NO COUNTRY FOR OLD MEN de Joel et Ethan Coen (USA-2007): La Disparition

Publié le par Dr Devo

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[Photo: "Into The Blue Again" par Dr Devo, d'après une photo du comédien Christopher Walken]

 

 

Chers Focaliens,
 
Ca y est les gros mastodontes débarquent, entre les divers festival téléramesque censer diffuser la fine fleur de l'establishment. Quand soudain...
 
"Il s'aperçut alors, presque dans un sourire, qu'il avait manqué d'humour ou de malice, et la honte d'avoir déroger à ces deux principes fut vite remplacée par la ferme intention, l'insoutenable évidence qu'il fallait de suite inverser la tendance. Il retira, alors même que l'établissement était plein, son slip avec discrétion, et le mis sur sa tête. Il se sentait quand même drôlement mieux. La jeune femme au fond rigola même franchement. Il se lança alors dans une imitation de Charles De Gaulle..."
 
[Communiqué du Syndicat du Slip et de la Critique]
 
 
Oui, alors, bien sûr, même sans vérifier, je pense qu’on peut reprendre l’introduction de ma critique de CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE et l’appliquer aussi aux frères Coen. S’il y a des réalisateurs qu’on a abandonné depuis longtemps, après des années à essayer de chercher des terrains d’entente, ou devant leur incapacité à se renouveler, il y en a quelques-uns avec lesquels c’est plus compliqué, dont Tim Burton et les frères Coen. Chez eux aussi, la machine semble tourner à vide, et les modes de mise en scène se répéter à l’infini. Et quand nous regardions un de leurs récents films, on ne trouvait pas un dixième de la malice sautillante et de la richesse d’expression de leurs premiers longs. CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE était une bonne nouvelle. Burton cassait le jouet, en mettant les mains dans une sauce assez vulgaire, voire d’apparence ridicule avec un entrain et une kamikazerie tout à fait remarquables, la chose étant, on le sait, toujours bon signe, a priori, pour un artiste. Comme quoi, tout est possible ! Pour les Coen, on était bien plus gênés encore. Leurs films devenaient de vraies caricatures de leur "ton Coen" (comme on disait le ton Barton Fink dans BARTON FINK), sans qu’aucun producteur ne soit réellement venu les menacer d’ailleurs ! Et puis, il y a avait cette sensation, cette impression frustrante que le film démarre quelques minutes avant la fin. Rires. Ca aussi, c’est énervant. Dans THE BARBER, le film devrait démarrer, grosso modo à l’accident, et dans O BROTHER à l’inondation… Bref, mêmes les fidèles acteurs semblaient ressasser (John Goodman, pourtant souvent excellent, dans Ô BROTHER par exemple), et les narrations sombraient dans la prévisibilité la plus complète ! L’ennui…
 
La fin des années 70 ou le début des années 80, chez Nous, en Amérique, dans le sud même, beau mais désertique. Josh Brolin, gentil plouc bourru mais assez drôle sans en avoir l’air une seule seconde (enfin c’est mon avis !) fait une découverte un peu surréaliste alors qu’il chasse dans le désert. Plusieurs pick-ups arrêtés au milieu de nulle part, et sept ou huit cadavres. A l’arrière d’un des véhicules : un palette de cocaïne ! Apparemment, tout ce beau monde, des mexicains, s’est entretué copieusement. Il n’y a qu’un seul survivant en train de mourir de soif dans une voiture et donc incapable d’expliquer quoi que ce soit. Josh trouve un peu plus loin une valise pleine de billets. Un bon gros million de dollars et demi, quand même. Sans trop réfléchir, il s’empare du magot. La nuit tombée, il revient sur le lieu de la fusillade, mais se fait surprendre par des mexicains très en colère et échappe de peu à l’exécution. Après avoir mis sa femme au vert (Kelly MacDonald, pas mal du tout d’ailleurs), il décide de prendre le large !
Evidemment, ce massacre n’arrange personne. Les mexicains veulent récupérer l’argent de la transaction ratée, et les commanditaires de la livraison veulent récupérer également les brouzouffes. Ces derniers engagent donc un tueur ultra-précis et efficace, l’impressionnant Javier Bardem ! Et là les choses vont sérieusement se gâter. Car le bonhomme est tenace et malin comme le diable. Il retrouve en deux coups de cuillères à pot la trace de Josh Brolin, se lance à sa poursuite, et espère bien récupérer l’argent pour lui tout seul en éliminant tout ce qui pourrait être témoin des événements ! Et comme le garçon est un psychopathe de la pire espèce, quoique intelligent et malin, il risque d’y avoir du sang sur le dance-floor.
C’est le pauvre Tommy Lee Jones, vieux shérif du coin, très droit dans ses bottes et lui aussi très perspicace qui doit essayer de comprendre ce qui s’est passé dans le désert. Très vite, il se rend compte la situation et voit dans quel pétrin s’est mis le pauvre Josh Brolin. Mais plus il avance dans ses investigations, plus l’affaire l’attriste jusqu’à être complètement dépité et se demander si cette sordide histoire ne cache pas quelque chose de plus profond…
 
