SAN KU KAI, épisode 8 : « Du sang froid » : le retour du roi – Golem, souvent promis, longtemps ajourné.

Publié le par Le Marquis

Encore

 

Nous ne reviendrons pas sur certaines fâcheuses manies du Docteur Devo, et son syndrôme maladif de l’inachèvement déjà évoqué à l’époque de la série des VENDREDI 13. Malgré mes relances régulières, le tour de visite de la série SAN KU KAI semblait être sur une voie de garage depuis déjà un bon moment. Allions-nous nous arrêter en si bon chemin ? Il faut te battre, Marquis…

Retournons donc quelques instants dans le 15e système solaire organisé autour du soleil Gloria, en cet an 70 du calendrier spatial…

Nous remettons doucement les pieds dans ces contrées si longtemps laissées à l’abandon pour y trouver un calme absolu. Laissés pour compte, nos héros sont plongés dans un profond sommeil à bord du San Ku Kai, en orbite autour de la planète Analis… Seul le robot Sidéro (je répète, Sidéro) reste éveillé, et cette si longue solitude semble l’avoir plongé dans un état méditatif teinté de mélancolie : « Ils sont quand même bizarres, ces êtres humains… S’ils ne dorment pas, ils meurent. S’ils ne mangent pas, ils meurent. Ceci dit, j’aurais bien aimé rêver une fois dans ma vie… » Celui qui n’a jamais rêvé seul, au moins une fois dans sa vie… Des propos empreints de poésie, un peu comme si Garou interprétait un texte d’Isaac Asimov.

Ce si long sommeil est interrompu en douceur par l’irruption de l’Azuris, vaisseau enchanté de la si douce, si blonde Eolia, toujours baignée dans une lumière onirique et savonneuse à la David Hamilton – la nef des flous, en somme.

Allez, debout là-dedans. Nos amis s’ébrouent et jouent les gros durs, pffff, on dormait même pas – ouah l’autre hey ! il arrêtait pas de ronfler. Les mines empâtées vont pourtant vite se faire grises. Et ô surprise, cette fois-ci, Eolia n’a pas traversé les confins de l’univers pour venir dire à Ayato qu’il faut se battre. Elle vient pour Siman l’homme-singe, qu’elle souhaite avertir d’une chose terrible : les Stressos ont investi sa planète, Sheta, et ont entrepris d’en exterminer la population. Siman est bouleversé ; il est aussi doublé par un autre acteur en VF, mais juste pour les dix premières minutes, pause syndicale oblige ?

Les propos d’Eolia sont bien vite confirmés par des images de la planète Sheta. Les Stressos menés par le commandant Volkor envahissent un village et embarquent ses habitants, papas singes, mamans singes et enfants singes avec rubans roses dans les poils, un festival du masque rudimentaire des plus délectables. Une fois de plus, SAN KU KAI se fait l’écho de tristes pages de notre Histoire, comme le souligne l’échange du général Koménor et du roi Golem XIII à bord du Cosmosaur qui plane au-dessus de Sheta :

GOLEM XIII : « Je t’ordonne de faire disparaître ces êtres inférieurs de la planète.

KOMENOR : J’ai l’honneur de te dire que la déportation a déjà commencé ! »

Comme ça, les choses sont claires…

Le San Ku Kai arrive sur Sheta sur les chapeaux de roue. A son bord, Ryu se lamente : « Les Stressos sont impitoyables : aujourd’hui ils s’en prennent à eux, et demain à qui ? ». Siman, lui, s’inquiète pour son meilleur ami, qui, il faut le souligner, n’aura pas l’honneur de voir son prénom mentionné par la VF sur la durée de l’épisode.

Et il fait bien de s’inquiéter, le singe ! Son ami a bien échappé à la déportation de son village avec sa femme et son fils, mais c’est pour mieux tomber entre les mains de Furia et de son nouvel acolyte, qui lui n’est pas anonyme : c’est Démonior, l’homme arbre ! De la tentacule végétale qui lui tient parfois lieu de bras, il s’empare du fiston velu et pose un ultimatum à papa singe : la vie de son fils contre celle de son ami Siman. « Tu es fou, c’est ridicule ! », s’exclame-t-il en exhibant une double rangée de dents – celle de l’homme singe et celle de l’acteur qui transpire sous le masque. Le pauvre est bien dégoûté par le principe, mais c’est son fils, sa bataille, le fruit de ses entrailles : il accepte bien à contrecœur.

Et c’est ainsi que lorsque Siman le retrouve dans son village désert, il lui fait boire un vin drogué afin de le livrer à l’ennemi. Démonior surgit lorsque Siman est tombé dans les pommes. « Allez, rend moi mon fils », lance le traître malgré lui. « Mais oui ! Le voilà ! », rétorque Démonior en le tuant à coups de sabre. Le monstre s’apprête à faire subir le même sort à Siman, mais sa main est arrêtée par la stratège Furia, qui voit là une nouvelle occasion de tenter de capturer nos héros.

Non loin de là, la déportation suit son cours, et je peux vous dire que les simiens n’ont pas le cœur à manger des kiwis : ça va mal ! Révoltés par ce spectacle, Ayato et Ryu décident de s’introduire dans le poste de garde stressos : mais comment éviter les deux soldats qui en surveillent l’entrée ? « Pourquoi les éviter, murmure Ryu avec suffisance, on va les assommer ! » Ce qu’ils font.

