OTAGE de Florent Emilio Siri (USA, 2005) : Chez Nous en Amérique Again !

Publié le par Docteur Devo

(Photo : "Never for Money, Always for Love" par Dr Devo)

Chers Ladies, Chers Gentlemen,
 
Retournons en salle, cinq minutes. Comme on l'avait dit lors de notre dernier passage en boîte obscure, sur les 15 ou 16 écrans de mon Pathugmont, 3 écrans sont consacrés à STAR WARS : LA REVANCHE DES SITH, et aucun film n'est sorti, ça stagne. Ayant vu énormément de bêtises déjà, on privilégie alors l'option DVD. Car c'est ça ou les fonds de tiroir. Vous m'aimez martyr et moi, j'aime que vous m'appréciez courageux, donc vas-y, petit critique, fais tes longueurs, et c'est comme ça qu'on se retrouve chez Bruce Willis, celui qui est pas cher, celui qui cachetonne en série B, tranquille. Pas le meilleur quoi, ou au moins pas le haut de gamme. Ainsi donc, OTAGE du français Florent Emilio Siri. Chez nous, là-bas en Amérique. Et ce, avec l'envie de ne pas y aller, surtout après avoir vu l'horrible bande-annonce sur-narrative, clichetonnante, avec les pires effets infographiques du moment.
 
Avant de continuer, reposons nous sur ce banc et réfléchissons.  Chez nous en Amérique, vous connaissez ma théorie là-dessus (allez jeter un oeil sur l'article sur APPORTEZ-MOI LA TÊTE D’ALFREDO GARCIA, de Peckinpah), chez nous en Amérique donc, c'est la géographie de plus en plus exacte de la carte du cœur du monde cinématographique. Hollywood, un "chez-nous-ou-presque" pour l'instant, pratique déjà le libre-échange depuis un moment: Allemagne et Pays-Bas et Australie dans les années 80, Hong-Kong, Amérique du sud, Espagne (avec un joli mouvement inverse de Brian Yuzna qui, lui, a été s'installer en Espagne pour créer sa boîte, Fantastic Factory, qui fait des films de plus en plus originaux et prometteurs, comme l'étonnant DARKNESS). Et la toute dernière vague, avec les japonais, et la France, Monsieur, LA FRANCE !  Florent Emilio Siri est le deuxième à signer pour faire son serial B à Hollywood, avec son excellence et sa modestie Jean-François Richet et son remake du ASSAUT de Carpenter.  Richet, celui qui a fait entre autres MA 6T VA CRACKER, brrrrr, j'en frissonne encore tellement c'est mauvais, le type qui nous fait des films de banlieue à trois balles, et hop ! deux films plus tard, un remake de Carpenter. C'est très crédible, comme si Bergman allait en Espagne rejoindre Yuzna pour tourner RE-ANIMATOR 5 ! Il n'empêche, c'est comme ça. On s'étonne du procédé, qui consiste à faire de l'art-et-essayisme le plus racoleur et à thèse, avec ses pauvres, sa banlieue, ses problèmes sociaux, ses avances sur recette, pour dégager au plus vite pour faire des films avec Vin Diesel... Curieux, non ? Tiens, rions un peu. Le Richet déclarait, sur l'antenne d'une radio française connue, que quand Carpenter avait su que c'était lui qui allait réaliser le remake de ASSAUT, il a dit oui immédiatement, et il a signé les yeux fermés, car Carpenter, il aime Richet ! Voilà pourquoi j'appelle Richet son excellence et sa modestie, car oui, c'est ça mon petit Rich', Carpenter c'est un grand fan du film de banlieue français, et ça le fait kiffer grave, MA 6T VA CRACKER, ça, John, il adore, c'est son film préféré. Très crédible.
Ceci dit, selon notre ami Bernard RAPP, que vous connaissez bien, ici, à Matière Focale, le remake de ASSAUT, même s'il n'avait plus grand chose à voir avec Carpenter et qu'il fallait le considérer comme un film tout seul, sans parenté, et bien il paraît que c'est pas mal du tout ! Je n'ai malheureusement pas pu aller vérifier en salle. Etonnant, non ?
 