Et bien les loulous, malgré l’immense coéinité de cette intrigue et de ce traitement coénissime, il faut bien le dire, ça ne démarre pas trop mal cette affaire ! C’est même pas mal du tout, sans casser de brique de prime abord, mais bon… NO COUNTRY FOR OLD MEN est tourné en scope, plutôt pas mal cadré, et surtout aéré, construit avec des plans d’échelle variée. Pas de petits zigouigouis en plan rapproché ou gros plan. Et en général, c'est une bonne surprise, quand ces plans apparaissent ils ne font pas que cadrer bêtement le visage de l’acteur en obstruant le reste mais restent composés, ce qui se perd énormément au cinéma depuis quelques années. Et en général, je le disais, c’est plutôt aéré, on joue sur les axes, sur les plongées et les contre-plongées. Bon, ce n’est pas précis et expressif comme du Mario Bava, mais au moins ça construit un peu, et la mise en scène peut se développer de manière plutôt élégante. Bien. Ajoutez par là-dessus une photo, de loin (car la copie visionnée n’était pas complètement convenable, même si j’ai vu pire, avec des jaunes un peu verdâtres notamment, et un tirage qui manquait de contrastes), qui à l’air correcte et qui est signée Roger Deakins qui avait signé celle de BIG LEBOWSKI et L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES… Déjà, donc, un bon point, et pas des moindres : le film semble construit.
 
Mais la grande surprise est ailleurs. Ca y est ! Ils l’ont fait ! Les frangins Coen ont enfin arrêtés de faire mumuse et de se répéter sur au moins un point. Et, ça tombe bien, c’est celui qui m’énervait le plus dans les derniers films des deux lascars. Depuis quelques films, les Coen, en effet, avaient la désagréable habitude de ce citer eux-mêmes dans le son. Ce que j’appelais "le décalage coenien". Il s’agissait de faire se disjoindre une image et un son (ce qui est toujours délicieux), puis de les remettre en place, plus loin et un peu trop tard. Comme un effet d’annonce. Exemple (fictif) : un homme attend sur le quai d’une gare déserte, on entend le crissement d’une vielle girouette métallique au loin. Il tourne la tête vers les rails au loin. Coen et Coen resserrent le plan sur le héros. Et on entend non pas le bruit d’une locomotive mais une espèce de roulement. On coupe : plan sur les rails, pas de train en vue. Le roulement continue, lui, et même s’approche. Que cela peut-il bien être ? Le héros regarde les rails dans l’autre sens (nouveau plan), rien non plus de ce côté-là. Le roulement est très prés maintenant. On fait le contrechamp dans l’autre sens des rails et on voit la locomotive mais elle est trop loin pour qu’on l’entende. Là plan de demi-ensemble de face sur le quai de la gare, et on voit un petit vieux rabougri, employé de la sncf qui fait rouler un chariot avec des bagages dessus (c’était ça le roulement !) et qui arrive derrière le héros ! Pendant ce temps-là, la girouette n’a pas cessé de grincer en sourdine, et si possible à la fin de la séquence, on s’apercevra qu’il y a un tueur à gage sur le toit en dessous de cette girouette. Bon, c’est rigolo, c’est même très bien, mais le problème c’est que les Coen ne faisait plus QUE ça ! C’est à dire ce jeu de décalage de sons concomitants, cachés par un contrechamps qui ne vient pas ou alors beaucoup trop tard et dévoilant quelque chose d’absurde et/ou d’inattendu. O BROTHER, c’est ça constamment. Le reste peut être ennuyeux, ils s’en foutent les Coen, ils font mumuse sur le même principe dix fois de suite !
Et bien les amis, même si le rythme lent de NO COUNTRY… sembler propice à la chose, ici rien de tout cela, même pas une fois ! C’est du son plutôt simple, qu’on lit immédiatement dans la narration, sans effet de décalage surréaliste, avec en plus deux ou trois élégances que j’adore : des coupes (du son) au plan, toujours une bonne idée, et à trois endroits du film (plutôt silencieux) une superbe utilisation de la musique. Je m’explique : il n’y a pas de musique dans le film, sauf à ces trois endroits-là, (un peu plus en fait, je crois) et elle est sous-mixée en quelque sorte, à un volume ultra-discret, comme si elle effleurait le film dans une caresse délicate. C’est très beau parce que quand cette musique arrive (des sortes de petites nappes tranquilles), on peut ne pas le remarquer tout de suite et on s’aperçoit d’abord que quelque chose diffère des autres scènes sans tout à fait mettre le doigt dessus. C’est juste là pour renforcer les sensations et l'émotion mais sans qu’on ait l’impression que quelque chose se passe. Ca marche très bien quand Javier Bardem passe le pont en voiture (ça donne un aspect fantastique au plan ; Bardem fait d’ailleurs taire la musique en tirant un coup de feu  et en descendant un corbeau annonciateur de mort! Il n'aime pas les fioritures et le romantisme, le Bardem, et c’est assez drôle…) et aussi sur un beau plan avec Kelly MacDonald que je vous laisse découvrir. Mais bon, cette bande-originale quasiment absente, c’est quand même très très élégant. Et donc, pour résumer, voilà une mise en scène débarrassée de ces tics les plus aliénants, plus proche du film et de son contenu, plus créative. Ce n’est sans doute pas d’un éblouissement éternel et absolu (c’est moins riche que BARTON FINK peut-être), mais bon dieu, ça fait du bien. Bon maintenant, si on parlait de moi ?
 
