SAN KU KAI, épisode 2 : philosophie politique de l'action stressos et jeux de fléchettes

Publié le par Docteur Devo

(photo: "No One Will Tell What This is All About" par Dr Devo)

Chères Françaises, Chers Français, Chers Ressortissants des Pays Etrangers,
 
San Ku Kaï ? D'accord. Ça marche. La partie de tennis, ou le match de boxe, entre le Marquis et moi-même a commencé, à cause de moi, qui ait imposé le système, et un peu malgré moi, il faut bien le dire, ne m'étant pas rendu compte que je m'accaparais la série du Marquis. En m'imposant, dis-je, je m'invite de force sur son terrain privé, dans son pré carré, comme un imbécile vient squatter une soirée mondaine. C'est ainsi. Et bien malgré moi. Voici l'article complet sur l'épisode 2 de San Ku Kaï, la formidable série expérimentale, plus inventive en 27 épisodes de 20 minutes et une seule saison réalisée à toute berzingue que 40 ans de série COLUMBO, ou que 30 ans de gestation-accouchement de la saga STAR WARS, le modèle de départ de cette série.
En bon oulipien que je suis et que je serai toujours, à moi donc les numéros pairs, et au Marquis les numéros impairs. C'est beau. Comme un alignement de mégalithes sur le sol d'une terre landulaire (ouais, landulaire si je veux !) fouettés par les embruns dans l'après-midi d'un automne anonyme. Beau comme un salon de danse surdimensionné dans le château de Versailles, beau comme un George Clooney nu sous la douche, pour vous et rien qu'ici, Mesdames.
Ça barde sec dans le 15e système solaire. Quinzième si ma mémoire est bonne, car parfois je doute. Je dirais même plus, à l'instar de certains collègues homosexuels (maintenant on peut le dire, le temps est passé, les mœurs ont changé) de l'inspecteur Columbo justement, avec chapeau melon et malheureusement sans bottes de cuir, je dirais même plus, dis-je, que ça barde en l'an 70 du Calendrier Spatial, avec des majuscules, Marquis, avec des majuscules. Le Calendrier Spatial ! Rendez-vous compte ! Voilà bien une expression qui doit avoir des majuscules. D'ailleurs, je reviendrai sur un point typographique, mais plus loin dans cet article... Parce que je sais, chers lecteurs, que vous adorez ça, la typographie.
Année 70 du Calendrier scolaire, pardon Solaire, pardon Spatial. 15e système solaire. Ça barde. Les Stressos... Ben oui, vous n’avez peut-être pas lu la chronique de l'épisode 1 par le Marquis. C'est beau, mangez-en (voir coordonnées de l'article au bas de cette page). D'ailleurs, à la fin de chaque article de notre saga SAN KU KAÏ, nous ferons en sorte de vous signifier par un lien hypertexte les épisodes précédents. Typographie là encore, typographie internet de webmeister moribond (jeu de mot archangélien et gabriélien me rappelant ma jeunesse, là, tout à coup, impromptu alors que,, merdre de Dieu, nous sommes quand même en l'an 70 du calendrier spatial, pardon, Calendrier Spatial, déjà ce n'est pas rien, mais en plus nous sommes dans le 15e Système Solaire, pardon, système solaire, rendez-vous compte, qu'est-ce que ma jeunesse comparée à ça, d'autant plus que ça barde hic et nunc ???). Qu'est-ce que je disais ? Si l'article n'est pas clair, n'hésite pas à faire un paragraphe, qui isolera le dit passage brumeux, le transformera en entité isolée, et lui donnera un brin de mysticisme que le lecteur lambda, de préférence de passage, prendra comme un bloc ésotérique qui lui échappe, un bloc culpabilisant dans lequel il ne verra pas que c'est le rédacteur de l'article qui s'est perdu.
