PUMPING IRON II, LES SUPERSTARS DU MUSCLE (THE COMEBACK), de Geoff Bennett (USA-Australie-1980) : Politique du désir

Publié le par Docteur Devo

(photo: "Car Rien n'est plus Dangereux qu'un Désir qui Soit Faux" par Dr Devo)

Chers Animaux, Chers Gardiens du Zoo,
 
Retour chez Le Marquis, lui-même de retour de Rome et de canonisation ! Il est très fort. Il faut choisir parmi les 1500 DVD, et ce n'est pas facile. Une pile de 90 galettes que je n'ai pas vues trône en toute majesté devant mes yeux ébahis, et il faut bien le dire, on hésite. Choisir un Z, un petit B merveilleux ou un A plein de promesses, la tâche est dure.
 
Oh, mais quel est ce film ? PUMPING IRON II, avec un Arnold Schwarzenegger souriant en pochette, acheté 1,25 euros au Cash-converters local. Chic ! C'est quasiment le film le plus bas du marché et il fallait, à mon sens, tenter l'expérience, analyse qui rendait déjà plus dubitatif le Marquis. Et puis, lui dis-je, c'est vrai que sur Matière Focale, on parle trop peu des documentaires. Et ce n'est pas parce que le genre est très pauvre en films de qualité qu'il ne faut pas mettre le soin qu'il convient à l'analyser.
 
Un peu d'histoire pour les plus jeunes. Avant d'être gouverneur de la Californie (Lalalalalahhhh...), Arnorld Schwarzenegger, qu'on va appeler dans cet article Arnie, pour des raisons purement pratiques, Arnie donc était acteur. Et avant d'être TERMINATOR, c'était une sorte de Stallone bis, qui cherchait sa voie dans la série B de plus ou moins bonne qualité, comme l'ignoble-mignon LE CONTRAT, ou le délicieusement pré-fasciste COMMANDO. Et avant ça, c'était un petit gars venu d'Autriche (Lalalalalaaaah...) qui faisait du culturisme. Ben oui ! À partir de maintenant, autant vous prévenir pour continuer cet article, il est indispensable, qu'on soit fille ou garçon, de ne pas être allergique aux slips ! Si vous ne jurez que par le boxer ou par le string suspensoir, si la simple évocation d'un slip kangourou vous dégoûte, passez votre chemin car ce qui suit vous paraîtra, à bien des égards, insupportable.
En 1977, le premier PUMPING IRON sort sur les écrans. On y retrouve Arnie, Lou Ferrigno, un jeune sourd très célèbre pour avoir incarné HULK à la TV, et une tripotée d’autres bodybuilders, ou plutôt culturistes comme on dit par chez nous, en lice pour le concours de Mister Universe, la crème des concours spécialisés dans le domaine. Bon, bien que le film soit, à l’époque, sorti en salles (du moins, je crois), je n’ai pas vu ce splendouillet documentaire. Il n’empêche, la chose eut un certain succès.
On trouve donc, dans les bas-fonds des bacs de DVD d’occasion ce PUMPING IRON II (LES SUPERSTARS DU MUSCLE), encore une fois chez l’éditeur Prism Leisure dont on a déjà longuement présenté les films ici (MAC ET MOI notamment) et dont le Marquis nous avait expliqué le fonctionnement à la limite de la légalité (ici). La jaquette nous présente un Schwarzie smart de la fin des années 80, photo donc bien postérieure au film ! Ce n’est pas grave, Prism Leisure a déjà fait bien pire. Je vous rappelle que MAC ET MOI (le seul film de ce site à bénéficier d’une rubrique à lui tout seul !) qu’on trouve partout dans les trocantes de France, est édité sous le titre NUCKY ET MIKO, avec l’affiche d’un autre film, et que seules les photos sur le quatrième de couverture [Et encore, pas toutes ! NdC] nous permettent d’identifier le film vraiment gravé sur le support, et encore, c’est un exercice que seuls les spécialistes en Films Improbables peuvent faire ! Bref. Il faut aussi préciser au lecteur spécialiste de la discipline que ce film, bien qu’il soit jaquetté PUMPING IRON II, n’est pas PUMPING IRON II ! Il s’agit en fait de THE COMEBACK, un obscur documentaire dont je vais vous raconter la genèse. Le vrai PUMPING IRON II s’appelle aux USA PUMPING IRON II : THE WOMEN, et est consacré aux femmes championnes de bodybuilding !  En apprenant la nouvelle, il est évident que je me suis fait la promesse intérieure que, quoiqu’il en coûte, un jour, je verrai ce film qui doit être complètement hallucinant. Pour l’instant, concentrons-nous sur THE COMEBACK.
 