Voir un film, c’est comme manger une femme que vous trouvez belle, ou embrasser un apple-pie, c’est un plaisir non seulement intellectuel ou affectif, c’est aussi sensuel. NO COUNTRY FOR THE OLD MEN amène bien sûr un certain suspens qui doit être, j’imagine, très agréable et ce d’autant plus (accrochez-vous) qu’ici ce suspens est lié au rythme très lent du film ce qui lui donne un une forte dominante de "slowburn" (ça y est, ça, c’est fait…). Dans le même temps, et même si on se demande comment cela va tourner, essentiellement à cause du personnage plus grand que nature qu’est Javier Bardem,et voilà qui crée quand même l’envie d’en savoir plus, malgré cela donc, l’histoire est assez simple dans ses bases et ses enjeux. De fait, le film donne l’impression d’être assez franc du collier, avec une route assez tracée. Ce n’est pas du hors-piste, a priori, donc.
Ceci étant… Comment dire ? Voilà ce qui s’est passé pour moi. Le début se mange ou s’embrasse très bien, sans effort. La mise en place est plutôt agréable et ce d’autant plus que la première séquence (enfin, pas tout à fait ; je veux parler de la découverte de la scène du crime par Brolin) dure très longtemps, très très longtemps, avec un certain sens du rythme et de la narration, petit paradoxe charmant. Bon. Donc, la mise en place du film se passe très bien. Les premières tribulations de Brolin sont sympathiques également. Et puis, sans que je m’en rende compte, je me suis dit que cette histoire de poursuite, c'est-à-dire le corps central du film (son tronc !) commençait vraiment à s’étirer, à se rallonger à mesure qu’on progressait, sans qu’il y ait de changements majeurs dans l’intrigue. "Ca pourrait durer 4 heures, ce segment", me dis-je, et sans doute ajoutais-je "in peto" (ça aussi c’est fait !) que cela ne serait même pas désagréable et qu’on suivrait ce long étirement, interminable même, dans une agréable torpeur, teintée de violence et de mélancolie. En fait, je commence à m’ennuyais, ajoutais-je pour moi-même, sans que cela me révolte d’ailleurs lorsque, enfin, la dernière partie s’enclenche, et là c’est très bon !
Au final, que s’est-il passé dans ce trop long segment central ? Pas grand-chose, je pense mais c’est un très beau processus. Voilà comment j’ai ressenti les choses : ce long couloir presque morne, presque répétitif est une jubilation en fait. [J’insiste : ce plaisir, extrêmement sensuel n’engage que moi, et je comprendrais tout à fait que cela déplaise.] Le film, du coup semble s’étirer véritablement, et s’il fait 2h00 et des bananes, il faut bien que admettre que j’ai eu l’impression fabuleuse qu'il en faisait une bonne heure et demi de plus. Et j’ai adoré ça. Le cinéma c’est quand même du rythme, et c’est là l’excellente nouvelle du métrage, que ce soit plus ou moins volontaire de la part des frangins n’a au fond que peu d’importance. NO COUNTRY FOR THE OLD MEN n’est pas qu’un déroulé narratif plus ou moins habilement mis en scène, ça a été aussi pour moi une expérience participative, une espèce d’invitation, de voyage, dans un no man’s land (hihi !) où il ne se passe pas assez de choses. Prendre son temps, et même le perdre, n’y-a-t-il pas de façon plus judicieuse et malicieuse de le gérer ? C’est ce rythme, basé sur une cadence trop longue, et donc d’une anormalité goûtue qui m’a fait rentrer, sans que je m’en aperçoive sans doute, dans le film et dans son histoire. Cette longueur loin d’être un jeu ou une astuce de chronomètre, m’a permis de pouvoir décanter le propos, et de dépasser de manière surprenante la base pourtant simple, presque attendue, de ce thriller mélancolique, pour arriver dans des zones beaucoup plus sombres. Et là un changement de paragraphe s’impose.
 