Année 70. Calendrier Spatial. 15e. Prise et système solaire. Ça barde drôlement. Tu le sens, que ça barde et que ça monte ? Ça barde. Les Stressos, comme l'avait dépeint le Marquis dans l'article consacré à l'épisode 1 de cette série, puisque, je vous le rappelle, on parle de SAN KU KAÏ, article que tu peux lire ici, cher lecteur, les Stressos (observez la typographie ; j'y reviens), ont envahi le système. Le système solaire, je veux dire. Parce que le système, dans le sens de "société", ils s'en foutent, les Stressos, et pas qu'un peu, comme nous le montrent les premières images de cet épisode 2 en forme de flash-back, "si vous avez raté le début" comme dirait Télé Star. Les Stressos n'infiltrent pas le système, ils le bousculent et le détruisent en son entier, nuance ! Le Marquis le montrait très bien. Le Kosmosaur (c'est pas mal, avec un K), vaisseau mère de l'armada stressos (nue sous la douche avec Penelope Cruz, hein mon petit Google ?), arrive sur une planète en faisant du rase-mottes et diffuse dans ses haut-parleurs : "Nous sommes les Stressos, et ceci n'est pas un exercice mais le Kosmosaur, et soumettez-vous tout de suite, sinon on prendra des mesures de force." Là-dessus, le Marquis, aristocrate donc très attentif au peuple, remarquait (dans son précédent article sur l'épisode 1 de San Ku Kaï, voir plus bas) que le dit peuple n'avait pas le temps de se mettre à genoux et de se soumettre, parce que de toute façon, les stressos leur tiraient dessus avant qu'on leur ait donné la possibilité d'accepter cette offre généreuse. Les Stressos, ils sont comme ça, ils aiment les mesures préventives. Pour bien soumettre un peuple, il faut exécuter d'abord quelques uns de leurs gens. Peut-être maintenant, de nos jours je veux dire, ils feraient mieux : à savoir, tirer dans le tas d'abord puis diffuser le message d'invitation à se soumettre ensuite ! Bah, autre temps, autre mœurs, Lars Von Trier n'était pas encore passé par là avec son DOGVILLE, et puis Grace, l'héroïne de DOGVILLE, était d'extraction divine et noble, tandis que les Stressos, ne sont pas des démons extraterrestres mais des hommes, des humains, des humains de l'année 70 du Calendrier Spatial certes, mais des humains. Mine de rien, se dit le lecteur, je crois que le Dr Devo, à ce moment de l'article, pose un accord important, un jalon qui trouvera un peu plus tard sa résolution, sa conclusion. Et c'est ça qui est bien avec le Dr Devo, le fond ET la forme, et ce sans qu'on s'en rende compte, sous les divertissements de bonnes anecdotes bien choisies et personnelles, qui rendent agréable la lecture (à mi-chemin, en cela, entre LES CAHIERS DU CINEMA et le syndrome Bridget Jones, qui pullule pour le pire et le moins bon sur le net), sans qu'on ait l'impression de lire un gros pavé analytique... Ce que cet article est aussi, d'ailleurs !  Bravo l'artiste ! Pour mettre cette conclusion cliffhangerienne en valeur, faisons un changement de paragraphe.
Les Stressos ont débarqué. Le jeune et fougueux Ayato a vu sa famille exterminée, et pas qu'un peu : mère, petite sœur qui ne connaîtra jamais les joies de ces splendouillettes fleurs spatiales que Ayato allait lui offrir, et surtout le Père, villageois plouc en apparence, mais sûrement chef d'un quelconque réseau de résistance. Massacre donc, Ayato arrive trop tard. Il se bat contre les stressos et manque de se faire exécuter de justesse (redondance !), sauvé par Ryu, plus expérimenté, aventurier aguerri, dans un style décidément décontractosse, et son compère Siman, l'homme-singe de latex et de bakélite, qui ne risque pas cependant de vous surexciter, Mesdames. On s'échappe en vaisseau, mais là, patatra, évacuation d'urgence, Ayato veut combattre avec un vaisseau spatial déjà endommagé, il explose, Ryu et Siman dérivent dans les capsules de secours. La situation est désespérée, et Ayato va mourir dans le vaisseau. Il est sauvé ex-machina par la belle et blondaire, mais alors complètement blondaire, Eolia, à bord de son vaisseau, l'Azuris, le seul vaisseau spatial de l'Histoire en forme de voilier ! Tu la sens, la poésie qui monte ? Eolia sauve miraculeusement Ayato, et d'une, et en plus, lui file gratosse, comme ça – si ! si ! c'est possible – un portrait de Raymond Barre (habillé, pas nu sous la douche) et un vaisseau spatial pour l'accrocher dedans : le SAN KU KAÏ. Fin de l'épisode 1.
