BON CHIC MAUVAIS GENRE #95: Spécial Mario Bava

Publié le par Dr Devo

[Affiche réalisée par Lammakain Sansenesena.]

[Affiche réalisée par Lammakain Sansenesena.]

BON CHIC MAUVAIS GENRE, votre soirée double programme consacré au cinéma transgressif, délirant, rare et précieux – programmée par les projectionnistes du cinéma Le Majestic de Lille en partenariat avec les sites Matière Focale et la revue Distorsionvous propose ce vendredi 8 novembre de rendre hommage à un des grands plus grands réalisateurs du cinéma européen : Mario Bava.

Grand-père du giallo, photographe exceptionnel, Bava est un grand maître du cinéma fantastique et de suspens qui ne recule devant rien pour créer des films exceptionnels et hors-normes. Aussi à l’aise dans l’épure que dans le baroque, nous vous invitons à redécouvrir ce cinéaste fou et génial à travers deux films rares au cinéma (entièrement restaurés qui plus est).

 

 

19H30 : LES 3 VISAGES DE LA PEUR de Mario Bava – Italie/France/USA – 1963 – 92min – VOSTFR- copie numérique restaurée (dcp).

Avec : Boris Karloff, Michelle Mercier, Lidia Alfonsi, Mark Damon, Susy Andersen, Jacqueline Pierreux, Milly, Harriet Medin, Gustavo De Nardo...

 

3 Histoires, 3 expériences, toutes centrées sur la Peur.

Dans la première, un jeune femme est harcelée toute la nuit au téléphone par un mystérieux inconnu qui lui promet une chose: elle sera morte avant l’aube…

Dans la deuxième histoire, un homme rencontre une famille terrifiée par le Wurdalak, créature légendaire et morte vivante, assoiffée de sang…

Et enfin, dans la troisième histoire, nous suivons Miss Chester, une infirmière vénale qui a volé la bague précieuse d’une de ses patientes récemment décédée et qui va regretter amèrement son larcin...

 

Film a sketchs, genre très en vogue dans le cinéma italiens des années 60, LES 3 VISAGES DE LA PEUR est le film parfait pour ceux qui ne connaissent pas Mario Bava mais voudrait s’initier à son œuvre. D’abord par la variété des thèmes et des ambiances abordés. Pour le premier segment ("Le Téléphone"), on est proche d’un giallo en forme de huis-clos. C’est une leçon de mise en scène. La gestion du timing, l’épure de l’intrigue mêlant thriller, érotisme et une touche de sociale, et surtout l’hallucinante photographie (malgré un décor unique), très complexe sont remarquables. Enfin le jeu hallucinant de la superbe Michelle Mercier, finit de rendre spectaculaire et anxiogène ces 25 minutes d’angoisse.

Les deux autres segments ne dépareillent pas. "Le Wurdalak", d’abord, est très ambitieux esthétiquement (là encore le découpage et la photographie sont magnifiques) et instaure un climat d’horreur gothique très paranoïaque. C’est l’occasion de retrouver un Boris Karloff inspiré (c’est aussi lui qui introduit et conclut le film à travers deux monologues ; la conclusion, malicieuse, est un moment culte!).

Enfin, "La Goutte d’Eau", dernière partie du film est tout bonnement sublime. La tension va cresecendo, l’atmosphère se fait de plus en plus stressante et étouffante jusqu’à un final magnifique et ambigu. Comme pour les autres histoires, la mise en scène, au cordeau, est très ambitieuse et d’une splendeur totale.

 

 

 

21H15 : 6 FEMMES POUR L’ASSASSIN de Mario Bava – Italie/France/Allemagne de l’Ouest – 1964 – 88min – copie numérique restaurée (dcp).

Avec : Cameron Mitchell, Eva Bartok, Thomas Reiner, Arianna Gorini, Dante DiPaolo, Mary Arden, Harriet Medin, Paul Frees, Goffrerdo Unger ...

 

A Rome, dans la célèbre maison de haute-couture Christian, Isabella, une jeune mannequin est sauvagement étranglée.Tout le personnel de cette entreprise de luxe sont soupçonnées et interrogées par l’inspecteur chargé de l’affaire. Au fur et à mesure de l’enquête, il s’apperçoit que l’envers du décor de la très chic maison Christian cache des réalités sombres et soridies : chantage, drogues, perversions sexuelles, etc.

Le journal intime de la morte est retrouvé, et il cache sans doute de précieux indices. La violence se déchaîne alors et les meurtres s’enchaînent dans l’atelier de la Peur !

 

En un premier plan, le ton est donné : cadrage sublime, photographie complètement dingo, décors hallucinants et merveilleux travail sur le son. Le film va être ambitieux, hors-norme et magnifique !

Même si 6 FEMMES POUR L’ASSASSIN n’est pas le premier giallo de son auteur, c’est un jalon, une pierre blanche pour ce qui va devenir un genre ultra-populaire par la suite. Le mélange de tonalités "thrilleresques" et fantastiques est très impliquant pour le spectateur qui se retrouve ballotté dans un ouragan de sensations, de textures et de lumières. Tout est parfait : un soin effarant porté aux décors, accessoires et aux costumes, un montage malicieux et prenant, des jeux incessant sur le son.

Rien que pour ça, on serait déjà ravi par un film aussi sensationnel. Mais, la claque, c’est la photographie qui est on ne peut plus baroque. Aucun éclairage n’est naturel. Bien au contraire, Bava pousse la photographie dans ses derniers retranchements, en développant des systèmes complexes d’éclairages et en fait quasiment un personnage du film. Loin d’être un simple élément illustratif de la direction artistique du film, elle devient moteur de narration. La lumière est là pour asseoir des ambiances fantastiques et irréelles, et elle devient le moteur des sentiments et des impressions que veut faire passer le réalisateur.Le spectateur est directement impliqué et se retrouve pris dans un cocktail extraordinaire où toute est inhabituel et donc, suscite le suspens et la peur.

6 FEMMES POUR L’ASSASSIN est une leçon de cinéma extraordinaire, et c’est aussi un film fou, aussi populaire qu’avant-gardiste.

Notons que là aussi, nous le projetterons en copie restaurée.

 

Dr Devo.

 

 

 

Dress-code de la soirée (1 dvd à gagner pour le meilleur déguisement !): Femme bourgeoise, inspecteur, policier, infirmier(e), tueur, tout ce qui a rapport au gothique, top-modèle, mort-vivant, monstre, Jean-Jacques Godman ou spectateur du Majestic. Les prix pour le concours de déguisement sont donnés au début de la deuxième séance !

Réservations possibles dés le mardi 5 novembre à la caisse du Cinéma Majestic à Lille. Soirée proposée par le site Matière Focale.com, le magazine Distorsion et les projectionnistes du cinéma Majestic. Tarifs: 13 euros les deux films / 1 film aux tarifs habituels.

Les cartes UGC illimitées fonctionnent pour les deux films !

Invitez vos amis via la page-évenement facebook de la soirée: cliquez ici !

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Prochain BON CHIC MAUVAIS GENRE: le vendredi 6 décembre avec THE WITCH et THE LIGHTHOUSE (en avant-première), deux films du réalisateur Robert Eggers.

Découvrez le travail de Lammakian Samsenesena (qui réalise les affiches de Bon Chic Mauvais Genre) en cliquant ici !

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