Depuis PUMPING IRON, Arnie a quitté le monde du bodybuilding, après avoir obtenu nombre de prix, pour se concentrer sur le cinéma. Entre deux, il est devenu acteur grand public reconnu aux USA, notamment grâce aux films THE JANE MANSFIELD STORY, téléfilm en fait, et surtout CONAN LE BARBARE qui devait le lancer comme la grande star internationale que l’on sait. Donc, depuis, Arnold est devenu célèbre, dix ans après son premier film, le splendouillet HERCULE À NEW YORK, monument de bêtise intergalactique que j’ai eu la chance de voir quand j’avais 7 ans. CONAN est passé par là, et Arnie débute sa carrière de star. C’est Paul Graham, bodybuilder australien, alors Mr Universe, qui demande un jour à Arnie de se remettre à la compétition, le temps de ce documentaire. Graham l’invite, et lui propose de tourner ce come-back, à l’occasion du grand concours international pour le titre de Mr Olympia qui, cette année-là, devait se dérouler à Sydney. Arnie accepte, et Paul Graham confie le montage à Geoff Bennett. Et c’est parti ! [Note : tous ces renseignements ne proviennent pas de mon immense culture, mais des informations glanées sur le net. Un lecteur de imdb.com précise même que THE COMEBACK, dont nous parlons aujourd’hui, ne doit pas être confondu avec le film d’horreur anglais éponyme, dans lequel joue Jack Jones, célèbre crooner qui chanta notamment le splendouillet générique de LA CROISIERE S’AMUSE. Ça, c’est de l’info.]
 
Oui, mais alors, c’est quoi ce titre de Mr Olympia ? Et bien figurez-vous que c’est la crème de la crème en matière de culturisme. En effet, le règlement de Mr Olympia est absolument strict : seuls les culturistes ayant une fois dans leur vie gagné le titre de Mr Univers ont le droit de participer ! C’est le concours over the top (héhé) par excellence. Schwarzie ayant déjà été plusieurs fois Mr Universe, il peut donc légitimement concourir au titre. Mais les choses ne sont pas faciles pour lui. D’abord parce qu’il a arrêté la compète depuis plusieurs années. Et puis, les culturistes qui participent à ce concours se préparent toute l’année ! Or, Schwarzie n’a qu’un mois pour se préparer. Mais ce n’est pas ça qui va l’effrayer !
 
Le film est un délice complet, bien sûr. Comme vous pouvez vous en douter (quoique...), je n’ai aucune affinité avec le monde du culturisme sous toutes ses formes. Je n’ai absolument rien contre le sport (d’ailleurs, j’adore le curling), mais la simple vue d’une salle de gym, comme il en fleurit partout dans notre beau pays, me donne des boutons. Ces endroits hors de prix, excluant d’office les plus modestes d’entre nous, ont selon moi remplacé la Culture depuis les années 90 ! Vous remarquerez que traditionnellement, dans l’Histoire, les élites économiques étaient aussi les élites en matière d’Art et de Culture. Dieu merci, l’accès à l’Art s’est démocratisé, et encore heureux. [Quoique, avec une place de cinéma à 7.50 euros en moyenne, le cinéma tend à être une activité de luxe !] Par contre, les élites économiques ont déserté le champ de la culture au profit des salles de musculations, je pense. Ce qui explique pas mal de choses, notamment chez les professionnels de l’Art (organisateurs de festivals, critiques, commentateurs...), dont le niveau culturel est souvent bien inférieur au nôtre, c’est-à-dire vous et moi, les « amateurs » passionnés.
Donc, le culturisme, ce n’est absolument pas mon univers, si j’ose dire. THE COMEBACK est pourtant délicieux. D’abord parce que c’est Prism Leisure qui l’édite ! Comme à son habitude, l’éditeur n’a fait aucun travail de restauration et s’est contenté de faire un simple transfert de la bande VHS de l’époque. C’est splendouillet : image fabuleusement crasseuse (la VHS repiquée devait avoir déjà servi 1000 fois), son d’origine avec souffle analogique intégré 1.0, auxquels il faut rajouter la touche personnelle de Prism Leisure qui, comme à son habitude, a recadré le film au format 4:3, en zoomant le plus possible dans l’image, en offrant par-là même des tractopelles de plans complètement absurdes. C’est sublime. À la fin du film, le Marquis et moi avons laissé défilé le DVD après le générique de fin, qui s’est éternisé sur un plan noir pendant deux minutes, puis nous vîmes apparaître le logo de la société de distribution Proserpine (!!?!) La célèbre boîte d’édition des années 80, ce qui prouve que Prism Leisure pille sans aucune vergogne dans les éditions VHS des années 80, et édite des films dont ils n’ont absolument pas les droits ! Prism Leisure est le seul éditeur pirate officiel, le seul à avoir pignon sur rue ! C’est fabuleux. Déjà, un film sur le bodybuilding est une expérience complètement extra-terrestre pour moi, mais la facture de l’édition et du transfert décuple le plaisir, et rend l’expérience de ce film complètement fabuleuse.
 
