BON CHIC MAUVAIS GENRE #82: Promenons-Nous Dans les Bois !

Publié le par Dr Devo

[Affiche réalisée par Lammakian Samsenesena/]

[Affiche réalisée par Lammakian Samsenesena/]

Ce n’est pas parce c’est l’hiver qu’il faut se laisser hiberner et se pelotonner au fond de son lit. Bien au contraire ! Profitons du réchauffement climatique et de ce début d’année très doux pour nous reconnecter avec la Nature, faire de l’exercice et un tour en forêt !

C’est justement ce qu’on vous propose à BON CHIC MAUVAIS GENRE,ce vendredi 2 février, à partir de 19h15 au cinéma Majestic de Lille !

Pour cette merveilleuse ballade dans le cinéma Bis, amoureusement concoctée et moulée au lait cru par l’équipe des projectionnistes du Majestic (en collaboration avec le magazine Distorsion et le site Matière Focale.com), il faudra enfiler vos shorts d’explorateur et vos plus belles pataugas. Prenez aussi une petite boîte de secours, car comme disait feu le poète, "bon vivant rime avec prévoyant" !

Vous allez adorer marcher tous ensemble, dormir blottis les uns contre les autres autour du feu et d’un bon marshmallow fondu, découvrir des nouveaux paysages et encore mieux : faire de nouvelles rencontres, toujours intéressantes. Parfois agréables, parfois surprenantes. C’est pourquoi notre équipe de spécialistes vous recommande aussi de prendre une machette et un crucifix. Bon vivant…

 

Un lac, des pré-adultes en maillot de bains qui flirtent et se découvrent mutuellement, des baraquements en bois, des ballades en radeau et un tueur psychopathe armé de cisailles de jardin bien rouillées, voilà un bon départ, dés 19h15, avec CARNAGE, slasher du retour de la veangeance de la mort, avec de vrais morceaux des eighties à l’intérieur d’une friandise sanglante de plus ou moins bon goût. Un joli programme pour les amateurs de randonnée et pour les nostalgiques des années 80 dans ce sous-VENDREDI 13 !

 

La forêt, un petit chalet au charme sommaire mais authentique, et des amis pour passer un bon week-end ! Que demander de plus ? Un peu de lecture pour passer la soirée ? Ok, mais attention s’il s’agit de cet ouvrage maléfique qu’on appelle Nécromicon ! A partir de 21h10, on invoque les épouvantables esprits des enfers pour une petite séance de survie hardcore bien sentie, dans le cultissime EVIL DEAD, le seul, le vrai, celui de Sam Raimi qui à l’époque, malin comme un singe et débrouillard comme pas deux, nous a concocté un film inventif, nerveux drôle et absolument effrayant !

 

Bref, ne cherchez plus. Toute l’équipe de BON CHIC MAUVAIS GENRE s’est pliée puis découpée en 4 pour vous offrir un début de week-end mémorable et bien sanglant ! Merci qui ?

 

 

 

19H15 : CARNAGE (THE BURNING) de Tony Maylam – USA/Canada – 1981 – 91min – VOSTFR- dcp.

Avec : Brian Matthews, Leah Ayres, Brian Backer, Larry Joshua, Jason Alexander, Ned Eisenberg, Carrick Glenn, Carolyn Houlihan, Fisher Stevens, Holly Hunter ...

 

Eté 1981, sur les bords du lac Blackwood, aux USA. Les vacances viennent de commencer et c’est l’effervescence dans ce camps d’été où ados et pré-adultes vont passer un mois de vacances dans la nature. Au programme : sport, ballade et surtout flirts plus ou moins poussés entre jeunes filles et jeunes hommes, plein de fougue et de curiosité qui comptent bien apprendre à se connaître, rigoler et pourquoi pas (re)découvrir des joies plus sensuelles…Dans ces condition, pas facile pour les "monos" de surveiller tout ce petit monde !

Mais ce que ces jeunes ignorent, c’est le drame sanglant qui s’est passé ici 15 ans plus tôt ! En effet, suite à un horrible accident, le jardinier/homme-à-tout-faire du camp (un fieffé alcoolique d’ailleurs!) devait trouver la mort dans d’atroces souffrances !

Et s’il n’était pas mort? Et s’il revenait pour se venger et tuer gratuitement des ados insolents et insouciants qui ne pense qu’à batifoler ?

Oh mon dieu….

