BON CHIC MAUVAIS GENRE #60 : New-York, Nouille-Orc (speciale théma: "Anticipons de A à Z !")

Publié le par Pete Pendulum

[Affiche réalisée par Lammakian Samsenesena.]

[Affiche réalisée par Lammakian Samsenesena.]

Bon Chic Mauvais Genre, votre soirée double programme préférée - consacrée à un cinéma entier, transgressif, délirant, flamboyant et programmée par les projectionnistes du cinéma Le Majestic de Lille, en collaboration avec le magazie DISTORSION – vous ouvre, pour cette 60ème édition, une fenêtre sur le futur où le cinéma première classe cotoie le Bis/Z. Nous vous invitons Madame, ce vendredi 4 décembre, à visiter le monde de demain, dans lequel les plus grandes métropoles mondiales sont devenues de gigantesques prisons. Un petit bon dans le temps nous dévoile un monde dévasté par les catastrophes nucléaires et envahi par les rats. Deux dates à retenir, 1997 et 2015. Non, vous ne rêvez pas, Madame, nous vivons déjà dans le monde de demain !

 

19H30 : NEW YORK 1997 (Escape from New York) de John Carpenter – USA – 1981 – 99 min – Copie numérique restaurée – vo sous-titée.

Avec : Kurt Russell, Lee Van Cleef, Donald Pleasance, Adrienne Bardeau, Isaac Hayes, Ernest Borgnine…

En 1997, à la suite d'une explosion de criminalité aux États-Unis, l'île de Manhattan est devenue une ville-prison entourée par un mur de confinement. Alors que le président des États-Unis se rend à une importante conférence, son avion est détourné par des terroristes. Le président parvient à s'enfuir en s'éjectant à bord d'une capsule de survie qui s'écrase au cœur de Manhattan, mais est aussitôt retenu en otage par les prisonniers de l'île. Le responsable de la sécurité, fait alors appel à Snake Plissken, ancien membre des forces spéciales devenu un redoutable hors-la-loi, et lui donne vingt-quatre heures pour sauver le président en échange de sa grâce.

Co-écrit, suite au scandale du Watergate, avec Nick Castle (l’homme derrière le masque de Michael Myers 3 ans plus tôt), ESCAPE FROM NEW YORK était à l’époque de sa réalisation le plus gros budget jamais appréhendé par John Carpenter. Nanti d’une atmosphère magnifiée par des éclairages chiches mais superbes, la BO signée Carpenter et Alan Howarth et une direction artistique admirable (Joe Alves trouva les décors adéquat à St Louis, Missouri, un seul et unique plan du film a été tourné à New York, en fait, carrément sur Liberty Island), NEW YORK 1997 se paye aussi un casting de luxe : Lee Van Cleef, Donald Pleasance et surtout Kurt Russell, fidèle compagnon de Big John, sans doute ici dans un de ses plus rgands rôles. Ce dernier fut imposé par Carpenter au prix d’une dure négociation avec ses producteurs (qui envisagèrent à un certain moment Chuck Norris pour le rôle !), mais même eux auront reconnu que l’interprétation de Russell a donné à Snake l’envergure nécessaire, en témoigne le culte qui accompagne le personnage depuis plus de trente ans. Brillant mélange de suspens politique et d’action, le film n’est pas exempt d’un humour particulier cher à Carpenter, d’une certaine dinguerie qui concoure à son caractère unique. Et malgré le budget confortable, l’inventivité est toujours de mise, comme le démontre la scène ou Snake contrôle un aéroglisseur en pleine ville : les ordinateurs capables de proposer des modélisations 3D étaient à l’époque extrêmement cher, Carpenter ne pouvant se permettre une telle dépense a trouvé la solution en utilisant une maquette de New York en carton noir strié de rayures vertes, il lui a suffi de promener sa caméra au milieu des immeubles miniatures pour créer l’illusion d’un modèle 3D sur ordinateur. A noter que l’idée était de James Cameron, dont on regrette qu’il ait depuis cessé de trouver d’aussi belles alternatives aux malheureux effets numériques qui hantent désormais ses films.

NEW-YORK 1997 ne déroge pas à la règle carpenterienne: mise en scène superbe, humour corrosif, sujet explosif, une vision libertaire et nihiliste, et un superbe anti-héros qui est peut-être le seul que nous méritons... Un très grand film à redécouvrir sur grand écran et ici présenté en copie numérique restaurée.

 

[Une fois n'est pas coutume, voici un petit extrait qui vous permettra d'apprécier la succulente VF et également, à la toute fin, les incroyables effets spécieux du film !]

21H30 : LES RATS DE MANHATTAN (Rats – Notte di Terrore) de Bruno Mattei – Italie – 1984 – 97 min – 35 mm – VF.

