GARDEN STATE, de Zach Braff (USA-2005) : coupage du poil par la deuxième lame !

Publié le par Mr Mort

(Photo : "La Raison" par Dr Devo, d'après Mark Romanek.)

AVANT-PROPOS
Il y a quelques temps, Mr Mort, le créateur du défunt site Cinémort, a rejoint, à ma demande, la petite équipe de Matière Focale. J'ai donc archivé tous les articles de son ancien site, mais je ne les ai pas tous mis en ligne encore.
Or, dans mon article sur IN HER SHOES, je faisais allusion à un article de Mr Mort sur GARDEN STATE. Je le mets donc en ligne aujourd'hui. Vous pouvez lire un avis complètement différent sur GARDEN STATE, en relisant l'article que Tournevis avait consacré au film à sa sortie : cliquez-ici !
Attention, ça décape.
Dr Devo.
 
(Cet article est paru originellement le 25 avril 2005 sur le défunt site Cinémort.)
 
Garden State est quand même un film intéressant, car complètement représentatif d'une supposée post-Cinémort (ce qui est encore, pour le moment, un peu de la science-fiction). Le film est une contre-réaction à l'absence d'échelle de plans souvent décriée par un site voisin (NduDr : Mr Mort parle ici de Matière Focale), sans dire ami, les propos y étant exposés étant beaucoup trop polis pour être complètement pertinents. En ce sens, Garden State est assez en avance sur son temps.
Néanmoins, quand on veut faire le malin, il faut s'attendre à ce que la grande Faucheuse décapite votre tête qui dépasse.
 
Voici les raisons indiscutables qui font de ce film une véritable gerbe :
 
1) Tous les habitants du New Jersey sont des cons, des ratés et des fous. Mais on les aime bien quand même. Et je suis né là (pour de faux). Un réalisateur comme celui-là accepterait-il d'en dire autant des habitants de New York ? Non, bien sûr, faut pas déconner. Cessez de vous en prendre au New Jersey et à l'Ohio. On remarque d'ailleurs que même des gens sympas habitent au Texas (dans les films).
 
2) La musique est complètement ignoble de A à Z. On se croirait dans la pub pour le téléphone qui transforme les gens en cubes "digital-matrix-internet" (Send it up !!!!!!!). On se croirait aussi dans la salle de rédaction des Inrocks ! On se croirait dans une chambre d'étudiant, ce qui est la plus impardonnable de toutes ces propositions. Le Cinéma devait essayer de viser plus haut, et le CinéMort actuel ne peut pas renoncer aussi vite ! Soyez un peu sportifs. Aux imbéciles, ce film est : "Un nouveau Cimémort. Le vôtre !".
 
3) Flagrants délits de Bourgeoisisme à tous les étages. GARDEN STATE vote OUI (c'est son choix), en bon Lis ! lis ! Beau ! Beau ! (ce qui est beaucoup plus impardonnable).
 
4) Héritier du Cinémort, GARDEN STATE s'inscrit en droite ligne dans la lignée de George Lucas dernière période, en réaction bien sûr, mais il s'inscrit bien dans cette lignée. Ah oui, moi je sais faire des plans larges. Mais alors, pourquoi filmer le moindre dialogue en gros plans ? Parce que c'est comme ça qu'on fait, et c'est ça qu'on veut. GARDEN STATE est donc le fils du prochain STAR WARS.
 
5) Monsieur joue comme une bite, à l'évidence. Natalie Portman, l'actrice fétiche de George Lucas comme par hasard, se débrouille comme elle peut et putasse dès qu'elle peut. De toute façon, elle n'est jamais meilleure que quand elle perd les pédales (en général quelques secondes dans certains de ses "meilleurs" films), comme dans STAR WARS Avant Dernier, dans la scène du parlement extra-terrestre où, visiblement épuisée réellement sur le plateau, elle manquait de pleurer en pleine prise. Ici, on en est loin, mais...
 
6) ... l'incident semble se répéter dans la dernière scène près de l'escalator. Elle pleure en plan large de profil. Ce connard de réalisateur, évidemment, bousille le seul moment émouvant du film, en faisant fissa le pire et le plus "gros pute" de gros plan de l'Histoire. Ce qui est : gros mépris des personnages, gros mépris de sa propre histoire, mise en valeur de lui-même (car c'est lui qui joue en face), gros mépris du spectateur, encore une fois insulté dans son intelligence perceptive, et raccord hideux, ce qui est encore plus grave.
 