Florent Emilio Siri, c'est la même chose. Un film sur le Nord c'était les corons et les mines qui ferment, puis une carte de visite avec NID DE GUÊPES, bien accueillie, et hop ! Bruce Willis.  Là aussi, très crédible la démarche. Voilà qui en dit beaucoup en tout cas sur ma fameuse théorie. Entre le cinéma dit "commercial" et le cinéma "art-et-essai", pas de différence, sinon le cinéma dans lequel passe le film ! C'est comme deux divisions dans un sport. On ne joue pas le même championnat, mais les règles sont les mêmes. Un film art-et-essai et un film commercial, c'est donc la même chose. Voilà qui en dit long également sur la pseudo "humilité" des réalisateurs de films art et essai.
 Et Hollywood sait bien profiter du système. Quand un français débarque, il tourne un scénario dont aucun américain ne veut vraiment, accepte de faire le yes-man, on met une star dedans, et basta. Le budget est petit, le film est tourné à toute allure, et ça permet d'avoir des cartouches à vendre aux télés, à louer au vidéo-club, et surtout, en Europe, ça fait classe Prestige !!! Vous vous rendez compte, très chère ? Notre petit Florent fait tourner, et dirige même, Bruce Willis ! La promo en France est sûre d'être bonne, donc le démarrage du film risque d'être tout à fait convenable pour un petit film comme ça, ce qui peut éventuellement servir de bonne base de chiffres pour une exploitation élargie en Europe. Mais pour Bruce Willis, c'est un des petits films qu'il fait chaque année, et c'est quasiment de l'anonymat, ces films de série vite troussés... Bah, c'est comme ça. Ce n’est pas grave, c'est juste amusant. Quand, dans deux ans, on verra le réalisateur de L'ESQUIVE réaliser le nouveau Richard Gere, on va bien rire !
 
Bruce Willis a un dur métier : il est négociateur dans les prises d'otages. Il y a quelques années, un type prend en otage sa propre famille, dégoûté de la vie. Willis prend le risque de pousser la négociation jusqu'au bout  et tente de le raisonner. Ça foire. Il perd le contact avec le gars, et a juste le temps de se précipiter dans la maison pour découvrir les cadavres de la femme et du preneur d'otage (le papa donc) qui s'est suicidé. Et le gamin a juste le temps de mourir dans ses bras. Traumatisme, responsabilité... Quelques temps plus tard, Willis s'est rangé des voitures, et travaille comme shérif de Ploucville, petite ville où il ne se passe rien. Willis fait le dos rond, exécute la routine de son job consciencieusement, en essayant de gérer une vie privée délicate, entre sa femme, presque ex, et sa fille qui le rejette. Et puis un jour, un trio d'ados vaguement délinquants tente de voler le superbe 4x4 d'un riche homme d'affaire, il pénètre dans la maison, et ça tourne mal. Ça tourne même à la prise d'otages ! Le papa, l'adolescente et le petit garçon se retrouvent enfermés avec les trois délinquants à la petite semaine. D’entrée de jeu, une flic est tuée. Et très vite, les preneurs d'otages, un peu malgré eux, ne demandent à négocier qu'avec Willis qui serait bien resté chez lui. Willis va être pris dans une machination infernale, bien au-delà du fait divers. Car en effet, des inconnus kidnappent sa femme et sa fille, et exigent que Willis  récupère dans la maison aux otages un mystérieux DVD sur lequel des données de la plus haute importance sont gravées. Coincé, Willis est obligé de reprendre les choses en main, et notamment de jouer un double jeu très dangereux, notamment avec ses collègues de la police...
 
Comme la  bande-annonce le martelait, et comme ce résumé le suggère, ce n’est pas du Ronsard, c'est de l'amerloque. C'est du sur-mesure anonyme, parfait écrin pour le cachetonnage de Willis. Soit. Et bien, malgré tout, ô surprise, le film n'est pas si mal que ça. Tout d'abord, on est surpris par le ton assez sec du trauma initial de la première prise d'otage, en intro. Là où la bande-annonce suggérait  quelque chose d'interminable et de poussif au possible, cette introduction est menée rapidement, en trois minutes, et on en parle plus. Là où la bande-annonce suggérait d'incessants flash-back sur cet événement cauchemardesque, en fait, rien du tout. Pas de flash-back, et encore mieux, dans la première partie du film, via un écran blanc, Siri nous fait croire qu'il y en aura un, mais rien. C'est malin. La situation familiale de Willis, elle aussi, ne prend pas des plombes et très vite nous entrons dans le vif du sujet. Bien, très bien. Et d'ailleurs, le début de la prise d'otages avec les trois petits loulous nous prend à contre-pieds, et la greffe avec le chantage fait à Willis marche bien, car elle est très improbable (des jeunes loulous prennent une maison en otage, malgré eux, et sans le savoir, le papa est une sorte de mafieux d'une toute autre envergure : exagéré certes, ce qui n'est pas déplaisant dans une série B, mais efficace dans son outrance).
Chouette intro donc, et sympathique mise en place. Puis, c'est un peu le ventre mou, gentil, sympa, mais mou dans la partie centrale du film. Puis la fin, très belle, lâche les chiens ! Etonnant, non ?
 