[Une petite parenthèse ici pour les cinéphiles les plus extrémistes parmi nous. Achetez vous ce DVD d’urgence, pour toutes les raisons que je viens de citer, mais aussi pour une autre raison. Regardez le film, et donc après le générique, laissez le DVD continuer sa lecture. Puis, une fois que vous aurez vu le logo Proserpine qui, pour ma part, m’a quasiment tiré des larmes d’émotion nostalgique, LES ANNEES 80 !!!!!!!! Mortes et perdues à jamais. Quel drame ! Revenons à nos moutons. Après le logo Proserpine, il y a un écran noir d’une ou deux minutes. Puis après, il y a une merveille sublimissime. Il s’agit d’un « déchet » de copie VHS complètement bizarre. En fait, c’est un bout du premier plan du film (voir plus bas) : un plan qui démarre sur un flou qui progressivement se « met au point ». Sauf que là, l’image ne cesse de se répéter comme un sample irrégulier et arythmique pendant une bonne minute, et avec le son en plus. C’est, et je pèse mes mots, extraordinaire ! Cela donne un petit court-métrage expérimental de toute beauté, complètement hallucinant de perfection, et qui justifie à lui seul l’achat du DVD ! Pour 1.25 euros, ne vous en privez pas. Cet accident de copie est absolument merveilleux.]
 
Et le film ? Et bien, on a beau avoir une idée de ce qui nous attend, c’est assez extraterrestre, cette expérience. Le film commence par un générique très beau et très troublant et, disons le tout de suite, bien meilleur que le reste du film, aussi sympathique et étrange soit-il. Ça commence donc par un plan flou qui rapidement devient net, sur un culturiste noir qui prend des poses de concours. C’est filmé en gros plan, voir en très gros plan permettant de découvrir avec force de détails les différents muscles, en les parcourant d’une manière quasi-abstraite. Cette petite scène dure pas mal de temps. En plus, et là je dois dire, les amis, que j’étais sur les fesses, cette scène utilise une musique de Talking Heads, groupe superbe que j’adore ! La collision des deux, le monde du culturisme et l’univers branché, intello et expérimental du groupe de David Byrne, est assez extraordinaire... et belle ! (Et drôle aussi !). En plus, délice suprême, la chanson utilisée est DRUGS ! C’est extraordinaire !!!! D’abord parce que cette musique est très belle et agit en complet décalage sur les images, rendant ainsi la chose magnifique. De plus, la chanson s’appelle DRUGS !!!! Ce n’est pas possible, ils n’ont pas dû s’en rendre compte ! Et pourtant, Dieu sait que le culturisme a mauvaise réputation, vu de l’extérieur du moins, sur la question du dopage. Bref, en moins de temps qu’il n'en faut pour épeler Schwarzenegger, j’avais déjà l’impression que ce film n’avait été fait que pour moi, ce qui confirmerait, après le générique de fin, les incidents décrits ci-dessus, notamment ce petit film expérimental.
 
La suite du film sera moins esthétique. De toute façon, la quasi-totalité des documentaires sont d’une indigence esthétique complète, à part quelques exceptions comme le splendide ENQUÊTE SUR LE MONDE INVISIBLE de Jean-Michel Roux ou les documentaires de Georges Franju. Je n’ai jamais compris, sous prétexte qu’on faisait un documentaire, que l’image et le cadrage doivent être au mieux banals, et le plus souvent dégueulasses. Par exemple, voir MONDOVINO en salle, assez intéressant par ailleurs, est une épreuve physique épouvantable, et pourtant je ne suis pas douillet (les filmages à la Dogma, par exemple, ne m’ont jamais dérangé). Bref, ce « cinéma de la réalité » est sans doute contaminé par la théorie du « cinéma du réel » qui empoisonne la fiction. Quand les documentaristes auront compris que le documentaire doit être mis en scène (avec parti pris de montage, de photographie et de mixage sonore), le cinéma fera un bond en avant, et les documentaires, enfin, ne ressembleront plus à des reportages télés. De plus, le sens de ces films, la subtilité de ces enquêtes en seront sans nul doute grandement améliorés ! Passons.
 
