BON CHIC MAUVAIS GENRE #45 : "We Don't Need No Education !" (spéciale théma "Fin de L'Innocence")

Publié le par Dr Devo

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[Affiche réalisée par Lammakian Samsenesena.]

 

 

Ce vendredi 14 mars, BON CHIC MAUVAIS GENRE, votre belle soirée de cinéma rare, programmée par les projectionnistes du Majestic, en collaboration avec le magazine cinok'n'roll Metaluna et le site Matiere Focale.com, revient avec deux films magnifiques, très différents l'un de l'autre qui explorent et questionnent l'enfance et peut-être encore plus, la fin de l'enfance et les prémisses de l'âge adulte. C'est l'occasion de redécouvrir RUSHMORE, 2éme film hallucinant de Wes Anderson au casting exquis ainsi que le chef-d'oeuvre de Lucile Hadzihalilovic INNOCENCE passé honteusement inaperçu à sa sortie...

 

 

 

19H15: INNOCENCE de Lucile Hadzhalilovic. 

 Belgique-France-UK-Japon. 2004. Projeté en 35mm. Durée: 1h55min.

 

Avec: Zoé Auclair, Lea Bridarolli, Bérangère Haubruge Marion Cotillard, Hélène de Fougerolles et Corinne Marchand.

 

Quelle est cette mystérieuse école cachée quelque part, dans la forêt ? Là, isolées du monde, des jeunes filles de 7 à 11 ans vivent entre elles selon un code très précis où chaque élève est responsable de sa camarade immédiatement plus jeune. Il n'y a que trois adultes: deux institutrices et une servante. Les fillettes restent ici 4 ans, sans aucun contact avec l'extérieur et l'enseignement dispensé ne contient que deux matières : la zoologie et la danse ! Mais qu'y-a-t-il à la fin de ce curieux cursus ? Et quel mystère plane au-delà de l'enceinte fermée de l'école ?

 

Si une petite poignée de critiques ont reconnu, dans INNOCENCE, à la sortie du film, une espèce de PIQUE-NIQUE A HANGING ROCK à la française, ce merveilleux film de Lucille Hadzihalilovic fut majoritairement massacré par la profession, avec une violence inouïe. Considéré comme pervers, dégoûtant,  amoral et totalement injustifiable, INNOCENCE fut un désastre en terme de box-office... Ce qui est un cas d'école et un scandale total : le film est sûrement un des plus beaux films français de ces 20 dernières années !

8 ans plus tard, il y a de quoi être choqué du décalage immense entre le film réel et sa réputation critique. Hadzihalilovoc, monteuse des premiers films de Caspar Noé, signe ici un deuxième lon-métrage (après l'étonnant LA BOUCHE DE JEAN-PIERRE) étrange, subtil et doux,d'une originalité et d'une beauté plastique absolument bluffantes

Car non seulement le sujet du film est passionnant, mais sa réalisation est tout bonnement sublime :  cadres (en cinémascope) merveilleux, son inventif et sensuel, direction artistique, impeccable, photographie splendide signée Benoît Debie, direction d'acteurs surprenante, etc... C'est sans faute et la réalisatrice a, en plus, l'intelligence suprême de ne pas enfermer son film dans un système esthétique fermé et autiste mais,bien au contraire, de le libérer par un inventivité incessante qui sait exploiter les imprévus et les accidents. Si elle n'avait pas été mise au bûcher par la horde inculte des critiques de cinéma, il est évident que Lucille Hadzihalilovic aurait été considéré, à très juste titre; comme une grande réalisatrice française et européenne.

 

Un très grand film.

[Retrouvez ici : la critique du film par Le Marquis. Et ici: la critique du film par votre serviteur.

 

 

 

 

 

 


 

 

21H30:  RUSHMORE de Wes Anderson  (USA-1998). 35mm. V.O.S.T.F.  Durée: 1h33.

Avec: Jason Schwartzman, Bill Murray, Olivia Williams, Seymour Cassel, Brian Cox, Mason Gamble, Sara Tanaka, Connie Nielsen et Luke Wilson.

 

Max Fischer n'est pas un élève comme les autres. Malgré sa culture et son immense énergie, c'est le plus grand cancre de son école : Rushmore. Il devrait déjà être  au lycée, mais n'en finit plus de redoubler, de nombreuses fois, chaque classe. Bien qu'il aurait déjà du être viré plusieurs fois, le directeur, désespéré de ses performances scolaires, l'a à la bonne. C'est que Max est doué: il est à la tête  de plusieurs dizaines de club de l'école, dirige une troupe de théâtre pour laquelle il écrit des pièces effarantes et inventives, etc... Max a toujours 1000 projets en cours et dix nouveaux en tête. C'est à la fois le plus grand cancre et l'élève le plus actifs de Rushmore.