Revenons un peu là-dessus, au spectre de la mise en scène. Le scénario est donc banal dans ses fondations, mais assez surprenant dans ses détails, même si quelquefois on a de nettes impressions de déjà-vu. Au rang de ces petites exploitations d'éléments sympas, on peut compter : le fait que les délinquants soient de petits jeunes stupides et pauvres, l'incroyable bourgeoisisme de la famille prise en otage (à l'opposé du pauvre plouc qui tue sa famille en intro), le petit gamin qui s'est fait une cabane dans les ventilations de la maison, et donc peut se cacher et circuler pendant les événements, et la belle fin sur laquelle je reviendrai.
Le cadrage vaut ce qu'il vaut, gentiment anonyme, mais pas bâclé comme certains "grands maître du cinéma hollywoodien" dont on a déjà parlé ici (les derniers Ridley Scott, Scorsese, Stone, etc.). La photographie m'a paru intéressante, très rentre-dedans elle aussi, et jouant avec des éléments caricaturaux, comme le reste du film. ENFIN, enfin, pas de lumière grise-bleutée comme dans toutes les séries américaines ! OUF ! Ça fait énormément de bien. Siri fait même le contraire, avec une lumière orangée, pas naturelle du tout, et qui sent le filtre à des kilomètres, poussant même le bouchon jusqu'à jouer avec le grain de manière très exagérée, un peu gratuite, mais finalement expressive. Voilà qui change. Et c'est dans le montage qu'on a le plus de belles choses. Mine de rien, en suivant et en respectant le cahier des charges très lourd de ce genre de productions (gros plans, ralentis, musique tuante, etc.), Siri s'applique, et de temps en temps nous fait des choses superbes, parce que gratuites et... personnelles bizarrement.
Un exemple, avec le meurtre de la première flic. Alertée par l'alarme muette de la maison, la jeune flic s'approche du portail d'entrée et parle via l'interphone au Papa qui, bien sûr, a un revolver sur la tempe, juste au cas où il dirait une bêtise. Ce que la flic ne sait pas, c'est qu'un des jeunes preneurs d'otages est derrière le portail. La flic sent que quelque chose ne va pas, sort son flingue. Une succession de champs/contrechamps entre la fliquette et le délinquant se met en place classiquement. Brutalement, le petit jeune tue la fliquette, ce qui est assez surprenant. Au lieu de s'écrouler par terre, la fliquette se retourne sous l'effet de la balle (irréaliste !), tourne le dos au portail, et là... Plan subjectif sur les montagnes en face de la propriété, et elle s'écroule. Bien ! Ce plan subjectif n'avait rien à faire là, mais alors rien du tout, mais c'était très beau, inattendu et même émouvant, d'autant plus que Siri l'a placé là sans insister, sans caricaturer son effet. Du montage, nerveux, et point barre. Bien.
Les acteurs sont assez surprenants aussi. Siri, curieusement, ne leur demande pas d'être particulièrement sobres, et les pousse même, surtout pour les acteurs qui sont dans la maison, au cœur de la prise d'otage. C'est plutôt bien vu, car paradoxalement, voilà qui permet à Siri de faire deux choses. D'une part, les acteurs (sauf Willis) ont un jeu assez outrancier, mais dont on se rend compte au fur et à mesure qu'il est assez précis. Ce qui est très expressif et permet bizarrement de sympathiques nuances. Premier point. D'autre part, voilà qui permet à Siri de gérer, tant bien que mal, Bruce Willis ! Ben oui, ce n’est pas un monument de sobriété et de lucidité, le Willis. À part Alan Rudolph dans son magnifique BREAKFAST OF CHAMPIONS, ils ne sont pas nombreux, ceux qui ont dompté l'animal ! Siri le laisse faire, quasiment, et le résultat est bizarre. Willis est mauvais comme un cochon dans un plan sur deux. Et là, il fait son show, avec ralenti, penchage de la tête sur le côté, avec légère rotation sur son axe, en regardant de trois-quart (sa marque de fabrique, qu'il replace dans absolument tous ses films), il sert la mâchoire, il fronce tout ce qu'il peut. La routine quoi. Sur l'autre moitié du temps, il est pas mal, sans plus. Du Bruce Willis assez commun, quoi. Et curieusement, les autres acteurs, surtout nos petits délinquants, rétablissent la balance, car malgré le jeu sur-expressif qui leur est demandé, ils y mettent aussi de la nuance, grossière, mais de la nuance, qui donne curieusement de la vie au film. Etrange technique de neutralisation qui ne manque pas de charme.
 