7) Une seule chose réellement magnifique : les traces de doigts sur le téléviseur lors du passage de l'alligator en patin.
 
8) Quelles transitions de merde, tant sur le plan sonore que visuel. C'est là que le film est le plus constant.
 
9) Hideuse putasserie "chaleureuse de l'Amérique d'en bas" (le ventre sûrement), dans la séquence de la cabane du pêcheur (bonjour les références). Cette séquence est déjà désastreusement introduite, comme le 10) le prouve. Mais cette condescendance est gerbante et aussi franche qu'une scène de décès dans PEARL HARBOR. On ne croit pas une seconde que les personnages échangeraient leur place avec le couple dans la cabane, s'ils le pouvaient !
 
10) Toi aussi, repère le seul personnage laid de tout le film... Oui, oui... Le garçon poilu du bec dans le Bricorama. Comme par hasard ! On va quand même pas accepter avec nous le Loumpen ! Faut pas déconner ! Par contre, on lui fera la leçon quant à ses plans foireux, alors que le copain du héros vient de se faire 40 euros en arnaquant le magasin. Rien n’est trop beau pour sa maman.
 
11) On crache sur les milliardaires, on crache sur le laid dans le bricorama... Vous voyez... Non ? Lis, Lis, comme c'est beau, comme c'est beau !
 
12) Oui, alors là, oui dans ce cas, on trouve tout le monde au garde à vous pour nous dire que ce film est culte pour toute une génération ! Oui, là, on trouve du flouze pour tirer des copies. Max Fischer doit se retourner dans sa tombe, si généreusement pillé (cf. le médaillon ici, symbole) sur l'air de "de toute façon, je fais ce que je veux et je vous emmerde".
 
13) Ce film montre que le cinéma commercial, européen et américain, ne sait pas parler d'amitié, et ne parlera jamais de Fraternité ! C'est "toi et moi contre les autres". Moi, je trouve ça dégueulasse. De la même dégueulasserie que "on est tous frères" (les extrêmes s'attirent), dans des films tels JOURNAL INTIME ou  MILLION DOLLAR BABY.
 
Conclusion : nous sommes ici dans un film typiquement français, du point de vue de la cinématographie de jadis, et à tout point de vue, dans un film raffarinien, sur le plan politique et social. Allez ! Tous à la FNAC ! Le nouveau Vincent Delerm (ou Cali, je sais plus), est sorti !
 
Mr Mort.
 
PS : Je voulais dire Philippe Delerm.
 
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Publié dans Cinémort

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L
Je viens de regarder ce fim et vraiment JE ME SUIS FAIT CHIER. Terrible. Tout le monde m'avait dit tu vas voir c'est un film culte, c'st magnifique bla bla bla, et bien moi c'est juste que j'ai trouvé ça chiant mais chiant. Lourd, incomprehensible avec des séquences pseudo-émotions tellement nulles et puis tout un tas de truc pas crédibles enfin bref je suis juste très très déçue... Bon je me permets de faire un peu de pub mais si vous voulez voir un fim juste magnifique, courrez voir "Into the Wild" de Sean Penn, c'est une splendeur! Bises
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B
Pour ça on accueille Petit Garden.
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B
Ah... Les coups et les douleurs... Tout est point de vue. <br /> <br /> Cela dit, le coup de la "poésie sociale", je le connaissais pas celui-là. Très fort.
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"
comment peut on ecrire de telle ineptie sur Garden State, mm si je suis d'accord sur le point de la laideur qui est absente de tous les personnages principaux (exactement comme dans huckabees) le film est magnifiquement tourné, le jeu des acteurs est trés bon (un des meilleurs film de nathalie portman) et mm si certaines scenes sont un peu niannian comme la scene final de l'escalier le reste du film est bercé apr une poésie social et psycologique très belle, pour moi la scene de la cabane du pecheur dois etre percu comme une surprise une coupure avec tt ce qui entoure les personnages.<br /> Garden state est donc un film a posseder ds sa collection au mm titre que l'excellent I love Huckabees
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B
Pôôôvre petit Billy : avant de proférer de pareilles injonctions ("prenez votre  caméra etc créé (sic) quelque chose") faisez attention à ce que vous disez et à qui vous le disez. Parce que justement, M. Mort fait des films et de bien étonnants. Et c'est autre chose que les saloperies branchouilles indigentes du type "Garden State" (qui n'est d'ailleurs pas le pire du genre)...le Bonjour aux Forbans.
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