Le film est donc assez basique et bien conforme aux canons du genre, en plus rêche, ce qui peut avoir son charme. Notons qu’imdb.com annonce un métrage de 78 minutes, et que la copie Prism Leisure (enfin, je devrais dire Proserpine !) ne dure que 45 minutes, sans doute une version  télé. Le film se base sur trois axes. D’abord le déroulement du concours lui-même, filmé à deux caméras dans la salle de l’Opéra de Sydney ! La classe. Deuxième axe, une caméra en coulisse qui nous montre l’attente et la préparation des compétiteurs. Il s’agit d’échauffements, d’huilage des corps (sur lequel, bizarrement, on passe vite), et sur quelques brefs commentaires des athlètes. Enfin, le troisième axe se concentre sur des interviews en extérieur. Il s’agit principalement du héros Schwarzenegger, et d’un de ses malheureux rivaux, bien sympathique, dont j’ai oublié le nom. Arnie explique ses motivations et sa préparation, très gêné par une mouche qui fait exprès de lui voler autour du visage (ce qui provoque de lents mouvements de paluche chez l’artiste !) et qui, dès qu’Arnie n’y pense plus, prend un malin plaisir à atterrir sur son visage, ce qui est très drôle. Le culturiste blond, lui, explique sa philosophie de la vie, du sport et du culturisme, ce qui nous vaut des répliques d’anthologie, dont le fameux « faire grandir l’enthousiasme à l’intérieur du muscle » et autres « j’ai besoin de ce grand achèvement », répliques déjà cultes à la rédaction de Matière Focale, aidées il est vrai par une traduction souvent hasardeuse, se plantant systématiquement dans la translation des faux-amis. Saupoudrez le tout de quelques scènes de gymnasium, et vous aurez un documentaire sublime, d’une splendouilletterie galactique.
Les propos font la part belle à « l’achèvement » de soi, et à ce sentiment, et même à cette passion, qui pousse à franchir ses limites, et à essayer de tendre à la perfection. Ces interviews sont faites devant une fresque murale dont nous ne voyons qu’un détail, une femme culturiste qui défile en tenant un drapeau, détail qui nous rappelle sans cesse l’aspect « total » de cette philosophie et le lyrisme wagnérien ou rifensthalien de la chose. On est, par ces propos, à la base du sport dont on peut dire que, de toute façon, la théorie fondatrice et ontologique du dépassement de soi à toujours pour but la compétition et le classement, et donc le culte de la supériorité. C’est comme ça. Ici, cet aspect est précisément décrit, et en même temps dé-dramatisé, si l’on peut dire, par l’aspect gauche et vraiment passionné de ce culturiste blond, finalement touchant. Un sportif d’en bas en somme, gentiment ringard, évoluant dans une discipline que beaucoup d’autres sportifs ou amateurs de sport considèrent comme non-noble. Le décalage temporel, plongeant la discipline en question dans la ringardise presque totale, contribue également à rendre touchant ce grand bonhomme timide, condamné à rester un champion de deuxième catégorie, derrière un Schwarzie nettement plus féroce et héros auto-proclamé.
 
Passer une heure dans l’intimité des bodybuilders est quelque chose d’un peu spécial. Je me souviens avoir fait un rêve un jour où je me retrouvais à brûle-pourpoint, et sans que je puisse expliquer pourquoi, dans un rassemblement militaire, une sorte de rassemblement style « Nuremberg-1933 », avec leader charismatique au micro ! C’est très anxiogène et complètement dérangeant, et comme diraient les Talking Heads dans leur célébrissime chanson ONCE IN A LIFETIME : « Well, how did I get here ? ».
Ici, c’est pareil, on se dit, que fais-je ici, au milieu de ses surhommes en slip qui passent leur temps à se complimenter sur le détail microscopique de muscles dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Des golgoths aux déformations surréalistes, dont chaque muscle  semblent avoir été forgé au prix d’immondes souffrances, des mecs qui pourraient tuer une dizaine d’autres à mains nues, dont la seule volonté permettrait d’envahir et de soumettre des continents entiers, des mecs qui sont la réplique exacte des « macho-men » guerriers, et hypnotiques des couvertures du groupe hard-rock Manowar... Car c’est cela, THE COMEBACK : un monde de mecs en forme de demi-dieux, qui passent leur vie en slibard, à se huiler chaque centimètre carré de peau avec le soin maniaque d’un top-model ! Drôle de mélange.
Si l’on ajoute à cela la bande-son aux tonalités VHS, et dont on peut légitimement penser qu’elle ne devait pas être piquée du hanneton, même sur une bonne copie (cf. le montage dodécaphonique de la chanson des Talking Heads dans la première partie), la vision de ce documentaire devient carrément plus exotique que la vision d’un CONAN LE BARBARE !
 