Et puis, il y cette séquence pré-finale qui fait sortir le film de l'ornière. Et là, le potentiel assez rigoureux et un peu original que nous venons de décrire prend beaucoup plus d'ampleur. Ça commence par une course-poursuite dans les tuyaux de canalisation, chose là aussi déjà vue, mais ici relativement angoissante, sans doute à cause de la tonalité certaine de film d'horreur que Siri déploie alors. Le mélange, encore une fois complètement incongru, bat son plein, et effraie beaucoup plus que ne le laissait supposer le film jusqu'alors. En filigrane, à peine appuyé, on découvre alors une sorte de sous-sujet au film, assez logique, et qui n'est peut-être rien d'autre qu'une vision de votre serviteur, mais bon, je dis ce que je vois. À savoir : les jeunes délinquants un peu ploucs, il faut bien le dire, ne font pas le même film que Willis, la police et les mystérieux kidnappeurs de la famille Willis. Eux, nos délinquants, ils viennent d'un thriller à la petite semaine qui n'a besoin ni d'effet ni de sur-dramatisation, ils viennent d'un thriller "du réel", à la « festival de Sundance ». Tous les autres, c'est la grosse artillerie de la série B, avec son flot d'incohérences et de caricatures grotesques. Et lorsque, à la suite de cette reptation horrifique, tout ce petit monde se retrouve à l'intérieur de la maison (en feu en plus, c'est assez classe), c'est vraiment le film OTAGE qui prend forme, et c'est l'affrontement ontologiquement impossible des deux mondes qui a lieu au sein d'un même endroit. Les deux parties ont essayé de se neutraliser l'une l'autre, mais là, les deux camps en viennent aux mains. Et la séquence qui s'enclenche devient fortement jouissive, très triste, et même pathétique, entre les ralentis imposés par Willis sur sa propre tronche et la volonté des délinquants de faire un film sec. Les deux nuances s'interpénètrent bizarrement, et tout le monde doit sortir de ses gonds, y compris Florent Emilio Siri qui, du coup, signe là le morceau de bravoure du film, et surtout lâche les chiens comme jamais auparavant dans le métrage. La scène croise alors l'apocalyptique, l'explosion du film,  et une émotion réelle et complètement construite. C'est dans le face à face, ici dans un champ/contrechamp en forme de chausse-trappe (ce sont non pas deux personnages qui se font face, Willis et le délinquant, mais trois, à savoir Willis, le délinquant et derrière lui un soldat du commando méchant). Le jeu est donc joliment faussé par ce troisième élément perturbateur. Et là, en pleine grâce, Siri brise magnifiquement son champs/contrechamps par un troisième plan sur un cadavre qui parait "regarder"... Et là, les amis, c'est effroyablement effrayant, anxiogène jusqu’à l'hallucination. On appelle ça le montage, et ce troisième plan accidentel, et totalement calculé, est d'une grande beauté, une beauté de montage. Siri enchaîne en découpant le champ, côté Willis avec un plan sur l'adolescente peinte en madone, image complètement foireuse, icône dérisoire qui marche impeccablement entre ridicule et sur-expressionisme, pas moche non plus. Bref, une séquence sublime pendant 20 secondes et très bonne dans son ensemble. Et hybride, comme une sorte de revival inconscient des NERFS À VIF, mais qui aurait oublié le seconde degré, serait resté étrangement sur le plancher des vaches, sans cynisme et avec passion, ce qui, en soit (cette référence presque involontaire aux NERFS À VIF) est une aberration pure et simple, mais que Siri tente quand même, dans ce banco, le seul du film, mais drôlement gonflé... et réussi.
 
Une séquence de suspense vient ensuite conclure le film, mais nous sommes encore sous l'impact de la scène que je viens de décrire.
 