Le lecteur dira : c'est du vol, il dit qu'il fait l'épisode 2, et il répète ce qu'a dit le Marquis, c'est de l'arnaque ce type, remboursez-moi jusqu'au bout de la terre ("il me semble queeee la critiqueee serait plus facile au soleil..."). Ben non. Je n'ai pas tout redit, j'ai replacé certains éléments importants qui, vous allez le voir, vont me servir dans l'épisode 2. Attention, épisode 2.
Ça commence mal. La voix-off, délicieuse et veloutée comme un plat lyophilisé Bolino, nous avait promis que l'épisode 2 serait celui des "ninjoses". Après, La Voix a dit "ninjazz", et puis finalement, le carton d'entrée de cet épisode 2 est marqué "Les Niyas", et la voix-off nous donnent du "Nijas" ! Vous aurez compris que ces termes, évoquant le destin du célèbre Li-Mo-Gné, héros d’AU PAYS DE LA MAGIE NOIRE), ces termes, dis-je, désignent en fait des ninjas ! Ben oui, c'est tout bête. Ça commence fort au niveau lexical, et vous allez voir que l'horreur est partout.
[En fait, le début de l'épisode 2 commence par un flash-back récapitulatif du N°1, en cela, j'ai repris la structure du N°2 dans le présent article, en revenant sur les faits évoqués par le Marquis. En cela, j'épouse (oui !!!!!!) complètement la structure même, au niveau atomique, de l'épisode N°2. Tout cela est fortement logique, et mon esprit de rigueur m'étonne moi-même. Et maintenant, quelque chose de complètement différent...]
Ah ouais, petit jeune égaré né dans les années 80, elle était ringarde, ma série, hein ? Elle puait du museau à tes yeux de fan de POKEMON et de DRAGON BALL Z, pas vrai ? Placidement et en vérité, je te le dis, jeune et bien aimé lecteur, SAN KU KAÏ est une série très noire, sinistre presque, grave en un mot. Pas du divertissement sans enjeux comme ensuite. Il y a des larmes, de la souffrance, du sang et des morts. En cela, les années 80 commencent en 1979, très clairement.
On retrouve le foufeux (si je veux) Ayato en pleine syncope, à bord de son vaisseau, le San Ku Kaï, miraculeusement sauvé par l’étrange et splendouillette Eolia. Le réalisateur n'a peur de rien et re-balance les images de "rêves" où Ayato voit sa défunte famille lancer des appels au secours trop tardifs (ils sont morts, donc) en surimpression avec des images de flammes de l'enfer. C'est dur. Ayato se réveille. Eolia apparaît rétro-éclairée par derrière à travers sa robe diaphane. Pour une fois, ce n'est pas la splendeur blondesque d'Eolia qui nous étonne, mais cet éclairage splendouillet (encore, et si je veux !). La photo, c'est important au cinéma, même pour le cinéma fait à la télé. Et là, pour la première et dernière fois, l'éclairage improbable de ce plan nous montre une Eolia dont on devine les jambes sous la mousseline. Stupéfaction : a-t-elle une culotte ? En tout cas, ses jambes laiteuses et divines sont là, troublantes d'érotisme, d'autant plus troublantes que le moment ne s'y prête pas et que la question suscitée des sous-vêtements (ou non) est diaboliquement impossible à résoudre. Enfin, ça a quand même plus de classe que Naomi Watts nue sous une cascade d'eau fraîche, et il faut vite passer à autre chose, car les choses vont vite, contrairement à cet article, en tant de guerre. Eolia fait faire le tour du propriétaire à Ayato. Là, c'est le petit vaisseau détachable à droite. Idéal pour combattre les stressos. Et là, c'est le petit vaisseau détachable à gauche, idéal aussi également. Vite, Eolia disparaît, fantomatique comme une déesse sublime, et Ayato met les pleins gaz pour la planète Belda, dont il suppose qu'elle est déjà envahie par les stressos, et que même, ça tombe bien. Ayato est foufeux comme un pou, et il a envie d'étrenner son vaisseau fissa. Dieu merci, les scénaristes vont l'empêcher de se lancer à corps perdu dans la bataille spatiale et de détruire le San Ku Kaï d'entrée de jeu, à trois minutes du début de l'épisode 2, ce qui, quand même, la foutrait mal.