Oui, oui, oui, ok, d’accord, le vieux pays au cuir tanné et patati et patata… C’est dans le film, pas de problème, mais je n’ai pas été sensible à cette thématique. Par contre, de part l’enchevêtrement assez gratuit des différents lieux d’action (Brolin/Bardem, Tommy Lee Jones), et de part ce rythme dont je viens de parler, on entre petit à petit dans quelque chose de plus sombre et de plus cruellement chaleureux (dans le sens de calorifère !). Plus que par les mots, c’est par la structure rythmique que le film a fini par m’émouvoir, en plus d’être sensuellement agréable. C’est par cette structure que le sens finit par s’incarner. La très belle idée de la rencontre entre Bardem et le petit vieux de la station service est clairement annoncée comme le modus operandi du film. On va parler de choses, dit Bardem, le dialogue veut dire quelque chose, les mots désignent des objets et des concepts, certes, ok,ok, oui oui… Mais c’est ailleurs que cela se joue. Ce sens apparent n’est qu’une surface. There is water underground, comme disaient les poètes. On s’aperçoit alors que le film n’est pas un thriller perturbé (dé-conventionnalisé) par un contexte banal et quotidien avec des personnages qui vont avec, mais c’est le contraire. Peut-être le film n’aurait pas du être un thriller… [Cette scène est très bien dialoguée d’ailleurs et fait retrouver la finesse coenienne d’antant. C’est touchant.]
 
En tout cas, si Bardem est le diable (en fait, non, ce n’est pas le diable, c’est le Mal, nuance !) avec son look too much, tout en "charactérisation" perruquée, si la souffrance innerve le film, c’est parce qu’il nous montre que la violence la plus absolue, la plus intrinsèque à la condition humaine est celle qui élimine les alternatives, celle qui impose des choix qui n’en sont pas. On a toujours le choix. Ceux qui prétendent le contraire mentent. Là où Bardem et le monde tuent et font mal, c’est dans cette habileté à détruire les choix possibles. En contrepoint, le désarroi de l’élève Lee Jones n’est qu’une étape vers le constat toujours jeune, même en fin de parcours, que la Mort est un scandale, comme le Mal et que la souffrance inouïe qui en découle, souffrance banale d’ailleurs (the clutch of life, comme disait le poète), et à lquelle on ne peut se résoudre. Ce Mal, pratique et métaphysique nous renvoie à la plus grande des solitudes. Comment cela est-il possible au final ? Il n’y a aucun deuil à accepter, ni aucune pilule avalable. Cette souffrance est absolument et proprement insupportable, à chaque fois. Si NO COUNTRY… doit avoir une aura quelconque ou un sujet quelconque c’est ça, cette aura mystique. Le cri de la créature qui souffre envers son créateur. On ne peut s’y résoudre. Alors que faire ? Chacun s’en dépatouille comme il peut, mais le personnage de Kelly MacDonald donne une piste dans une des plus belles scènes, très belle idée de scénario. C’est sa scène finale bien sûr, que je ne peux vous révéler ici. On remarque que les Coen coupe d’ailleurs la séquence. C’est une magnifique idée : la résolution de cette séquence n’a pas d’importance, ce qui est dit est dit, et c’est la pensée de MacDonald qui offre au film, et à nous les hommes (dans le sens "les humains" bien sûr) le seul espace de liberté possible. Je constate d’ailleurs que la dernière partie du film, celle qui suit, s’ouvre sur une manifestation du hasard (l’accident de voiture, pas volontaire celui-là), beau point d’écriture là aussi qui en ouvre quelques suivants pas piqués du hanneton non plus et que je vous laisse découvrir en salle. La bonté, ou plutôt la Justesse (faire ce qui est juste) est toujours battue par le Mal. Oui, mais… Voilà le sujet du film, et franchement mettre le doigt là-dessus, ce n’est quand même pas rien. Le film se finit sur un trou noir (très belle coupe), thème très judaïque en quelque sorte. La classe !
 
