Interlude #01 : Des Etats Altérés et des Moyens de les Gérer...

Publié le par Mek-Ouyes et Dr Devo

Chers Focaliens,

Voilà qui tombe bien mal ! C'est la meilleure période de l'année pour aller voir des films, et je suis dans l'extrême impossibilité de pouvoir écrire des articles, faute de temps. Pour une fois, il me faut admettre ma défaite contre Cronos et ses légions maléfiques. Ceci dit, si vous n'avez pas encore vu BUG de William Friedkin, vous pouvez y courir : malgré la rumeur de film simpliste et ennuyeux, c'est absolument magnifique. Allez voir aussi ce qui sera sans doute le film le plus important de la décennie : LE DIREKTOR de Lars Von Trier. C'est un bonheur extraordinaire. C'est absurde et bondissant, extrêmement drôle, et c'est une façon étrange mais certaine de mettre en place des principes focaliens dans le cadre de la mise en scène d'un film. Je ne vous en dis pas plus, et vous laisse la surprise.

En attendant des jours prochains et meilleurs pour mes activités d'écriture (ce qu ne devrait pas tarder), j'accueille Mek-Ouyes, fidèle camarade, dont je vous encourage à voir le site (le site de photos le plus absurde que je connaisse, mais en même temps c'est le seul que je fréquente) qui pendant l'interlude vous fera patienter et méditer grâce à ses photos bizarres. [C'est le seul photographe que je connaisse qui ait fait une expo en gallerie sur le thème du télé-achat !]

En attendant de vous retrouver sous peu, je vous laisse entre de bonnes mains, et vous souhaite plein de beaux films...

[Pendant mon exil focalien, vous pouvez envoyer vos impressions, vos questions et votre courrier en cliquant sur la pin-up avec le biniou. Si j'ai assez de courrier, je ferai un article spécial...]

Dr Devo.



[photo: "le public a toujours raison" par Mek-Ouyes]

Publié dans Ethicus Universalis

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G
J'aime bien cet enthousiasme excessif propre à Matierefocale qui régulièrement nous déniche des films "les plus importants"... Ca a un impact communicatif, nous aussi on veut trouver des films "les plus importants"...Bon, alors, ce Direktør...Pas simple...Comme souvent avec les derniers films de LVT, je suis autant séduit qu'agacé.LVT est toujours un aussi grand scénariste et ses partis-pris formels sont notables. Le souci, c'est qu'une fois encore, il y a cette tentation du systématisme, et du cinéma hautain, qui regarde le spectateur de haut, avec une connivence teintée d'un léger mépris (l'intro en témoigne d'emblée, avec le cout monologue de LVT, qui fait référence aux reproches, à mon sens méritées, faits à ses deux derniers films au sujet de leur tendance à la manipulation excessive du spectateur, et qui s'adresse directement au spectateur avec un espèce de recul hautain énervant, allons, ne soyons pas dupe, ce n'est qu'une comédie, aha, et là, c'est moi en reflet, des fois que vous n'auriez pas compris, la grue m'élève au-dessus de vous, je suis sûr que ça va en énerver plus d'un, je le sais bien, je le fais pas pure provoc... ah? super, alors). Alors certes, l'écriture de LVT force souvent le respect (les dialogues, les ressorts comiques et dramatiques, les personnages... bénéficient tous du même, et grand, soin) et sa mise en scène est un temps intrigante (en gros, LVT, qui prétend être en train d'écrire à sa sauce le chapitre "comédie" perdu de la poétique d'aristote, applique cette même dconstruction à sa mise en scène, et notamment à son montage, qui procède à d'incessants jump-cuts piochant dans différentes prises sans forcément de continuité de lumière ou de son), mais le tout vire, justement, au système (le récit fait souvent du surplace, et même si c'est voulu, LVT le souligne d'ailleurs en voix-off, l'intention tue parfois l'émotion), et finit par lasser par son manque de rupture, de variété (c'est pas parce qu'on n'arrête pas de changer d'angle et de plan et de lumière et de son qu'on rompt réellement, tout système ne se renouvelant pas finissant par se figer).À nouveau, donc, un film a priori passionnant, cannibalisé par un ego. Le nuance étant qu'ici l'ego est tout à fait conscient de ce qu'il fait et semble s'en amuser -- un peu trop contre le spectateur, à mon goût.Alors voilà, je suis bien embêté face à ce film: j'ai ri, j'ai vu des choses, mais je n'en ai pas tiré le moindre plaisir. J'ai vu une démonstration de force, un type qui disait "je sais faire du cinéma", et qui roulait des mécaniques comme pour nous dire "et pas vous-heu". Tout en sachant que ça en énerverait certains -- dont moi, donc.Mais c'est souvent ça, LVT et moi. Pourtant, j'y retourne toujours, doit y avoir qqch...
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P
On a parfaitement le droit de penser que "Bug" est un film simpliste et ennuyeux, mais je préfère dire que "bug" est un film délicieusement terrifiant avec des acteurs de tout premier ordre, une mise en scène parfaitement maîtrisée (certains plans sont absolument "splendouillets"). Un grand grand film qui, faut-il encore une fois le préciser, justifie que  talent et moyens ne sont pas indissociables (le film n'a coûté que 4 millions de dollars).Merci cher William pour  les émotions que  vous m'avez procurées, mon auguste séant  calé dans un fauteuil, j'en ai pris plein les sens.
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