Sur Belda. 70-15-0 : les mensurations idéales de SAN KU KAÏ. Ayato avait raison, les stressos ont déjà débarqué. Et les premières scènes sont horribles ! Ils ont envahi les villages de la planète caillouteuse où tout le monde est habillé en bédouin, saison automne-été 70 (du Calendrier Spatial !), c'est-à-dire avec bandana chatoyant sur bure marronâtre, limite franciscaine, avec recouvrement de la tête (sans quoi, le bandana ferait ressembler les villageois au QG des fans de Dire Straits, chose très handicapante dans une série de SF !).
Les Stressos, ce ne sont pas des marantosses, et ils ne sont pas là pour manger des bananes frîtes (sans faute d'orthographe), comme disait le poète. Ils vont dans les villages, capturent des innocents, les ligotent. Le premier plan montre un groupe de civils beldaïens attachés en rang d'oignons. Une bédouine chute et se retrouve à terre. Le Stressos est rigoureux : il la remet sur ses pieds, puis ils exécutent tous les ligotés ! Ils auraient pu l'exécuter à genoux ! Ben non, justement, le stressos est rigoureux, premier indice. Et bing, ta série jeunesse commence son épisode 2 sur un massacre gratuit de civils ! Dans les dents !
La terreur règne sur Belda. Devant cette exécution, Ayato, toujours jeune, toujours plus fougueux et kamikaze, oh ! oui, le Japon oh ! oui, sort son épée rétractile et s'apprête à rentrer dans le tas, déguisé en bédouin indigène. Un autre bédouin bandanané l'en empêche. La vache ! Non de non ! C'est Ryu ! Ainsi, tu as réchappé à l'expulsion dans la navette de secours, et tu as évité une dérive infinie dans l'espace sans fin ? Ben oui. Mais je n'ai plus de nouvelles de Siman ! Décidément, on n’est jamais tranquille.
Scène suivante. Le marché du village, rempli de bédouins indigènes à bandana parmi lesquels se cachent Ayato et Ryu. Un concours a lieu. Un concours de lancer de fléchettes. Celui qui gagne remportera le dernier robot de la planète détruite et réduite à la misère économique par l'invasion stressos. Ce robot, mesdames et messieurs, c'est Sidéro ! Sidéro ! Sidéro ! Sidéro !
Fabuleux petit Sidéro !  Cousin hydrocéphale de R2D2, Sidéro possède de nombreux atouts que le primitif lego de George Lucas n'a pas. D'abord, il parle ! En vrai français ! D'une belle voix métalo-informatique. Et avec la voix de Michel Hernandez, le sublime, le talentueux. Hommage. Hernandez : pilier du doublage ultra-précis et multi-personnages du Muppet Show avec Micheline Dax (hommage là aussi). Hernandez, qui a mouillé sa chemise plus d'une fois dans SAN KU KAÏ, doublant Siman, Sidéro, villageois et j'en passe. La classe, donc, ce Sidéro, avec sa belle voix d'ange bennyHillo-krafterwerkien. Et ce n'est pas tout. Autre option : la tête ! Avec, à la place des yeux, un écran électronique avec des pixels gros comme des pavés. Sidéro pourrait en profiter pour faire défiler la date ("Aujourd'hui, 14 junambre de l'an 70 du Calendrier Spatial, il est 28 heures 72 minutes"), mais non, Sidéro, sous ces allures débonnaires, est plus complexe et fait passer sur sa bande electronico-lumineuse (couleur orange sombre) des  formes abstraites et carrées qui viennent souligner ses "émotions". La classe. Enfin, troisième option, il peut lever les bras. Ainsi, quand il les lève vers le ciel, les enfants peuvent s'amuser à lui jeter des cerceaux en plastique, sur ce dit bras. Bon, en plantant un bâton dans la terre, ça le faisait aussi, mais avec un robot, c'est quand même plus fun, non ? En tout cas, là aussi, George Lucas est battu très largement, mais par KO technique cette fois.
Donc, Sidéro est à gagner au concours de fléchettes. Un preux villageois (on le retrouvera plus tard, c'est bien foutu !), tente sa chance, sous contrôle stressos. À 15 mètres de la cible, il tire, sous les commentaires désespérés et vitriolés de Sidéro, à la fois enjeu et commentateur, comme si le but d'INTERVILLE (car c'est un peu de ça qu'il s'agit, si on décrypte ce bizarre concours) était de gagner Léon Zitrone ! Ça me donnerait quasiment une érection ! Quelle joie, un Léon Z. chez soi ! J'adore.
 
