BON CHIC MAUVAIS GENRE #19, spéciale théma "Zombies, le Retour": Bonjour, je suis venu passer la 2éme couche !
[Affiche réalisée par Dr Devo.]
BON CHIC MAUVAIS GENRE #19 : Spéciale Théma Zombies –TUER PLUS POUR MANGER PLUS
BCMG, la soirée consacrée aux films de genre et/ou au cinéma qui décoiffe, amoureusement préparée par les projectionnistes du Majestic, revient avec une 2nde soirée zombie où nous vous proposons de redécouvrirDELLA MORTE DELLAMORE, film beau, drôle et sexy, un peu oublié, ainsi que SURVIVAL OF THE DEAD, dernier film de George Romero. Cette séance sera l’occasion de le voir sur grand écran, car personne en France n’a voulu sortir le film ! Oui, oui, on appelle ça une exclusivité !
[Piéce à conviction No1 : Ha bah oui, ça les p'tits gars, c'est de la contre-plongée! Ci-dessus: Rupper Everett. Et comment dire sans désespérer la nouvelle génération ? Bah disons que si vous l'aimez bien depuis 10 ans, vous allez halluciner et vous demander qui est le type qui remplace Everett ces dernières années. Et aprés vous vous direz "Rendez-nous l'acteur génial des années 90 et reprenezle pantin sous prozac!" Voilà, ça c'est dit !]
19H40 : DELLA MORTE DELLAMORE. Film de Michelle Soavi (Italie-France-Allemagne, 1994). V.F. Copie 35mm. Durée : 1h45.
Avec Rupper Everett, François Hadji-Lazaro, Anna Falchi, Mickey Knox.
Francesco Dellamorte (Ruppert Everett) est le gardien du cimetière de Bufalora, petite commune perdue du fond de l’Italie. Avec Gnaghi (F. Hadji-Lazaro), son étrange assistant mutique, il fait en sorte que l’endroit reste en paix, quitte à donner une mort définitive à la plupart des résidents qui, depuis quelque temps, reviennent à la vie sept jours après leur décès. Cette petite vie se déroule «tranquillement » jusqu’au jour où Francesco tombe amoureux d’une jeune veuve qui vient de mettre en terre son mari…
Les mots semblent manquer pour décrire cet incroyable film qu’est DELLAMORTE DELLAMORE. Réalisé par Michele Soavi (revenu il y a peu sur le devant la scène avec le beau ARRIVEDERCI AMORE, CIAO), assistant de Dario Argento et de Lamberto Bava, proche collaborateur de Terry Gilliam, ce film mêle de manière inattendue des tonalités très différentes : humour parfois très noir, drame, comédie, gore, érotisme, onirisme, gouffres poétiques. La réalisation, très malicieuse, parfois roublarde mais toujours inventive et magnifique (cadrages exquis, beau découpage, photo irréprochable, travail sur la vitesse de l’image, excellent travail sur la musique, jeux de mise en scène incessants, etc.) plonge le spectateur dans un univers unique et atypique qui n’est pas dénué d’absurde, voire de mélancolie. Les personnages, totalement superbes, sont en plus servis par des acteurs étonnants : Ruppert Everett en tête (qui à l’époque était à cent coudées au-dessus de sa carrière actuelle, très comateuse), est merveilleux, et François Hadji-Lazzaro, le leader des groupes Pigalle et Les Garçons Bouchers est impeccable dans un rôle hors-normes ! Le film doit beaucoup à ce duo. Jusqu’aux derniers plans (hallucinants !), DELLAMORTE… surprend et propose au spectateur un voyage drôle, onirique et poignant. La (re-)découverte de cette œuvre macabro-poétique s’impose !
[Piéce à Convictions No2: Parle-toi à ta main! Au premier plan, la délicieuse Anna Falchi ! ]
[Photo: Des petits nenfants tués dans un film? Pas question, vous m'entendez, pas question ! HA bah si c'est des enfants-zombies-mangeurs-de-cerveau, là d'accord, je vous prête ma Kalash !]
21H40 : SURVIVAL OF THE DEAD. Film de George A. Romero (USA/Canada-2009). V.O.S.T.F. Copie 35mm. Durée : 1h30.
Avec Alan Van Sprang, Kenneth Welsh, Kathleen Munroe, Richard Fitzpatrick, Athena Karkanis, Devon Bostik.
Les habitants de Plum Island, une petite île isolée au nord-ouest des côtes américaines, voient leurs proches et amis décédés revenir à la vie, puis s'en prendre à eux, essayant de les dévorer (ils deviennent des zombies, quoi !). Pourtant, les survivants ne peuvent se résoudre à tuer ceux qui furent un jour des leurs, et cela en dépit du danger qu'ils représentent. L'un des habitants de l'île va tout de même aller à l'encontre de ce consensus et tue alors tous les zombies qu'il peut trouver... Sur le continent, un petit groupe de quatre survivants voyage bon gré mal gré sur les routes américaines, et rêve d'une oasis où pouvoir reprendre une vie paisible. En recueillant un jeune homme sur la route, ils apprennent l’existence de l’île de Plum Island. Ils décident de la rejoindre…
Mais bon sang de bois, c’est quoi le problème avec Romero ? Réalisateur culte et chéri, puis oublié, puis martyrisé par les studios, puis faisant un retour gagnant et adulé par des nouveaux jeunes fans, pour se faire finalement cracher dessus avec ce SURVIVAL OF THE DEAD ? Car le film a déçu (presque) tout le monde, y compris les fans ! Disons-le clair et net, SURVIVAL… est un des très grands films de Romero ! Sixième opus du maître consacré aux zombies, il se rapproche plus de la première trilogie, par son propos, son pessimisme et sa noirceur La réalisation est simplement splendide : cadre magnifique, belle photo, montage précis et nerveux, rythme diabolique et achoppé, ça se mange sans faim. Romero se renouvelle même merveilleusement, atomisant toujours plus la société dont il ne reste ici, malgré l’aspect communautariste du sujet, qu’une poignée d’individus brisés et seuls, perdus dans un monde où la logique parfois absurde rend difficile la lecture du Bien et du Mal. Romero multiplie les paradoxes grâce à des personnages ambigus et un scénario bouleversant et noir qui tente parfois d’audacieux coups de Jarnac et qui laisse sans voix. Mais voilà qui n’empêche pas, curieusement, un lyrisme sombre et fugace d'affleurer de manière bouleversante par moment, ainsi qu'un certain humour qui met à mal l’imagerie hollywoodienne (ou proche du western) de la Justice et de l’héroïsme. L’interprétation est au cordeau. Le film n’étant pas sorti en salle, ce qui est proprement scandaleux, voici une occasion exceptionnelle de voir, enfin et sans doute avant longtemps encore, le film sur grand écran.
Dress-code de la soirée (faculatif): zombies, marins, scouts, croque-morts, veuves éplorées, curés, cow-boys, militaires, pas-vraiment-morts, morts-vivants, et spectateurs du Majestic.
Réservations plus que conseillées: possibles dès le vendredi 30 Septembre à la caisse du Cinéma Le Majestic.
Prochain BCMG, le Vendredi 4 Novembre: Spécial "Polars Sublimes" avec KING OF NEW-YORK de Abel Ferrara et POLICE FEDERALE LOS ANGELES de William Friedkin. Yummy!Invitez vos amis Facebook (et pas les autres, ils sont trop ringards) à participer à cette soirée grâce à la page dédiée à cette soirée.