Et la prochaine fois que vous voyez Schwarzenegger en costume de gouverneur, rappelez-vous le mec en slip qu’il était. Rappelez-vous cette phrase qu’il prononce dans ce film. "On boit toujours un petit peu d’alcool car c’est ultra-riche en protéines. Le dosage par contre doit être ultra-précis ! » Il prend alors la bouteille de gnôle à 50 cents, verse l’alcool dans le bouchon en fer de la bouteille, et avale le breuvage, avant de crier : « Il n’y a rien de meilleur que ce bon vieux Johnny ! »
Et la prochaine fois que vous voyez un de nos hommes politiques, imaginez-le à un concours de culturisme !
Mélange de grâce et de lourdinguerie, mélange de naïveté et sauvagerie, mélange de culturisme et de Talking Heads, ce film est d’abord celui d’une immersion extra-terrestre dans un monde qui nous est complètement étranger, et d’un exotisme sans borne. Dans expérimental, il y a expérience. C’est bon, mangez-en. Complètement laid, et complètement ultime dans son désir de perfection, THE COMEBACK est un film passionnant, car là au moins, on est sûr de voir des images qui vont nous étonner, et bizarrement nous renvoyer à nous-même et à notre perception de nous-même. Car ici, comme chez Antonioni, c’est bien de notre regard qu’il s’agit.
 
Fatalement Vôtre,
 
Dr Devo.
 
Retrouvez d'autres articles sur d'autres films, en accédant à l'Index des Films Abordés : cliquez ici !

Publié dans Corpus Analogia

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
quel nanar ce devo
Répondre
L
Très rafraîchissant de voir un fan de Schwarzenegger, l'homme qui a prouvé qu'un comédien atroce pouvait tenir la tête d'affiche et finir gouverneur par la seule force de son arrivisme, adopter sa mentalité jusqu'au totalitarisme.<br /> Allez, va soulever tes haltères, et gare à la descente d'organes.
Répondre
L
Comme disait Lova Moor : "Votre commentaire, avocat, en dit bien plus long sur vous que sur l'auteur de ces lignes" (Tu vois, ces lignes, les années ont passé...").<br /> <br /> Cela dit, vous avez musclé nos zygomatiques, ce qui n'est pas si mal après tout.
Répondre
L
Le commentaire sur pumping iron II était l'occasion pour l'auteur, cet animal de pédenterie qui claque sa thune chez un hébergeur pour se faire mousser en ligne, d'étaler son narcisisme de dégénéré parfait qui n'a pas besoin de secouer en salle pour être beau.<br /> Shwazy a réussi à rester maître de son destin et a jeté à la face de nombreux  loser qu'on pouvait être mieux foutu et plus malin que la moyenne pour peu que l'on renonce à se serrer les coudes avec les médiocres.<br /> De toute façon, moi ce sont plutôt les êtres gras-mal bâti et informes qui pullulent l'été sur les plages et imposent fièrement leurs physiques dégradés et impudents qui me gachent la vue.
Répondre
T
La bande son de ce film est un miracle. Les cris du public mêlés à cette musique, le timbre des voix de la VO, sont en complet décalage vis à vis de ce qui est exposé donne une couleur particulière et une originalité indéniable à cet oeuvres. Les propos tenus par Arnold S. sont troublants et prémonitoires comme le plan où le futur gouverneur de notre état fait un discours après avoir gagné son prix derrière un pupitre qui ressemble à la tribune d'un homme politique ...Oui le concurent malchanceux est très touchant, il me fait penser au chanteur Christophe. C'est très beau ce qu'il dit, et son bel acharnement est touchant, il n'a que cela. Un peu comme Bartlebooth dans La Vie Mode d'Emploi de Perec qui concentre toute son existence sur la réalisation de puzzles.Comme vous le dites si bien, c'est bien de notre regard qu'il s'agit.Au niveau visuel, je vous trouve un peu dur quand même. Les images de la compétition avec ces hommes  qui bandent leurs muscles, les corps, les chairs à l'étal est quelque chose de terrible, une parabole terrible.Ce film est rempli de paraboles, je pense cinéma et pas documentaire (cad, pour moi, une oeuvre où le réalisateur seul se met en scène, un truc très autoritaire) : il n'y a pas de propagande, de mots d'ordres. Rien que le vide et la manière de feindre de l'emplir.Retour à Antonioni, donc.
Répondre