Alors, au final, OTAGE est un film assez bizarre. Florent Emilio Siri est complètement conscient de la sous-commande qu'on est en train de lui passer. Il en profite pour placer un certain ton, un peu triste, un peu lent, limite la musique tant qu'il peut, et trouve un petit rythme, pas révolutionnaire mais pas désagréable, tandis que son scénario, abacadabrantesque avance sans traîner. Bien. Quelques gourmandises assez sèches ici et là, dont la mort de la fliquette dont je parlais au début de l'article. Et puis il y a ces cinq minutes sublimes, osées, en presque fin de film. Alors n'allons pas prendre les vessies pour des lanternes. Il y a un gros ventre mou central. Et le film a tellement de contraintes que, quoiqu'on fasse, le parcours est pré-limité. Néanmoins, cette réelle volonté de faire du montage et ces efforts assez iconoclastes de construction font qu'on a envie d'en voir plus, et de voir le Siri plus libre encore. Et qu'est-ce qu'on aimerait le voir lâcher les chiens de la sorte sur un film entier, et non pas sur une séquence, ou au moins, on aimerait qu'il ait assez de pouvoir pour rythmer l'ensemble du film de la belle façon sèche dont on le présume capable ici et là. On ira donc voir avec curiosité son prochain métrage, en espérant qu'il s'affranchisse un peu plus, si c'est possible, et si jamais OTAGE rapportait de l'argent, qu'il soit capable de ne pas accepter un gros film, une série A, mais de soigner une série B encore, mais plus personnelle. En tout cas, on est partagé entre un choix de carrière bizarre en exil heureux, qui le condamne à terme à renoncer à son inspiration personnelle (à moins qu'il ne soit encore plus fort que ce que laisse présager ce film) et des accroches certaines, une véritable volonté de bien faire et de faire beau. Les deux mouvements s'annulent sur le papier, et il faudra être bien malin pour réussir la quadrature du cercle.
 
En attendant, loin du fond de tiroir annoncé, OTAGE est souvent un divertissement visible et gentil qui, par éclair, s'offre quelques fulgurances qui font chaud à son homme. Comme je le disais, quand on voit cette année la désastreuse moyenne des films populaires sur les écrans, et quand on voit comment certaines "pointures" du cinéma américain se débrouillent en nous livrant des films bâclés, mal montés et frisant souvent le débilissime, on ne peut que saluer le plaisir coupable que nous offre ce petit film qui ne se la pète pas autant qu'on pourrait le croire. Vraiment à suivre.
 
Surprisement Vôtre,
 
Dr Devo.
 
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Publié dans Corpus Filmi

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G
Bravo Dr Devo, quel plaisir de voir le film analysé avec une telle justesse.<br /> <br /> Je vous avoue que j'ai une plus grande indulgence que vous vis à vis du cinema d'exploitation pure (serie B hollywoodienne, serie Z nanardisante, films de kung-fu divers tenant plus du numero de cirque que du veritable film, bref), et (honte sur moi) j'apprecie aussi des film à scénario quand l'intrigue m'intrigue assez (et quand la mise en scène, même trés peu inspirée, se "laisse voir"). Et ce film a été un bon petit choc pour cette séquence finale apocalyptique que vous avez si bien decrite.<br /> <br /> J'ai eu peur au debut de votre critique, plutôt sombre, que vous ne demontiez ce metrage que par apathie, ou une sorte d'habitude prétentieuse et paresseuse de demonter le cinema de commande basique. Mais vous m'avez prouvé une fois de plus votre esprit d'analyse bien éveillé même quand le petit canard parait villain vu de loin (dixit l'horrible bande annonce).<br /> <br /> Tout ça pour dire que j'approuve avec ferveue votre avis sur ce film.
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D
veau dOr,<br /> je ne vous attendais plus. Quel palisir de vous retrouvez.<br /> Chers lecteurs que j'aime, vous me faîtes rire, tellement rire que c'est délicieux!<br /> <br /> Dr Devo.
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E
C'est vrai qu'ils ne laissent plus rentrer n'importe qui le lundi. Et les autres jours aussi.
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D
C'est marrant Georges n'est pas passé lui pour donner son avis sur la critique de Star Wars...Trop timide sûrement...Ca devient select ici depuuis qu'L est parti(e).
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D
Florent,<br /> <br /> si vous repassez par là contactez moi par email, j'ai une ou deux questions à vous poser (mon adresse est dans la colonne de gauche, rubrique lien et "contacter Dr devo").<br /> <br /> merci!<br /> <br /> dr Devo.
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