BON CHIC MAUVAIS GENRE #5 (Spécial Théma "NAGASAKI NE PROFITE JAMAIS"): Du fouet, de l'alcool, des femmes, de la poésie !

Publié le par Dr Devo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BCMG 5 final[Affiche réalisée par John Mek-Ouyes et Dr Devo.]

 

Avant-propos

Chers Focaliens,

Nous voici déjà au cinquième Bon Chic Mauvais Genre, cette fabuleuse série de soirée "double-programme" organisé par nos services, programmée de main de maître par les projectionistes du cinéma Majestic de Lille, et supervisée par Plan-Séquence, association formidable du Nord de la France que je n'avais jamais salué ici. Ils font un très bon travail et se battent comme des fous quand on débarque avec nos films impossibles à retrouver et/ou dont les droits sont perdus. Patience, efficacité, voilà leurs mots d'ordre, et le tout avec le sourire. je dis "Chapeau bas, Messieurs!".

Quand on a lancé ce projet, l'évidence de consacrer une soirée au japon s'est vite imposée. J'espère que vous apprécierez notre sélection! Il y aura des femmes fouettées et soumises aux pires sévices, de l'érotisme, des armes à feux! Et des folles échappées esthétiques. car si quelque chose reunit ces deux films, c'est bien leur totale liberté, leur folie. Pour vous, chères lectrices, sachez que le film de Tsukamoto renversera sérieusement la vapeur, et qu'il y aura aussi des hommes passés à tabac et manipulés.

Comme d'habitude, la soirée sera présenté par moi-même et Mr Mifune.

 

Notez sur vos tablettes qu'il y aura ce mois-ci deux soirées Bon Chic Mauvais Genre. En effet, nous aurons le plaisir immense de recevoir le 16 avril, soit une semaine pile-poile aprés cette soirée, les deux réalisateurs Hélène Cattet et Bruno Forzani pour leur premier film AMER, dont je reparlerais ici, immense hommage aux giallos des années 70 et film très courageux. Les deux nous parleront cinéma de genre bien  sûr, mais aussi de leur statut de jeunes réalisateurs ce qui vous permettra de découvrir l'enfer du décor! Ils sont drôles, gentils et ils n'ont pas leur langue dans leur poche, et en plus ils ont une sacrée visions du cinéma. Donc, cest un rendez-vous à ne pas manquer.

 

Attention: exceptionnellement, ces deux soirées BCMG (le "spécial Japon" et AMER) seront projetés dans une salle assez petite, et non pas dans l"immense salle 2 du Majestic comme c'est l'habitude! Il est donc plus que préfèrable de réserver,car si on s'en remet aux  chiffres des féquentations des dernières soirées, il n'y aura pas assez de places pour tout le monde, ou alors tout juste!

 

Dr Devo.

 

 

 

 

 

 

C'est au Japon que l'équipe des projectionnistes du Majestic (en collaboration avec Plan-Séquence et le site Matiere Focale.com) vous emmène pour cette soirée BCMG, 5éme du nom. Grand pays de cinéma, qu'il soit classique ou d'avant-garde,  le Japon a aussi sa face cachée. A travers ces deux films, séparés d'une trentaine d'années, on pourra s'apercevoir que les nippons ont fait plusieurs fois la révolution cinématographique pour proposer aux spectateurs des films encrés dans le cinéma de genre (ici, film érotique et film noir), mais pour mieux les détourner et se les réapproprier. Le résultat: deux œuvres iconoclastes et uniques!

 

 

 

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19H30 : QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER. Film de Kôji Wakamatsu (Japon-1982). V.O.S.T.F. Durée : 1h12mn. Interdit aux moins de 18 ans.

Avec Hatsuo Yamaya et Miharu Shima.