Mais la donne va changer quand il croise la route d'une superbe enseignante fraîchement débarquée dans l'établissement  et celle d'un riche industriel désabusé...

 

Pour les chanceux qui découvrirent RUSHMORE lors de sa (confidentielle) sortie, difficile alors de décrire le choc et l'enthousiasme que fut le film ! Le deuxième long-métrage de Wes Anderson  (le premier est resté inédit en France) fut en effet une vraie claque. D'apparence légère, cette comédie aux allures de faux film de collège réserve bien des surprises dont un sujet bien plus subtil qu'il n'y parait et une énergie ahurissante.

 

RUSHMORE, plus "terre à terre" en apparence que les derniers films de l'auteur, n'en est pas moins d'une extraordinaire créativité qui irrigue le film constamment. Les idées fusent à chaque minute ! Le scénario, original et bondissant, surprend  et côté mise en scène, c'est gouleyant. Les cadres sont hyper-soignés, le montage (son, image et musique) est nerveux et souvent, ils arrivent à soulever de terre des situations quotidiennes qui prennent alors un lyrisme et une émotion échevelés. Et il faut bien avouer que même en connaissant bien les films du réalisateur, on est carrément surpris de cette liberté folle qui dévore le cinéaste qu'on enferme un petit peu trop facilement dans ses choix formels qu'il est de nos jours de bon ton de parodier ou d'emprunter.

 

RUSHMORE rappelle, et son personnage principal à travers lui, le combat fantastique qu'est celui de la liberté et du passage à la vie adulte, et ce dans tous ses paradoxes. Le film est drôlissime et surprenant, mais décrit aussi la tendresse et la noirceur d'un monde bien dur pour ceux qui ont choisi de suivre leur voie au mépris des conventions. Le film dégage donc autant d'émotion que de rires, sans jamais être mélodramatique et gnangnan, et il se contruit sur une énergie totalement punk, bien au contraire !

 

Comme si cela ne lui suffisait pas d'être furieusement beau et drôle dans son esthétique et son écriture, RUSHMORE est aussi un choc en ce qui concerne son casting. S'il est maintenant très chic et branché de louer l'excellent Bill Murray, l'acteur trouve ici un rôle extraordinaire dans lequel il s'est investi avec une force remarquable. C'est encore aujourd'hui un de ses deux ou trois plus grandes performances, et de loin. On retrouve aussi les vétérans Brian Cox (vu chez Loach, Craven et bien d'autres) et Seymour Cassel que les habitués de Cassavettes connaissent bien.

Mais le choc de RUSHMORE n'est pas seulement la découverte de Wes Anderson. C'est aussi le rôle qui a révélé l'immense Jason Scwhartzman, acteur sensationnel et fidèle du réalisateur. Il vaut le déplacement à lui tout seul. Vous garderez, grâce à lui, l'image de Max Fischer très longtemps dans votre tête. Ici face à un Bill Murray au top de sa forme, le jeune acteur américain est largement au niveau de son aîné, ce qui fait s'opérer à l'écran un passage de relais tout à fait extraordinaire.

 

RUSHMORE est un film rare au cinéma et rare tout court. C'est bon. Mangez-en !

 

Dr Devo

 

 Dress-code de la soirée (2 DVDs à gagner pour le meilleur déguisement !) : Fillette, institutrice, professeur, bon(ne) à tout faire, croque-mort,  capitaine d'industrie, joueur de golf, collégien/lycéen (style anglais, uniforme...), arbre, mur, infirmier, Cousteau, grosse brute, soldat du Vietnam, ou spectateur du Majestic.




Réservations fortement conseillées : possibles dés à présent à la caisse du Cinéma Le Majestic. Soirée proposée par  le site Matière Focale.com et le magazine Metaluna. Tarifs: 9 euros les deux films / 1 film aux tarifs habituels.


 

Prochaine Séance de BON CHIC MAUVAIS GENRE: le vendredi 4 avril. Spécial 25éme Anniversaire du fanzine Médusa, en présence de son fondateur et d'un invité mystère !

 

 


Vous pouvez inviter vos amis à cette soirée, via la page Facebook dédié à cet événement: cliquez ici !

 

 

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Publié dans Mon Général

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