 

C’est le grand John Carpenter, dont nous passions un film lors du BCMG précédent, qui ouvrit la voie dés 1978 à 40 ans de slasher grâce à son sublissime et abstrait HALLOWEEN. Mais, il faudra attendre 1980 et le VENDREDI 13 de Steve Miner pour que le genre s’impose définitivement… et rapporte une somme complètement indécente au box-office ! L’épidémie de slashers peut commencer, et les écrans de cinéma sont envahis de tueurs masqués qui massacrent allégrement des petits jeunes à l’arme blanche. Un nombre incalculable de films tous plus ou moins battis sur le même modèle sont réalisés, avec plus ou moins de réussite. Un genre est né, et les amateurs de cinéma bis se régalent !

 

Ici, c’est le documentariste (!??!) anglais Tony Maylam qui s’y colle. Il vient de connaître un énorme succès en Angleterre en tournant un concert/documentaire sur le groupe Genesis et se voir offrir la "chance" (ou pas) de réaliser CARNAGE aux USA. CARNAGE exploite complètement le filon VENDREDI 13 et s’inscrit pleinement dans la doxa slasheresque dont il respecte à la lettre les canons. C’est quasiment le même scénario : un lac, un camp de vacance, des jeunes en ébullition sensuelle, un tueur masqué, une vengeance, un trauma, des caméra subjectives à travers les branchages, etc.

 

Malgré le flagrant effet de copie, Maylam tire son épingle du jeu, et plus ou moins consciemment, trace son petit bonhomme dechemin pour signer un film très agréable.

Il y a le découpage narratif, tout d’abord, très curieux, voire un peu « wtf » comme disent les jeunes de maintenant, qui démarre de manière très curieuse avec pas moins de -tenez-vous bien ! tenez vous mieux- 3 introductions (et le presse-purée en plus, c’est cadeau!) assez rocambanlesques dont l’une d’elle plutôt terrifiante et glauque met en valeur un des grands atouts du film, sa musique, composé par Rick Wakeman (ex-membre du groupe YES) qui signe une B.O vraiment étonnante pour le coup. En effet, celle-ci respecte soigneusement les canons imposés par HALLOWEEN et VENDREDI 13, et paradoxalement, elle ne dépareillerait pas dans un giallo à la Argento !

 

Pour le reste, on est dans du slasher classiquissime, mais rendu très jouissif ou sympathique d’abord par l’enthousiasme de Maylam et son scénariste. Pour eux, on n’est pas là pour poser du parquet ou pour suivre une enquête policière sur les traces d’un tueur mystérieux ! Bien au contraire, on adopte la tactique du "get and kill them", c’est à dire de prendre un plaisir direct à tuer le casting sans trop se poser de questions. Quel que soit le sexe ou l’âge des personnages, Maylam et son tueur psychopathe masqué massacre dans la joie.

 

Un enthousiasme qu’on retrouve aussi dans le casting, très croquignolet, où les acteurs n’y vont pas avec le dos du tractopelle. Ils sont visiblement très content d’être là et d’incarner des personnages certes stéréotypés et plus ou moins crédibles, mais "mis en (dé)valeur" par des dialogues souvent tartignolesques et répétés jusqu’à plus soif. Comme disait un autre poète, "c’est pas du Ronsard, c’est de l’Amerloque". [On retrouve d’ailleurs dans le casting, une jeune Holly Hunter débutante!]

 

On est donc là, à attendre avec délice le prochain massacre, entre fausses pistes, faux meurtres, vraie peur et fausse frayeur. On a hâte de voir le prochain djeunz se faire massacrer. On rit volontiers aussi devant certains dialogues ou certaines situations hénaurmissimes.

CARNAGE est un clone de VENDREDI 13 (qui ne faisait déjà pas dans la dentelle) mais finalement bien plus agréable et qui parfois propose une bizarrerie ou une maladresse toute gouleyante. Les effets spéciaux, plutôt soignés et gores, sont signés de l’immense Tom Savini, la musique est belle et sympa, les blagues potaches ou salaces…

Et le sang coule ! Entre bis et Z (même si la remarque est un poil exagéré), CARNAGE nous offre un moment agréable et très sympathique. Et aussi le plaisir non-coupable d’un cinéma et d’une joie désormais révolu...

 

 

21H10 : EVIL DEAD de Sam Raimi– USA – 1981 – 85min .

Avec: Bruce Campbell, Ellen Sandweiss, Richard DeManincor, Besty Baker, Theresa Tilly, Philip A. Gillis, Dorothy Tapert, Cheryl Guttridge...

