou les suicides sont juste là pour illustrer leurs troubles intérieurs (bon, on m'a dit que la Guerre des Mondes c'est le même concept, mai je ne l'ai pas vu non plus, que de lacunes).Enfin ça, ça me plaît quand même moins que l'aspect jeu de rôles enfantin. J'aime bien l'aspect franc du collier qu'il y a à annoncer ses procédés à l'avance, en forçant le spectateur à vous suivre (ou à décrocher) ; "Ok, maintenant, on cherche qui est l'oracle... ça va? Vous cherchez avec moi?" "Bon, alors maintenant on va fuir devant le vent... Ben oui c'est comme ça". Je trouve ça très ludique et agréable.
Répondre
E
Coucou Doc !Deux petites corrections pour commencer :- deuxième paragraphe : "l'épidémie mystérieuse de suicides se répand sur toute la côte ouest" > côte est- troisième paragraphe : "regarder un film en V.O c'est comme embrasser sa copine ou son copain au téléphone" > en VF (j'aime la formule)(y a d'autres coquilles, je suis pas là pour corriger, mais celles là ont un impact sur le sens)Pour le reste (je ne souhaitais pas forcément donner mon avis, mais je ne vais pas poster un commentaire sans y mettre mon grain de sel), si je peux reconnaitre à Phénomènes certaines petites qualités - le fait de placer une explication au tout début pour ne pas enchainer sur des twists à répétition, la scène du pistolet en hors champ déjà signalée,... et aussi de ne pas véhiculer l'idéologie puante et autocentrée de La Fille de l'eau - on est bien loin du compte.(en passant, en VO j'ai rien remarqué d'exceptionnel au niveau du jeu d'acteur)C'est souvent balourd, et surtout la mise en scène est horribeul - il est probable que je n'apprécie pas le faisan, car j'ai du passer à coté de la malinité du montage. Pourtant, pour autant que je m'en souvienne, même si c'était pas forcément la joie les autres films de Shyamalan étaient plutot corrects. Mais en évoquant le sujet avec un ami (qui me disait ne pas trouver de différence notable) je me suis demandé si c'était pas du à l'environnement dans lequel il filmait : des paysages à ciel ouvert, ce qui est peut-être bien la première fois (j'ai pas vu Signes)(dans Le village on est bien en plein air mais la proximité de la forêt doit occuper un peu le cadre, je suppose, à vérifier). Bref, si par dessus tu mets une image à la profondeur de champ inexistante tu te retrouves avec des plans avec un type mal cadré au milieu d'un brouillard de flou, annihilant toute possibilité de composition de l'image. Des plans ne contenant qu'une information unique (la présence d'un personnage, sa parole et/ou son action, basta), très pauvre, sans relief, sans profondeur. Du coup quand il filme la forêt ou le vent dans les herbes c'est un peu plus joli.Ca va pas sauver un film non plus.E.
Répondre
D
Hello à tous!La question du volontaire au cinéma, c'est une bonne question, mais qui n'a sans doute pas tant d'importance que ça, paradoxalement. Je ne serais pas sincère si je ne disais pas que j'ai assez aimé ce que je prends pour un parti-pris de Chiant Bourcy (oh oui oh oui oh oui!) que de faire une chose de ginsuois à la fois tres naïve et surtout terriblement abstraite. Je peux par contre absolument comprendre que cela puisse rebuté. je suis par contre d'accord avec vous deux quand il s'agit de pointer que PHENOMENES n'est pas un chef-d'oeuvre. Ca manque encore de trouée poétique, et surtout de fulgurance. mais l'habillage vulgaire de la mise en scène (sans doute complétement involontaire et non réflechie dans 90% des plans) jumelé avec un montage relativement malin me plait assez. ceci dit pur apprécier des choses pareils, il faut aimer le faisan, vous en conviendrez mon cher Hulk et vous savez mon penchant pour la chose. PHENOMENES tient encore beaucoup trop du scènario même quand l'idée est sublime (par exemple, la scène avec les suicides hors champs quand Whalberg essaie de reflechir contre le groupe) et on est tres loin d'un certain aboutissement formel comme dans INCASSABLE beaucoup plus abouti (quoique tres classique aussi). Par contre, si Chien malade (oh oui!) continuait , ça serait drolement interessant. je pense que ce qui lui ferait le plus grand bien c'est de se prendre un vrai four commercial. Il me semble quand même déceler chez lui une volonté d'autodestruction tout à fait louable. c'est donc à observer. Mais dans l'océan de conneries, notamment art et essai que je m'enfile à longueur de semaine, j'avoue avoir passer un moment furtif mais agréable. Cher B, sinon, ne voyez pas dans cette critique mon penchant snob, vous savez que ce n'est pas le genre de la maison, mais plutôt un plaisir réel et sincère. Etre en contradiction ou en adequation avec le vulgum pecum ne me procure vous le savez aucun plaisir particulier. Bises à vous deux également...Dr Devo 
Répondre