Le preux villageois est quand même battu par Volcor, le sous-sous chef stressos. Je rappelle qu'il est sous les ordres de Koménor, lui-même sous les ordres de Golem XIII. Arrêtons-nous quelques instants (oh non, ça va jamais finir cet article...). Koménor, je pense, s'écrit en vérité Khoménor, non ? Je l'ai toujours vu avec ce H supplémentaire, ça jette toujours dans une série SF qui le propulse au rang de double fantasmatique du défunt Khomeny, célèbre ayatollah des années 80. D'ailleurs, les deux sont sur le terrain, alors que les vrais commanditaires (Golem XIII, la C.I.A...) pilotent de loin. On résume : Khoménor, c'est Khomeny, et Sidéro, c'est Léon Zitrone. C’est comme ça, taisez-vous Simone.
 
Volcor, redoutable homme à tout faire, celui qui va sur le terrain quand ses supérieurs hiérarchiques boivent du thé à bord du Cosmosaur (Kosmosor ?). Avec une jolie abnégation dans le travail. Il montre donc ostensiblement la supériorité de l'esprit stressos en jouant aux fléchettes avec les villageois et en remportant haut le nain le concours, même pas en trichant. Mais Ryu intervient, et propose un défi à Volcor (Volkor ?) : il lance une pièce en l'air, et Volcor doit la transpercer de deux fléchettes. Après, Ryu fera pareil. Celui qui gagne remporte Sidéro. "Guy, un nouveau candidat, s'approche... Non, Monsieur Ryu, vous n'êtes pas inscrit dans une des deux équipes, c'est absoooooolument impossible au vu du règlement !" Si Ryu perd, il propose de devenir l'esclave personnel de Volcor. Chic, se dit-on, j'aimerais voir ça : Ryu, apportez-moi ma robe de chambre, etc. Volcor réussit le défi, mais Ryu plante trois fléchettes à la place de deux, il a gagné, Volcor s'incline. Ryu et Ayato se cassent, laissant le petit et énorme Sidéro derrière eux. [Sidéro s'incrustera jusqu'à la fin de l'épisode ! "Tu n'avais qu'à pas me gagner, je te suis entièrement soumis maintenant", dit-il de sa belle voix de stentor vocoderisée.]
Blah blah blah... Deux choses importantes se passent. Petit Hun, une mendiante bizarre et bédouine aborde Ayato. Celui-ci sort tout l'argent qu'il a pour le lui donner, mais Ryu l'en empêche, non pas parce qu’il considère que si elle est mendiante, elle n’a qu'à lever ses grosses fesses et bosser comme tout le monde, mais parce qu'il sent qu'elle est vendue à la solde des stressos. Ayato ne comprend rien, mais derrière un pilier, la mendiante enlève son masque ! Par un miracle sublime et  surprenant de montage, en enlevant seulement son masque, la vieille mendiante défigurée change aussi de vêtements ! Et là apparaît... FURYA !!! (Furia ?). Belle et vénéneuse. Je m'explique : bottes jusqu'en dessous des genoux, bas quasiment résillés tendant vers le noir, mais laissant deviner la chair de cuisses fermes et fournies, short-combi noir bordé de vert avec échancrure  sur les hanches, et sexy buste en haut. Maquillage bombasse (fait à la bombe aérosol) et casque serre-tête avec son ornement de fléchettes (justement !), là aussi bordées de verts et avec un poil de rouge ! En un mot, ça a de la gueule. À l'armée stressos, on appelle ça (excusez la vulgarité que je réprouve à 200%) une "Chiennasse de l'Espace". Mais ne nous arrêtons pas là : Furya est un personnage sombre, complexe, cruel envers les autres et envers elle-même. On en reparlera, bien sûr. Mais dès cette apparition, l'espionne kamikazo-ninjaze sera, on le sait, un personnage fondamental de la saga. Pas seulement la terreur sexy qu'elle semble incarner. En tout cas, dès lors, elle va espionner tout le monde, tout au long de l'épisode. Dans la chaîne de commandement stressos, elle est en dessous de Volcor.