Un homme ramène une femme chez lui, la drogue à son insu, l'attache et la séquestre. Voyant en elle l'image de son ancienne épouse dont le départ l'a laissé traumatisé et humilié, cet homme déchaîne sur elle ses pulsions sadiques de vengeance…

Avec un tel matériau, qui aurait pu finir en nanar érotico-lourdingue dans les mains d'un tâcheron, Kôji Wakamatsu sublime les règles du genre pinku eiga (films érotiques japonais) et livre un film fin, plastiquement superbe et subversif.

Huis-clos où le cadre étouffe sous le découpage des portes et les jeux d'ombre d'un superbe noir et blanc, flash-backs, voix intérieures, surimpressions époustouflantes, arrêts sur images, musique à contre-emploi, son parfaitement maîtrisé, tout concourt à matérialiser la névrose de cet homme, et les visions mentales de sa victime rebelle.

Wakamatsu porte également une charge politique inédite ; car quand on apprend que le tortionnaire de cette femme est également son patron, c'est à tout rapport de domination que s'attaque cette histoire de soumission-rébellion.  A noter que la commission de classification du CNC avait voulu en 2007, lors de la sortie française, classé QUAND L'EMBRYON… comme "film X" ! Une décision absurde mais qui montre bien que le film n'a rien perdu de sa pertinence et sa capacité à déranger (et qui, accessoirement, démontre  la bêtise des censeurs!).

Cinéaste habité par une réflexion sur sexe, violence et politique, Wakamatsu développe ces thèmes dans sa carrière très prolifique de réalisateur (pinku eiga cou films militants comme le récent « United Red Army ») ou de producteur (« L'Empire des Sens » de Nagisa Oshima qu'il a co-écrit).

   

 

 

Mr Mifune. 

 

 

 

 

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21H30 : BULLET BALLET. Film de Shinya Tsukamoto (Japon-1998). V.O.S.T.F Durée : 1h27mn. Interdit aux moins de 16 ans. Avec: Shinya Tsukamoto, Kirina Mano, Takahiro Murase et Hisashi Igawa.

Jeune cadre falot, Goda apprend un jour, en rentrant de son travail, que son amie s'est suicidée à l'aide d'un revolver. Errant ivre mort dans un quartier mal famé de Tokyo, il rencontre Chistato, jeune femme énigmatique attirée par la mort. Elle est membre d'un gang qui humilie Goda et le passe à tabac. Pour lui, l'obtention d'un revolver devient alors une véritable obsession. Mais ses tentatives maladroites ne lui apportent qu'humiliations et coups…

 Tsukamoto, réalisateur singulier et immense de TETSUO 1 et 2, s'inspire ici du film noir pour mieux faire éclater sa folie créatrice. Une esthétique renversante (caméra portée, photo noir et blanc magnifique et très contrastée, montage fulgurant, ellipses inattendues, un son percutant et sauvage…) permet au réalisateur de dépeindre un Tokyo hétéroclite, toute en rupture. Bullet Ballet est un film inclassable, d'une poésie brute et sauvage qui perd et subjugue son spectateur dans un tourbillon sensuel. Tsukamoto montre une ville  et des personnages dont la réalité est sans cesse instable, et où la violence est omniprésente. Tokyo est un monde de pierre, de béton, aux proportions inhumaines au service de personnages souvent monstrueux, mais décrite par un Tsukamoto en totale liberté créatrice. Un film d'une beauté punk et lyrique.

 

Réservations conseillées (possibles dès le Mardi 6 avril). Soirée proposée par Plan-Séquence, le site Matière Focale.com.

 

Prochaine Soirées:

Le 16 Avril à 20h30: AMER de Hélène Cattet  et Bruno Forzani. Soirée exceptionnelle en présence des 2 réalisateurs. Exclusivité Régionale. Attention: séance unique! (réservations possibles dés le Mardi 13 avril)

 

Le 7 Mai: BCMG #7, théma  "LES ANGLAIS DEBARQUENT!" (spécial UK): "Ne Vous Retournez pas" de Nicolas Roeg + "The Wicker Man" de Robin Hardy.

 

 

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Publié dans Mon Général

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