Un groupe de 5 amis décident de passer le week-end dans un chalet perdu dans les bois. Deux d’entre eux trouvent dans le cave une série de notes, un étrange livre-grimoire et un magnétophone à bandes. En activant ce dernier, ils découvrent alors que tout ce matériel appartient à un archéologue cherchant à décrypter cet étrange livre : un exemplaire du Nécronomicon. Mais sur la bande sont aussi enregistrées des incantations qui vont réveiller des forces démoniaques. Une nuit très longue et très sanglante débute...

 

Sam Raimi est devenu un homme très respectable que l’on imagine facilement se baigner dans une piscine géante remplies de billets de 100 dollars, et c’est vrai qu’au fil des années, il a su se tailler une très bonne place à Hollywood.

Mais on perd parfois de vue son hallucinant début de carrière et l’énergie totalement folle qui innervait ses premiers longs métrages.

C’est le cas de ce premier film, EVIL DEAD qui fut pour beaucoup, lors de sa sortie, un véritable choc. Soutenu par un groupe d’amis enthousiastes qui mettront souvent la main à la poche et à la patte pour l’aider à réaliser le film, Raimi tourne EVIL DEAD dans des conditions difficiles mais en gardant un enthousiasme intact, pendant trois ans, de 1978 à 1981, reprenant ou interrompant les périodes de tournage selon ce que lui permettait ses maigres finances. Le résultat, désormais culte, est époustouflant !

Si l’univers Evil Dead (les deux long-métrages suivant les comics, etc.) est synonyme d’horreur potache et de drôlerie, le ton de ce premier opus étonneront ceux qui le découvriront pour la première ou ceux qui l’avaient un peu oublié ! Loin de sa réputation loufoque (et ce malgré quelques clins d’oeil effectivement cocasses en direction des spectateurs), EVIL DEAD, premier du nom, est d’abord un pur film d’épouvante dont le rythme et le ton, s’ils contiennent un part d’absurde, sont résolument anxiogène et glacent le sang. Réalisé avec peu de moyens, donc, mais avec un sens du système D et une ambition visuelle qui force le respect, EVIL DEAD est certes tournés vers tous les délires que la mise en scène permet, mais c’est aussi une tonalité lovecraftienne qui nimbe tout le métrage. C’est un des paradoxes du film : la réalisation se remet constamment en jeu, cherche volontiers l’effet visuel inédit et dans le même temps, par son rythme, son écriture maîtrisée et son sens des débrayages rythmiques, Raimi laisse une large part à la suggestion, à l’attente insupportable, aux atrocités indicibles qu’on croit voir poindre, à tort ou à raison, dans nos esprits malmenés par cette nuit d’horreur, souvent bien avant qu’elles n’apparaissent à l’écran.

Les maquillages sont marquants, le gore est privilégié, et la mise en scène et le montage regorgent d’idées admirables (la personnalisation du chalet par le son par exemple). Les acteurs, tous excellents et emmenés par un Bruce Campbell survolté, accentuent l’aspect effrayant du film et le tire, comme dans les cauchemars les plus traumatisants, parfois vers le Grotesque ou le grand-guignol, en distillant l’effroi et le malaise. Et derrière les monstres, les possessions et le martyr des corps torturés par ces esprits du Mal, c’est l’Insondable de nos cerveaux qui dévoilent de vertigineux abysses. Un très grand film.

 

Dr Devo

 

 

Dress-code de la soirée (2 dvds à gagner pour le meilleur déguisement ): randonneur, campeur, teenager, obsédé(e) sexuel(le), infirmier(e), jardinier, concierge, nageur/nageuse, homme/femme à tout faire, monos,arbre,  pompier, prostitué(e), bûcheron(e), archéologue, sorcier(e), goth, sataniste, monstres, tout ce qui a rapport aux forces du Mal, Michel Drucker ou spectateur du Majestic. Les prix pour le concours de déguisement sont donnés au début de la deuxième séance !

Réservations possibles dés le lundi 29 janvier 2018 à la caisse du Cinéma Majestic à Lille. Soirée proposée par le site Matière Focale.com, le magazine Distorsion et les projectionnistes du cinéma Majestic. Tarifs: 13 euros les deux films / 1 film aux tarifs habituels.

Les cartes UGC illimitées fonctionnent pour les deux films !

Invitez vos amis via la page-évenement facebook de la soirée: cliquez ici !

Prochaine séance de Bon Chic Mauvais Genre: le 16 mars 2018, avec une thématique SM ou Japon (on hésite encore un peu !). 

Retrouvez BON CHIC MAUVAIS GENRE sur Twitter !

Découvrez le travail de Lammakian Samsenesena (qui réalise les affiches de Bon Chic Mauvais Genre) en cliquant ici !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article