Ryu et Ayato sont invités à aller dans la grotte du villageois bon joueur de fléchettes, mais quand même moins que Volcor, lui-même moins bon que Ryu. Là, un débat a lieu. Rejoignez la résistance. Oh ouiouiouioui, dit Ayato en se levant d'un bond, en jeune chiot fou. Ryu, curieusement, refuse, malgré son goût et son expérience de l'aventure. C'est désespéré, dit-il, ils sont trop nombreux. Il part. Kurichi (ou Kurégi, ou quelque chose comme ça, la VF étant là aussi en plein syndrome Li-Moi-Gné ; on vérifiera dans les prochains épisodes) le laisse partir et empêche ses hommes de le trucider sur place. "C'est son choix, respectons-le, même si on n'est pas d'accord !" explique Kurichi. Dehors, un petit enfant (fils du villageois, bon aux fléchettes mais moins bon que...) joue avec Sidéro, et avec, donc, des anneaux en plastique multicolores. C'est un piège. Furya et Volcor s'emparent de l'enfant et vont l'exécuter ! Les villageois résistants s'engagent dans un féroce combat aux cotés d’Ayato. Ryu est déjà loin... Cling cling, Bang bam, Booom... Ça sent le roussi pour les gentils. Les stressos prennent le dessus. Mais c'est sans compter sur Ryu. Il revient, et fait basculer le combat dans le camp des villageois. Les stressos survivants déguerpissent. L’homme aux fléchettes est mort, laissant derrière lui un petit orphelin avec ses anneaux plastiques multicolores. Et Ryu se trouve engagé, par la force des choses, dans le combat contre les stressos. On ne pas rester immobile face à l'Histoire. Il aura fallu un mort de plus pour s'en rendre compte. La guerre est belle, elle est sauvage, la guerre est dure pour ces otages...
L'épisode ne s'arrête pas là. Retour au San Ku Kaï, superbe engin de l'Espace. Siman, l'homme-singe botoxé au collagène galactique, Sidéro et son leitmotiv "Malpoli ! Malpoli !", répété au moins cinq fois, Ayato et Ryu, s'envolent dans l'espace, vite rattrapés par des stressos plus énervés que jamais. C'est l'heure du combat. Ayato est sommé de rester aux commandes du San Ku Kaï. "On ne t’a pas tout appris à l'école spatiale ! Je t'apprendrai un jour !" dit Ryu, sourire constant et béat aux lèvres car, au fond, il adore ça, les batailles de l'espace, l'ami Ryu. Le vaisseau à gauche est pour Ryu. On apprend qu'il s'appelle le Stratojire ! Celui de droite, c'est pour Siman : il s'appelle le Getiscope. Premier combat spatial digne de ce nom.  Effets très spéciaux, loopings fatals, victoire, générique.
Qu'avons-nous appris ?
1) On ne peut rester neutre en temps de guerre.
2) Les stressos incarnent une forme de totalitarisme, et de fascisme (les deux !), comme le prouve leur modus operandi. Mais, contrairement à LA LISTE DE SCHINDLER, on sent bien que dans le camp stressos, les choses pour les individus (Furya, Volcor, ...) ne sont pas si simples.
3) SAN KU KAÏ analyse aussi bien le côté résistant et le côté oppresseur, c'est bien foutu.
4) La vague érotique entamée par Eolia a été balayée comme un ouragan qui est passé sur nous par l'apparition de Furya. Là aussi, on sent que les choses ne seront pas si simples, et que cet érotisme un peu concon sera d'une grande noirceur, d'une profondeur abyssale, et intéressant sur les plans de l'enjeu moral.
5) Dans l'espace, la guerre est effectivement sublime. Noire, mais sublime.
 
Vive le 15e système solaire, Vive Matière Focale, Vive la France !
 
Dr Devo

A vous, Coganc-Jay !

Dr Devo.

articles connexes:

1) San Ku Kai épisode 1: ici

2) AU PAYS DE LA MAGIE NOIRE : pour comprendre tout sur le syndrome Li-Moi-Gné. Ici.

Publié dans Lucarnus Magica

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