Avec : Richard Raymond, Janna Ryan, Alex McBride, Richard Cross…

L’année 2015 a vu plus d’un cataclysme, après la sortie de JAWS 19, qui avait porté le premier coup à la civilisation, et l’holocauste atomique en a eu raison. 225 ans plus tard, des barbares d’un nouveau genre (ils portent des bandanas) se sont appropriés ce monde en ruine. Mais ils ne sont pas les seuls. Une bande de motards espère trouver refuge et des vivres dans un bar abandonné, mais la bâtisse est jonchée de cadavres, et les voilà bientôt aux prises avec des centaines, des milliers de rats mutants qui défendent violemment leur territoire.

"Quelles sales bêtes répugnantes ! Y’en a des centaines et des centaines ! Les salauds, les salauds, les salauds ! Dégueulasse !" sont les mots que vous diriez si vous étiez confrontez à une avalanche de rats mutants dans les ruines de New-York. Du moins si l’on en croit Bruno Mattei et son comparse Claudio Fragasso (fidèle assistant-réalisateur) qui ne doutent à aucun moment de leur capacité à offrir une variation horrifique de Mad Max au spectateur pourvu que ce dernier sache suspendre son incrédulité. Tourné dans les décors construits à l'époque pour IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE (si si !), le post-apo forrain de Bruno Mattéi , alias Vincent Dawn (of the dead), est le témoignage d’un temps où le rêve était moins cher. Les 150 millions nécessaires à Hollywood aujourd'hui pour permettre à un tel spectacle d’exister ferait bien rire notre estimé Bruno, car il sait, lui, qu’un vieux rade et un sac de farine suffisent à rendre compte de la fin du monde. Entre deux bandes d’Héroic-Fantasy aux affiches dignes des plus grands fantasmes de Robert E. Howard (Ator L’Invincible, Yor Le Chasseur du futur, St-Yorre, ça va fort…) et deux autres post-apo dont les titres scandes des prévisions à long termes ("2019, Après la chute de New York", "2072, Les Mercenaires du Futur"… ça nous laisse 4 ans pour savoir si Martino est l’homme qui détient la vérité, et 57 pour Lucio Fulci qui a choisi la sécurité), LES RATS DE MANHATTAN s’en vient distiller l’angoisse de la catastrophe nucléaire et oppose les deux formes deux vies les plus aptes à s’adapter aux répercutions : L’Homme et le Rat. La lutte tient du grand spectacle. Filmé à hauteur d’homme, sans effets convenus, et soulignée par la musique fataliste de Luigi Ceccarelli et la photographie démissionnaire de Franco Delli Colli (Directeur photo pour Mattei, c’est la classe… sauf quand on est le cousin de Tonino Delli Colli, directeur photo pour Pasolini, Polanski, Leone, Malle, Fellini et époux de la belle Alexandra Delli Colli). Dialogues outranciers, glorifiés par une V.F d’outre-monde, pelletés de rats balancés à la figure d’interprètes vaguement concernés, marionnettes à faire pâlir LE CLANDESTIN et son gant de toilette tueur, et toujours une foi à toute épreuve dans la magie du cinéma, RATS – NOTTI DI TERRORE suscite immédiatement un amour inconditionnel.

Il ne faut pas se mentir: LES RATS DE MANHATTAN est un des plus cultissimes représentant du cinéma Bzzz, cet univers improbable et parfois désolant situé entre la série B et le Z. Mais ici, tout est improbablissime et gouleyant, stupide et iirésistible. Plus qu'un nanard hénaurmissime, LES MUTANTS DE LA DEUXIEME HUMANITE, deuxième titre du film, est le témoignage d'un cinéma de quartier complètement cheap aujourd'hui disparu qui reste pour le cinéphile qui n'a pas froid aux yeux et qui sait apprécier l'inconcevable, un plaisir coupable sans pareil.

A noter que le film sera présenter en 35m et dans l'écrin de son hallucinante version française. Vous comprendrez très vite, entre deux rires incontrôlables et un décrochage de machoir surpris, pourquoi ce film fascine encore aujourd'hui et dispose d'une des plus ferventes fanbase cinéphile ! 

Pete Pendulum.

Dress-code de la soirée (1 DVD à gagner pour le meilleur déguisement !): Flic, gangster, voyou, punk, mercenaire, président de la république, policier, gendarme, membre des forces spéciales, Napoléon, agent secret, chef de gang, rats, monstres mutants, bandana, nouille, orc,Jacques Attali ou spectateur du Majestic.


Réservations fortement conseillées : possibles dés le lundi 23novembre à la caisse du Cinéma Le Majestic. Soirée proposée par le site Matière Focale.com, le magazine Distorsion et les projectionnistes du cinéma Majestic. Tarifs: 13 euros les deux films / 1 film aux tarifs habituels. Cartes illimitées ugc acceptées pour les deux films (et oui, même pour les RATS DE MANHATTAN; elle est pas belle la vie?).

Prochaine soirée BON CHIC MAUVAIS GENRE : vendredi 9 janvier 2016.


Vous pouvez inviter vos amis à cette soirée, via la page Facebook dédié à cet événement: cliquez ici !

Publié dans Mon Général

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