 
Bon, on arrête là. Un mot sur les acteurs. Tomme Lee Jones ressemble presque à un être humain et pas à une bûche. Ca fait du bien. Kelly MacDonald est très chouette et ne patate pas trop au final, dans un rôle qui le permettait. Brolin fonctionne très bien, encore une fois après PLANETE TERREUR, toujours direct et franc du collier. Bardem semble presque absent du film, et c’est un excellent calcul. Le film est de toute manière un film froid qui s’ouvre in fine sur des abysses, à force d’accumulation de souffrance. Donc, ce personnage fonctionne. Dans les gourmandises, signalons l’acteur anglais Jim Broadbent, enfin utilisé dans un rôle un peu différent, et qui malgré la brièveté de son passage est vraiment à tomber par terre.  (erratum du 15 juillet 2008: D&D, fidèle et attentif lecteur me signale ici une erreur grossière. il ne s'agit absolument pas de Jim Broadbent, mais de Stephen Root, ce qui n'enlève rien d'ailleurs à la chouette performance... Merci à toi D&D!) Voilà… La messe est dite.
 
NO CONTRY FOR OLD MEN n’est peut-être pas le meilleur des Coen (ils ont été plus malicieux quand même) mais c’est certainement le film du retour aux affaires. Ils ont réussi a accouché d’un film surprenant, malgré le sujet, d’un opus pas toujours aimable, et surtout froid (au ¾) et abstrait. Clap clap !

 

 

 

 
Sensuellement Vôtre,
 
Dr Devo

 

 

 

 

 

 
 
 
 

Publié dans Corpus Filmi

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S
Bonjour, Le film des frères Coen se suit avec grand plaisir la première heure.<br /> Dommage quel la dernière partie soit aussi elliptique et brumeuse.<br /> Dommage aussi que le personnage Tommy Lee Jones ne soit pas plus<br /> présent à l'écran (son personnage étant le héros du livre). En tout<br /> cas, Javier Bardem est génial ! Amicalement, Shin.
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D
Jim Broadbent joue le rôle de l'homme d'affaire dans sa tour de gratte-ciel qui a commandité l'opération de drogue à l'origine du film et qu'on voit dans une scène ou deux seulement dans son bureau.Dr Devo.
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R
Très bonne critique, comme souvent, mais en guise de premier commentaire, j'ai une question : quel rôle joue Jim Broadbent ? Parce que je ne me rappelle pas l'avoir vu dans le film.L'acteur qui joue Ellis lui ressemble pas mal, mais il s'agit de Barry Corbin.
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D
Jusensei, vous avez raison! La scène de la piscine est superbe. Moment doux et vertueux qui se finit dans un enfer en ellipse. On disparait décidement sans faire de trace.C'est une scène paradisiqaue (au début) très tendre, et non pas, comme j'ai lu chez un voisin une scène où s'exprime la pourriture ou la corruption du monde. Le dialogue entre Broline t la fille est vraiment très beau et touchant. j'aurais du en parlé.  Heureusement vous étiez là!Dr Devo
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J
A l'évocation de la lenteur du segment central, j'ai immédiatemment pensé à la lenteur calculée d'un Kitano dans Sonatine, première partie. Il emmerde le spectateur pour faire sentir l'ennui du perso, et faire ensuite décoller sa poésie.Dans NCFOM, je n'ai pas ressenti que ce passage à vide était intéressant. Je me suis vraiment ennuyé, et c'est dommage.La fantaisie de certaines idées des anciens films des Coen me manque. Il y a un peu de cela dans la scène de la station service, celle du corbeau, un peu l'hôtel en ville...Ce qui me marquera sûrement pour toujours, c'est cette ellipse incroyable où on réalise petit à petit que Brolin est mort. La violence de notre réaction est supérieure à celle que l'on pourrait avoir en voyant vraiment le meurtre. On en veut presque aux frères Coen de nous avoir intéressés au sort de Brolin pour ne pas nous faire partager sa fin.Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'interprétation du Dr Devo qui dit "la justesse est toujours battue par le Mal". Perso, je trouve que c'est surtout une question d'assumer ses choix, pas tant que l'on doive les juger moralement ou autrement, mais l'histoire est là : au moment où Brolin prend l'argent, il prend un risque. Il aurait pu s'en sortir, avec un peu plus de chance. C'est une histoire où cette fois-là, le Mal gagne. Comme le souligne la fin, il faut quand même beaucoup beaucoup de bol pour échapper au perso de Bardem. Je trouve que son jusqu'au boutisme dans sa logique vrillée est par ailleurs très bien mis en scène.
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