À l’intérieur du poste de garde, Volkor est plutôt relaxé, les pieds confortablement posés sur le tableau de bord. Furia et Démonior arrivent avec à leurs côtés le pauvre Siman enchaîné. Deux gardes (mmmmm, je me demande qui c’est…) s’apprêtent à l’emprisonner, mais le sadique Volkor l’invite à assister au spectacle de son peuple entassé dans des cargos qui décollent avec pour mission sommaire de larguer les primates dans l’espace. Siman tente de se rebeller, mais il est calmé par les deux gardes, qui ne sont autres, je vous le donne dans le mille, que Ryu et Ayato déguisés.

Et comme les choses vont toujours très vite dans SAN KU KAI, dès la scène suivante nous les voyons s’enfuir à bord d’un véhicule blindé en défonçant un barrage, avant de fuir à pied à travers une plaine tranquille. Enfin bon, tranquille quelques instants, avant qu’ils ne soient interceptés par Furia et Démonior. Dans un seul mouvement surréaliste, ce sont Staros et le Fantôme qui jettent au sol leurs casques stressos. Staros déclame sa formule classique (je viens du fond de la galaxie, etc.). Par contre, Ayato semble une fois de plus hésiter sur le nom approprié à son identité secrète et s’exclame fièrement : « Et moi je suis Shen ! » Passons. C’est la bataille, classique, sans surprises. Au point attendu où nos deux héros masqués se préparent à exécuter Démonior, Siman s’interpose : il veut le tuer lui-même pour venger machin-chose. Soit. Démonior succombe, pas dans un pouf de fumée mais en s’auto-consumant dans les convulsions de l’agonie, sous le regard dépité de Furia.

C’est pas tout ça, mais pendant ce temps-là, un cargo flotte dans l’espace avec de sombres desseins. Les simiens se lamentent douloureusement, moqués par les mesquins soldats stressos : « Qu’est-ce que vous avez à protester comme ça ? On vous offre un voyage gratuit et vous n’êtes pas contents ? » Heureusement, le San Ku Kai vient à la rescousse. Siman blessé, c’est à Ayato que revient le devoir d’assister Ryu à bord des deux modules de combat. Tout le monde semble en faire grand cas – tu es sûr ? – mais si, tu vas voir, tu vas y arriver – alors qu’Ayato a pourtant bien souvent eu l’occasion de piloter cet engin auparavant : y aurait-il une confusion dans l’ordre de diffusion des épisodes ?

Quoiqu’il en soit, il faut faire vite : le cargo a ouvert ses portes, et comme la dépressurisation ne semble pas exister dans le 15e système solaire, les Stressos entreprennent de pousser leur cargaison velue dans le vide interstellaire à l’aide d’un mur orné de dents de métal qui accule les simiens vers la sortie. Ryu et Ayato ont beau faire de leur mieux, ils doivent aussi se défendre contre les tirs des lazerolabes stressos. Un appareil en flamme vient à ce stade palpitant du récit heurter le flanc du cargo : ça va encore plus mal !

C’est compter sans la blonde, douce Eolia qui décide, une fois n’est pas coutume, de mettre la main à la pâte, et éteint l’incendie à l’aide de son vaisseau magique : « Il ne faut pas que les innocents soient massacrés, Ayato. », dit-elle fort à propos. Le cargo est donc contraint à faire demi-tour et à revenir se poser sur Sheta, à la consternation générale au poste de garde stressos, où un soldat manifestement égaré avertit Volkor en l’appelant Koménor. Leurs tirs de barrage n’y font rien, le San Ku Kai fait exploser la base stressos (Volkor va bien) et le cargo se pose.

Sur Sheta, la joie règne, et Siman décide bravement de taire la trahison de son meilleur ami trucmuche pour préserver son honneur. « Siman, tu es formidable ! », dit Ayato alors qu’ils reprennent la route. L’homme singe, confus, balbutie : « Rrrooololo ! Il va falloir que j’aille chez le coiffeur, moi ! » La voix-off, rabat-joie, conclut alors que nos amis repartent vers de nouvelles aventures en déclamant que des amis d’enfance, ils vont en perdre bien d’autres dans la lutte acharnée contre Golem XIII…

 

 

La suite au prochain épisode, n’est-ce pas docteur ?

Episode 1 : Un vaisseau dans l'espace

Episode 2 : Les Ninjas

Episode 3 : L'envoyée de la Terre

Episode 4 : Le Camp

Episode 5 : L'école abandonnée

Episode 6 : Le Roi Golem

Episode 7 : Une lueur d’espoir

 

Le Marquis

Publié dans Lucarnus Magica

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Commenter cet article
P
Hmmm...Et tu fais quoi demain soir vers dix-neuf heures (heure du fuseau lunaire)?Je pourrais t'offrir une boisson galactique et un bouquet de fleurs spatiales...
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E
Et encore si tu les voyais de l'espace : l'embrasement de la station MIR leur confère parfois des reflets d'argents.
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P
Eolia,tes cheveux sont si beaux,on en mangerait!
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E
"Tching tseu lâo fuû ken !" ("Oui oui, c'est bien moi")
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L
Eolia, ce n'est pas moi ! Si ça se trouve, c'est la vraie !
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